Voilà que les doutes sur l'innocuité des vaccins contre la grippe porcine semblent se confirmer.
L'OMS vient de révéler hier «un nombre inhabituel de réactions allergiques graves» au Canada: 1 choc anaphylactique pour 20 000 personnes traitées par le vaccin Arepanrix, produit par la compagnie GlaxoSmithKline (GSK). Il s'agit d'un taux cinq fois plus élevé que ce qu'on observe couramment.
Ce vaccin est un peu différent il est vrai du Pandemrix commercialisé en France et en Israël par la même société, et GSK n'incrimine qu'un lot particulier.
Mais j'ai des doutes. En effet, il contient les mêmes adjuvants que les autres vaccins contre le H1N1, Focetria, Pandemrix et Arepanrix (pourquoi pas Astérix et Assurancetourix dans le même style? En fait il faudrait les appeler PandemRisque et ArepanRisque). Or l'un d'eux, destiné à renforcer le pouvoir immunisant du vaccin, le polysorbate 80, nommé également Tween 80, est connu comme pouvant provoquer des chocs anaphylactiques graves, c'est à dire un ensemble de réactions allergiques brutales qui mettent la vie en danger.
Un débat a lieu en Israël entre une médecin de famille et l'épidémiologiste du ministère de la santé au sujet du danger des vaccins. La médecin, spécialiste de médecine préventive, a eu le tort de citer des sources peu scientifiques et a été attaquée là-dessus. C'est pourquoi j'ai veillé au professionnalisme de mes sources:
Sur le Tween 80 comme cause de réactions anaphylactoïdes:
D'autres études ont montré au contraire une absence d'implication de l'éthylmercure dans l'autisme. Qui croire? Vu que le lait maternel contient de 2 à 15 fois plus de mercure qu'une dose de vaccin, je pense qu'il n'est plus possible aujourd'hui de mener à bien un essai clinique contrôlé. La pollution au mercure est globale, même les ours polaires du Grand Nord n'y échappent pas. Les vaccins ne font qu'ajouter leur goutte à la mer de mercure qui nous baigne.
Selon l'OMS, il y aurait eu jusqu'à ce jour environ 6770 décès dans le monde, pour environ six cent mille cas confirmés, beaucoup plus peut-être. La grippe saisonnière tue elle chaque année entre 250 000 et 500 000 personnes dans le monde. Vu la relative faiblesse du taux de mortalité de la grippe porcine, il n'est pas impossible que le vaccin cause à long terme plus de décès que la grippe elle-même.
L'autre menace, qui reste à venir, c'est la mutation du virus H1N1 vers une forme plus grave et qui provoquerait alors un nombre de morts bien plus important.
C'est justement face à cette menace que la vaccination générale nous affaiblit : l'immunisation naturelle - obtenue en contractant tout simplement la maladie - est de meilleure qualité que celle obtenue artificiellement par vaccination. Cette dernière ne fait intervenir comme antigènes (composants qui provoquent la production d'anticorps) qu'un "faux", produit par génie génétique - des protéines superficielles du virus - alors qu'après contact avec le virus véritable notre système immunitaire produit aussi des anticorps contre des protéines profondes, situées au coeur du virus H1N1. Voilà qui en principe protégera mieux de ses mutations à venir, potentiellement catastrophiques.
En nous immunisant de façon artificielle nous obtenons un bénéfice immédiat - et douteux - mais hypothéquons - très probablement - notre capital de résistance aux futurs mutants du virus.
La vaccination en masse de "troupeaux humains" a le même effet secondaire que celle des animaux en élevages concentrationnaires: elle affaiblit la résistance de leur système immunitaire.
Je viens d'apprendre que les premiers cas de virus mutés viennent de se manifester en Norvège. Les vaccins resteront-ils efficaces? A suivre...
La vaccination massive a aussi un autre effet pervers: les queues dans les salles d'attentes bondées des dispensaires où s'entassent enfants, vieillards et autres sujets à risque sont le meilleur endroit où aller pour qui veut être contaminé.
Je me demande en fait si je ne vais pas y aller faire un tour volontairement, m'asseoir tout près et face aux déguisés masqués, comiques et larmoyants: comme cela je serais protégé pour le futur, je prendrais un petit congé bienvenu (chut! ne le répétez pas), et cela me semble plus sûr que la vaccination...
Encore un symptôme de la globalisation. La façon dont il s'est rapidement étendu au globe est impressionnante. Cette carte interactive la rend sensible.
Il ignore les frontières, entre pays bien sûr, mais aussi entre espèces: c'est un hybride des virus de la grippe aviaire, porcine et humaine à la fois.
C'est assez étrange, au point que d'aucuns, fervents des théories conspirationnelles, y voient un produit de laboratoire.
J'ai une autre explication.
Quel point commun - pouvons-nous nous demander - entre les contagions des oiseaux, des porcs et des humains?
Voilà quelques indices photographiques:
Vous avez deviné?
La foule. La globalisation massive. L'élevage en batterie, les transports de masse, la "gestion des flux", les statistiques...
En un mot: traiter des êtres vivants comme de la matière, dans le grand laboratoire social global, si l'on veut.
Alors un être situé entre vivant et matière inerte les venge: le virus.
Dès qu'il voit une foule d'animaux pressés les uns contre les autres, stressés, aux défenses affaiblies, il attaque et passe gaiement de l'un à l'autre.
Maintenant vous pouvez voir ce spot de CNN qui vend carrément la mèche:
La souche virale a d'abord été identifiée dans les factory farms, les élevages industriels intensifs de porc de Caroline du Nord en 1998. Ce n'est pas un hasard, dix millions de porcs y étaient alors élevés, record des Etats américains. Là-bas les industriels nomment les élevages CAFO, concentrated animal feeding operations, soit "installations d'alimentation animale concentrationnaire".
Le virus s'est ensuite rapidement étendu au reste des USA à cause du transport à longue distance des animaux. Ils peuvent être élevés en Caroline du Nord, engraissés en Iowa au maïs transgénique, puis abattus en Californie.
H1N1 a acquis ses gènes aviaires au Canada, et après avoir reçu les apports de virus européens et asiatiques, est finalement passé à l'homme au Mexique: une fillette de cinq ans est la première victime et meurt à La Gloria, Etat de Veracruz, où se trouve la farm factory de Granjas Carroll (un million de porcs par an), sous-traitant du géant américain du porc, Smithfield Foods.
Le journal mexicain La Jornada rapporte que le lisier de porc pollue des étangs voisins infestés de mouches, l'air y est pestilentiel. Plus de la moitié des villageois de La Gloria souffrent d'affections respiratoires.
C'est clair: cette pandémie est un sous-produit industriel. Les morts, les malades aussi.
Heureusement, on a des médicaments.
Les antiviraux, Tamiflu, Relenza, pris dans les deux premiers jours de l'infection, peuvent raccourcir la maladie d'un ou deux jours, et surtout en réduire l'agressivité pour les personnes à risque, ce qui n'est pas négligeable. Il y a bien quelques effets secondaires possibles: vomissements, nausées, céphalées, et même délires, hallucinations, convulsions... Il sont toutefois rares et concernent surtout les enfants. Il faut soupeser les avantages et inconvénients relatifs...
Les porcs aussi sont traités aux antibiotiques en routine. Pas avec les mêmes j'espère.
Et puis le vaccin.
Là aussi on peut se poser la question de leur efficacité, puisque tous les porcs sont vaccinés. Cette vaccination est elle-même la cause probable de l'apparition de nouveaux virus.
Ici en Israël, nous avons deux marques qui sont aussi distribuées en Europe: Pandemrix (GlaxoSmithKline) et Focetria (Novartis).
Que contiennent au juste ces vaccins contre la grippe?
J'ai eu accès à la liste des composants indiqués; elle est impressionnante:
- Le principe actif principal: les deux protéines de surface du virus, l'hémagglutinine et la neuraminidase, tirées du virus entier. Ce dernier est produit artificiellement par génie génétique (reverse genetics): on clône une copie en ADN du génome viral (en ARN), qui est ensuite retranscrite en ARN, lui-même introduit dans les cellules d'embryon de poulet pour reproduire le virus. La manipulation génétique nécessite l'utilisation de plusieurs produits animaux: cellules de rein de singe vert d'Afrique (Vero Cells), sérum de foetus de veau, et trypsine bovine.
- Le thiomersal, (thimerosal, éthylmercure), c'est un conservateur très controversé: je croyais qu'il avait été supprimé, et bien non. Il contient la moitié de son poids en mercure, sous forme organique, donc particulièrement neurotoxique. Certes, ce n'est peut-être pas plus que ce qu'on trouve dans une boîte de thon, mais quand même... On l'a accusé de provoquer l'autisme, mais aucune étude ne l'a démontré. Tout ce que l'on sait, c'est que les Amishs, jamais vaccinés, ne connaissent pas d'autisme.
Bien qu'il se soit avéré un antiseptique peu efficace, on le trouve aussi dans quantité de produits pharmaceutiques et cosmétiques.
A-t-on calculé la quantité de mercure qui sera rejetée dans l'environnement à partir des excréments des vaccinés et des nombreux vaccins inutilisés? Elle s'ajoutera de toute façon aux niveaux de mercure déjà élevés qui font que même le lait maternel devient un danger pour les bébés.
On pourrait facilement éviter l'ajout d'éthylmercure dans les vaccins. Il suffirait de conditionner le vaccin en seringue unidose au lieu des flacons de 10 doses. Mais cela serait moins rentable pour les compagnies pharmaceutiques, ou plus coûteux pour les systèmes de santé...
- Le squalène. C'est un stéroïde proche du cholestérol extrait d'huile de foie de requin. C'est un adjuvant destiné à stimuler l'immunisation, que la FDA n'a pas autorisé. Aux USA on l'a soupçonné d'être à l'origine du syndrome de la Guerre du Golfe: les soldats avaient reçu un vaccin contre l'anthrax qui en contenait. Et puis certaines études montreraient un lien avec les maladies auto-immunes, comme le lupus, la sclérose en plaques ou l'arthrite. Rien n'a été prouvé toutefois.
- Polisorbate 80
- DL-a-tocopherol
- Sorbitatan trioléate
Ce sont d'autres adjuvants stimulateurs de l'immunité. Eux-aussi utilisés depuis une dizaine d'années. Rien ne prouve encore qu'il pourrait être dangereux de jouer avec le système immunitaire, n'est-ce pas?
Et toute une série d'excipients: chlorure de potassium; octoxinol 10 (c'est un émulsifiant, spermaticide); chlorure de sodium; phosphate monopotassique; sodium désoxycholate (un détergent); phosphate disodique dihydraté; chlorure de magnésium hexahydraté; phosphate monopotassique, chlorure de calcium dihydraté; chlorure de potassium; citrate de sodium; chlorure de magnésium; acide citrique, gentamicine sulfate; kanamycine sulfate; sulfate de néomycine (antibiotiques); bromure de cétyltriméthylammonium; formaldéhyde (ou formol, cancérigène et allergène, sert à inactiver le virus) ; oeuf, protéines de poulet; ovalbumine...
Il faut savoir qu'un vaccin n'est pas comme un autre médicament, produit par un mélange de principes actifs et inactifs chimiques bien définis et connus. C'est un produit biologique, obtenu par culture de virus dans des oeufs de poule embryonnés (grippe) ou des cultures de cellules d'origines animales diverses. Personne ne sait vraiment ce qu'il contient de façon exhaustive.
En fait, un vaccin, c'est une véritable soupe qui contient toutes sortes de protéines et de matériel génétique non identifiés... Vacciner en masse revient à faire une expérience de génétique à grande échelle, dans laquelle des ADN des toutes sortes d'organismes sont injectés directement dans le nôtre...
Là aussi la question les avantages et inconvénients se pose et doit être étudiée au cas par cas. Et doit-on faire jouer le principe de précaution?
Alors, tant que c'est possible, personnellement je préfère la prévention:
Il faut veiller à l'hygiène, à se laver les mains. Il faut se démassifier, s'individualiser, se personnaliser, se séparer, se tenir en respect, à distance polie... Si vous n'y arrivez pas, si vous êtes condamnés aux trains de banlieue et aux ascenseurs, sachez que vous êtes prisonniers du système massificateur...
Ca par exemple, ce n'est pas vraiment conseillé
Cela me rappelle Jérusalem en 2000-2003:
Il fallait éviter les foules, c'était la meilleure façon d'éviter les attentats. Les chahids, comme les virus, aiment les foules.
Il y a encore un lien avec le terrorisme: c'est le terrorisme médiatique qui se surajoute au terrorisme de départ.
On provoque la panique, on exagère autant les dangers de la grippe porcine que les effets secondaires de ses traitements et vaccins.
La prévention rend parfois la vie difficile
Si nous voulons prévenir la survenue de pandémies répétées à l'avenir, il suffit d'appliquer trois solutions "simples": élevage "bio" qui encourage la diversité génétique des animaux; décentraliser spatialement le travail pour inverser l'exode rural; dans les grandes villes actuelles, le décentraliser temporellement pour d'éviter la formation de foules par assouplissement des horaires de travail, d'étude et de vacances, afin de prévenir les maudites "heures de pointe".
Plus de foule - humaine ou animale - plus de contagion massive.
C'est vrai, la viande "bio" est plus chère. Mangeons moins de viande, nous ne nous en porterons que mieux!
Cela suppose une révolution de nos façons de vivre, et chacun en tant que consommateur, étudiant, travailleur, peut y contribuer à son niveau. Internet est une chance de ce point de vue, dans la mesure où le transport d'information peut remplacer le transport matériel: télétravail, téléconférences, téléenseignement, accès à la culture en tout lieu...
Cela veut dire cesser de maltraiter les animaux - élevages industriels et abattoirs sont de vrais camps de concentration pour quadrupèdes - et libérer le travail des salariés - les entreprises sont parfois gérées comme des camps de travail forcé et maintenu dans les limites du supportable.
Tiens, c'est curieux: toutes ces mesures réduisent aussi la production des gaz à effet de serre! En effet, l'élevage (méthane) et les transports (CO2) sont parmi leurs plus gros producteurs...
Virus global, crises globales... climat, santé, logement, économie, tout se tient et tient en un mot: éthique.
Bon moi je ne sais pas ce que j'ai, je commence à avoir quelques frissons et à tousser. Ce n'est peut-être qu'un coup de froid, ou alors le contenu de ce post qui m'influenze... Je ne vais pas travailler demain.
Bien qu'Israël soit accusée de "crimes de guerre et possibles crimes conte l'humanité", je ne vais pas ici exprimer mon indignation, laquelle est semblable à celle que ressent la quasi unanimité des israéliens, ni défendre le point de vue d'Israël. On pourrait me soupçonner de parti-pris. Une quantité d'autres sites le font très bien. Et puis cela devient fatiguant de toujours se justifier. C'est le cas de Netanyahou, par exemple, qui au lieu d'explications a décidé de rendre publics les comptes-rendus des sessions du gouvernement tenues avant le déclanchement de l'opération "Plomb fondu". Il pourra ainsi démontrer que toutes les précautions ont bien été prises au niveau politique pour éviter autant que faire se peut la mort de civils.
On peut écouter une série de conférences et débats très instructifs sur Akadem. Ou encore, laisser parler les réfugiés du Darfour: ceux-ci manifestaient en Mars dernier à Tel-Aviv leur soutien à la décision de la Cour pénale internationale de La Haye de délivrer un mandat d'arrêt contre le président Omar Hassan Al-Bachir.
Leur témoignage est élogieux pour Israël et très dur pour les pays arabes et africains qui soutiennent Al-Bachir, et notamment pour l'Egypte dont les soldats ont tué beaucoup de réfugiés qui tentaient de passer la frontière avec Israël.
Un livre pour approfondir
Ce sont ces mêmes pays des groupes musulmans, arabes et africains qui siègent au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU qui bloquent le vote d'une résolution contre le Soudan - ancien membre de feu la Commission des Droits de l'Homme - et accumulent celles contre Israël.
Cette vidéo filmée par mon ami Michael Grynspan d'IsraTV remet les pendules à l'heure:
Mais surtout je préfère laisser la parole à un colonel britannique qui a témoigné devant la commission des l'Homme l'ONU (16/09/2009): "Tsahal a plus fait pour protéger les civils durant l'Opération "Plomb durci" qu'aucune autre armée dans l'histoire militaire".
Droits de
Le Colonel Richard Kemp est ex-commandant des forces armées
britanniques en Afghanistan, il sait de quoi il parle...
Le Colonel a aussi fait une communication lors du colloque international "Le Hamas, la guerre de Gaza et les responsabilités face au droit international", au Jerusalem Center for Public Affairs, qui a été traduite en français. Elle correspond pour l'essentiel à sa déposition et décrit bien l'ensemble des dilemmes éthiques qui se posent dans la guerre anti-terroriste.
Ce qui m'intéresse surtout est d'analyser ce Passage en Jugement d'Israël devant les Nations du monde.
Car c'est un phénomène exceptionnel: aucune enquête, aucun rapport de l'ONU pour les civils qui tombent en ce moment au Sri Lanka, en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au Darfour... 20 résolutions sur les 25 résolutions adoptées par le Conseil des Droits de l'Homme depuis sa création concernent Israël!
Le personnage du Juge Goldstone est aussi un mystère.
Je compte étudier tout cela dans les prochains posts...
Voilà l'année commence, et avec elle le cycle de lecture de la Torah qui s'ouvre sur la Genèse et la création de l'homme . Que dit le discours scientifique des origines de l'homme?
Je reprend ici le fil de ma "Façon de voir" - une ébauche de philosophie de la création - déclinée dans deux posts précédents : Un Créateur non-existant et Emergence créatrice.
Nous avons commencé par affirmer le fait d'une création du monde, et d'une "non-existence" du créateur, au sens où il ne fait pas partie du monde créé. "Il est le lieu du monde, mais le monde n'est pas son lieu" (Mishna, Pirke Avot).
Puis nous avons interprété le processus de création comme processus d'émergence: de façon réitérée, une petite partie des éléments d'un système s'unissent pour former des éléments spécialisés au sein d'un système d'ordre de complexité supérieure qui s'en constitue. Du radicalement nouveau apparaît; "le tout est le plus que la somme des parties".
Guidant cette émergence, nous avons repéré un principe d'élection novatrice, à la fois unifiant et différentiateur. Ou en termes traditionnels: Le Créateur (émergence), Dieu personnel (élection), Dieu d'amour (unification) et de justice (différenciation) et principe d'Alliance.
Suivant les diverses étapes de l'émergence créatrice, nous sommes arrivés à la conclusion qu'elle pointe irrésistiblement vers la création de l'humanité fédérée, à la fois unifiée et riche de la diversité de ses peuples et cultures. Maintenant nous allons examiner de plus près comment se produit cette émergence de l'humanité.
Vers sapiens
La paléoanthropologie décrit l'apparition en Afrique tropicale de plusieurs espèces d'hominidés, tels que les australopithèques, à partir d'un ancêtre commun avec les primates, il y a environ dix millions d'années. Puis il y a deux millions et demi d'années apparaissent les premiers Homo: Homohabilis, puis Homoerectus. Le premier fossile d'Homo sapiens, trouvé en Ethiopie, est daté de deux cent mille ans.
Il n'est pas difficile de repérer dans cette série une évolution temporelle nettement orientée: chaque étape se caractérise par l'augmentation progressive de la taille du cerveau, la marche plus nettement bipède et l'utilisation d'outils de plus en plus sophistiqués. Cette orientation claire dans le sens d'une encéphalisation croissante avait amené un Teilhard de Chardin à des conclusions dont je me sens proche (simplement je lis "messianique" là où il écrit "christique"...)
A lire pour approfondir!
Nous aurions tort de ne voir dans l'augmentation de la capacité de la boîte crânienne qu'une donnée quantitative. Il ne faut pas perdre de vue que le tissu cérébral se caractérise plus que tout autre par une structure systémique "en gigogne" productrice de propriétés émergentes. Un réseau de neurones acquiert des capacités de calcul ou de reconnaissance de formes qui ne sont pas présentes au niveau des simples neurones individuels. Des réseaux se regroupent en réseaux d'ordre supérieur; ils sont structurés en noyaux intereliés et en couches superposées qui intègrent l'activité des couches inférieures et modifient leur activité en boucles auto-régulées complexes. Finalement c'est tout l'encéphale qui intègre l'ensemble de ses sous-systèmes en une seule unité. Le cerveau est par sa structure propre la meilleure illustration de la systémique.
Le risque d'une involution ne peut toutefois être écarté...
L'augmentation du volume cérébral ne fait que traduire une complexification croissante accompagnée de propriétés émergentes inédites: production d'outils, art, langage, conscience...
Là encore nous voyons à l'oeuvre les mêmes grands principes que nous avions repéré dans toute la création: apparition de niveaux de complexité croissante dans le sens de la flèche du temps, réduction du nombre des élus, jusqu'à une seule espèce sapiens; augmentation des degrés de liberté par rapport à l'environnement; et un autre principe que nous n'avons pas mentionné précédemment, mais tout aussi général: "l'accélération de l'histoire" si l'on peut dire, chaque étape de complexification étant plus courte que la précédente de façon exponentielle.
Mais comment s'est faite cette évolution africaine des hominidés vers le genre Homo, puis sa sortie d'Afrique qui a permis sa conquête de toute la planète?
Selon l' "East side story" d'Yves Coppens, l'ouverture de la vallée du Rift il y a
dix millions d'années sépare les préhominidés en deux populations qui évoluent en primates à l'ouest et hominidés dans la savane à l'est, en isolat génétique. Par adaptation à un réchauffement climatique, Homo mange plus de viande, son cerveau devient plus gros, la savane favorise la posture verticale et la spécialisation de la main.
A lire!
Mais cette thèse qui fait part belle au déterminisme environnemental a été infirmée depuis la découverte de fossiles à l’ouest du Rif, dans la forêt tropicale. C'est là qu'ont été trouvés les plus anciens fossiles d'hominidés, vieux de 6-7 millions années. La suprématie incontestée d’Homohabilis dans le nouvel environnement qu’il s’est donné explique que la plupart des fossiles ait été trouvée dans l’Est africain. Ceux de l’Ouest seront nécessairement moins nombreux, témoignant des débuts discrets, au sein de la forêt primitive, de l’évolution d’un petit groupe d’hominidés.
Si ce n’est pas le passage de la forêt à la savane qui est la cause évolutive, Comment l'expliquer?
Il faut envisager une autre explication. Or, sur les ruines de la théorie d'Yves Coppens rien n'a vraiment poussé depuis.
Je pense que l’outil lui-même peut être cette cause : Les grands singes utilisent à l’occasion des pierres ou brindilles comme outils. Nous pouvons imaginer qu’un groupe d’hominidés particulièrement doués dans l’utilisation d’outils et relativement isolés ait joui d’un avantage évolutif décisif qui a poussé leur évolution dans le sens d’une spécialisation de plus en plus poussée. L’utilisation d’outils de plus en plus fréquente par les membres antérieurs aurait conduit progressivement à la locomotion bipède, les mains étant occupées, et l’habitat dans les arbres serait alors devenu difficile. Les outils, alors, auraient aussi fourni la protection nécessaire pour remplacer celle des arbres, désormais perdue dans la vie au sol : ils se sont révélés des armes efficaces contre les fauves et la protection des arbres s’est faite inutile et même nuisible, puisqu’il faut abandonner l’outil pour pouvoir retourner dans les arbres.
L'outil de pierre est également un substitut de dents carnassières. Il permet à un être à la frêle constitution de frugivore de tuer et dépecer de gros animaux. L'outil peut donc aussi expliquer le passage à un régime omnivore à dominance carnée chez les préhumains.
La fabrication d’un abri ou d’un enclos de branches et de feuilles est une autre forme d’outil, un substitut d’arbre, projection de la peau de l’homme plutôt que de sa main, qui traduit physiquement la création par l’homme d’un nouvel environnement.
La descente de l’arbre permise par l’outil, déjà au cœur de la forêt, s'avère irréversible : la spécialisation du corps provoquée par la production et l’utilisation d’outils est incompatible avec la vie dans les arbres. C’est ce qui donne au personnage de Tarzan sa valeur mythique. Mais lorsque Tarzan, l’homme civilisé qui retourne à la forêt, réintègre la forêt des origines, il retourne dans les arbres, comme les chimpanzés, comme si il n’y avait pas d’autre solution. C’est la possibilité de la vie sur le sol de la forêt, illustrée par la civilisation pygmée, qu’avaient éliminé d’un même élan Tarzan et le mythe scientifique du passage à la Savane.
L’outil ouvre un accès définitif et permanent à un tout autre environnement, une autre niche évolutive, et ce en un même lieu géographique : le sol de la forêt.
Cette niche est plus culturelle déjà qu'écologique au sens habituel. Elle permet cependant de produire l'isolat nécessaire à l'apparition d'une espèce biologique nouvelle comme l'exige la génétique des populations.
Le réchauffement climatique peut avoir ensuite révélé et renforcé une "exaptation" (adaptation préalable, qui s'avère utile dans un nouveau contexte), l'utilisation d'outils, selon un processus maintes fois illustré dans la version moderne de la théorie de l'évolution.
Le passage à la savane, vers l’espace ouvert et ses nouveaux horizons, ne serait pas la cause, mais bien la conséquence de l’évolution biologico-technique entamée dans la forêt.
S'il ne l'a pas fait évoluer, par contre il est très plausible que le climat extrêmement sec ait poussé l'homme moderne hors d'Afrique.
Ce ne serait donc pas la Nature, selon le schéma environnemental, qui serait la Mère de l’Homme, mais l’Outil, la Technique et la Civilisation. Il s'agit d’une réelle révolution de nos conceptions, qui voyait l’homme semblables aux autres animaux en ce que son espèce serait apparue par la sélection et l’évolution produites par adaptation à un milieu nouveau. La théorie classique de l’évolution provoquée par le réchauffement du climat et l’isolement par la fracture syro-africaine répond au besoin de respecter un déterminisme scientifique darwinien simpliste : climatologie et géologie orientent l’évolution biologique. Il nous faut admettre que le cas de l’homme est différent, et que sa capacité à transformer son environnement, à échapper au dictat de la nature, est la cause même de son évolution biologique : la station debout, la main au pouce opposable, le développement du cortex sont le produit de l’outil, comme l’outil est leur produit, en une boucle rétroactive co-évolutive qui voit le corps de l’homme et son comportement culturel, technico-social, progresser conjointement.
Mais les moutures les plus récentes de la théorie de l'évolution reconnaissent que tout organisme modifie le milieu qui l'entoure et qui lui est de toute façon relatif; une boucle rétroactive s'installe entre organisme et environnement, il n'y a plus de place dans la théorie pour un simple déterminisme, une forme de liberté dynamique apparaît, qui croît un peu plus à chaque palier.
L'homme se fait lui-même. En un difficile combat contre et pour lui-même. Là est sa liberté.
Le cas du langage s'inscrit dans ce nouveau paradigme: son développement est probablement lié a celui des outils. Dans les deux cas il s'agit de “se servir de”; une distance s'installe entre le sujet et la nature, produite par un intermédiaire : l'outil, le symbole. Le langage permet la formation de groupes sociaux plus importants et mieux structurés, lesquels poussent l'évolution du langage vers plus de complexité. Là encore nous voyons apparaître une boucle de rétroaction positive entre langage et social. La science moderne ne fonctionne pas autrement: une nouvelle découverte permet d'élaborer de nouveaux outils expérimentaux, lesquels conduisent à de nouvelles découvertes, et ainsi de suite...
Les fouilles menées en Israël ont mis à jour un phénomène remarquable: les deux Homossapiens et neandertalensis y ont produit les mêmes outils. Cela veut dire que tout en étant différents morphologiquement, ils ont partagé la même culture.
Quel beau premier signe de l'indépendance de l'esprit vis-à-vis de son support matériel!
Dans le cas des êtres humains, il nous faut considérer qu'ils forment un nouveau niveau de complexité, le niveau culturel, qui soustrait le niveau biologique sous-jascent à la pression de sélection.
C'est un phénomène général: les cellules d'un organisme ne sont pas en compétition entre elles. Au contraire, elles coopèrent et sont protégées de l'environnement par l'homéostasie du milieu intérieur. L'igloo des Esquimaux et les fourrures dont ils se revêtent les soustraient largement à la sélection environnementale, même dans les conditions extrêmes dans lesquelles ils vivent. C'est par contre la qualité de la construction de leurs igloos et de la confection de leurs habits qui est sélectionnée.
Avec l'homme la création est passée au niveau culturel, l'invention du nouveau et sa sélection selon la Loi de Vie sont désormais culturels et sociaux. La compétition est désormais entre sociétés, économique et militaire. C'est ce qu'on appelle l'Histoire.
De ce point de vue, l'erreur de l'East side story n'est pas une simple inexactitude, mais une véritable faute épistémologique.
Des travaux assez récents d'évolutionnistes qui s'intéressent à l'organisation sociale ont montré que l'avantage procuré par la cohésion sociale favorise l'émergence de comportements altruistes et la protection des faibles. En effet, un groupe d'individus bien coordonnés seront plus efficaces qu'une horde de brutes beaucoup plus puissantes individuellement, mais aux efforts dispersés.
Une évolution éthique apparaît ainsi, indissociable de l'évolution culturelle et sociale.
C'est un de ces groupes d'hommes modernes, solidaire et bien organisé, plus audacieux que d'autres, qui a franchi en premier le Rubicon de la sortie d'Afrique. La Terre d'Israël l'a accueilli à sa sortie, lui ouvrant le monde. Le voyage de cet oleh préhistorique vers la liberté ne faisait que commencer...