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1 décembre 2009

Vive la crise!

Enfin une information sur le climat qui fait plaisir:

Baisse des émissions de CO2 en 2009, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) diminueront d'environ 2,8% cette année, soit leur plus forte baisse depuis une quarantaine d'années!


Mais pourquoi n'en parle-t-on pas plus? Qui a peur de le dire tout haut: la crise économique, pour l'instant, nous sauve de la catastrophe. Nous risquerions peut-être d'en déduire qu'il faut qu'elle se poursuive! Oserons-nous blasphémer contre Sainte Croissance?
D'après une étude d'économistes britanniques, si la récession se poursuivait à son niveau actuel, les émissions de gaz à effet de serre dans le monde seraient de 9 % inférieures aux prévisions pour 2012. Cela nous donnerait 21 mois de sursis avant d'atteindre le seuil des deux degrés de réchauffement jugés dangereux. Et si la crise s'aggravait au point de celle de 1929 ce seraient 23 % et cinq ans qui seraient gagnés.
Selon Terry Barker, directeur du Centre de recherche sur le changement climatique à l'université de Cambridge, les émissions de CO2 avaient chuté de 35% entre 1929 et 1932, en pleine crise économique. Pour se faire une idée, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont bondi de 50% depuis 1970. Nous sommes loin du compte, mais le mal et son remède restent du même ordre de grandeur!

Bien sûr, si les niveaux d'émission reprennent ensuite leur niveau d'avant la crise, ce n'est que reculer un peu pour mieux sauter. Mais cela n'est pas obligatoire. A nous de changer nos comportements.
C'est là que se trouve l'extraordinaire opportunité de révolution économico-écologique offerte par la crise: elle nous donne un répit pour réfléchir, prendre conscience, développer les techniques nécessaires à un développement durable.
La croissance n'est pas mauvaise en soi, tout dépend de quel type de croissance il s'agit: elle pourra redémarrer, oui, mais selon un paradigme nouveau, celui d'une croissance "verte", non polluante, et surtout qui ne modifie pas la composition de l'atmosphère terrestre.

Mais on dit un peu partout dans le monde que la crise est passée maintenant, que la reprise a commencé.
Je m'inquiète vraiment. Dites-moi que non, dites-moi qu'une hirondelle ne fait pas le printemps, que c'est juste l'effet de la perfusion massive d'argent frais dans les veines du monstre!
De fait, aux dernières nouvelles, le chômage augmente encore aux USA et atteint maintenant 9,8%. Le dollar ne cesse de plonger; les chinois, les saoudiens et les autres s'aperçoivent que leurs réserves de devises ne sont que des montagnes de monnaie de singe, Dubaï est en faillite, ses richesses étaient aussi artificielles que ses îles...

Ouf, ce n'est peut être pas fini! C'est que la crise est notre seul espoir! Elle seule est en mesure actuellement de stopper, ou au moins ralentir, la surchauffe mondiale.

En effet, la baisse de la consommation mondiale signifie moins de production industrielle et agricole, moins de déplacements (travail, business, loisir, tourisme), moins de construction, moins de déforestation... donc au total moins de CO2 et de méthane émis.

Bref moins de tout va dans le sens des écologistes radicaux et ce, beaucoup plus vite que prévu... Pourtant, les verts apparaissent craindre que la crise économique et financière ne décourage les investissements dans les énergies durables. Ne devrions-nous pas au contraire les voir se réjouir de cette crise bénie?
Difficile à l'admettre, mais la récession s'avère nécessaire pour nous sevrer de notre dépendance envers les combustibles fossiles.

Il y n'a pas si longtemps, le débat "pour ou contre la croissance" agitait les milieux écologistes et politiques. La crise financière l'a rendu soudain obsolète: son objet, la croissance industrielle mondiale, a disparu.
Ce brutal coup de frein à la production industrielle est le bienvenu, il apparaît presque providentiel, au vu de l'imminence de la catastrophe écologique globale. C'est incroyable, comme dans un film, comme si juste à la veille de l'explosion de la machine une "main invisible" avait ouvert les vannes du circuit de vapeur surchauffé...

C'est le caractère "providentiel" de cette crise, trop beau pour être dû au hasard, que je veux examiner ici. Est-ce une autre main invisible, plus forte que celle du marché, qui nous a sauvé momentanément?
Comment pourrait-on expliquer un lien entre crise économique et crise climatique?

Je laisse les interprétations surnaturelles aux prêcheurs en tout genre qui ne manqueront pas d'exploiter le filon apocalyptique. Les résonnances bibliques ne manquent pas: le texte du shema met en garde du lien direct entre "pluies en leur temps" et respect de la loi divine; sa transgression est sanctionnée du Déluge purificateur, des destructions de la Tour de Babel, de Sodome et Gomorrhe, avec au bout la fin du monde.

La question sera: y-aurait-il malgré tout un lien de causalité rationnelle entre les deux sphères apparemment indépendantes de la moralité financière et de l'écosystème planétaire? Peut-il y avoir un rapport entre un phénomène social et un autre climatologique?
Si lien il y a, c'est chez l'homme, bien sûr, qu'il faut le chercher.

On s'accorde pour dire que la cause de la crise des subprime réside dans l'irresponsabilité généralisée des acteurs économiques: irresponsabilité du consommateur encouragé à rêver éveillé le "rêve américain" sans qu'il en ait les moyens; irresponsabilité des banquiers encouragés "à faire du chiffre" et à accorder le plus possible de crédit à des débiteurs dont ils ne vérifient pas la solvabilité; produits financiers opaques et abstraits qui permettent de dissimuler les dettes insolvables et les faire passer de mains en mains...
Le résultat est que la dette des ménages américains a doublé entre 2001 et 2008, pour atteindre 14000 milliards de dollars. Le ménage américain moyen détient 13 cartes de crédit!

C'est toute une culture de consumérisme, de gratification et profits immédiats sans effort qui est en cause, une culture commune aux consommateurs et à ceux qui les ont financé. Tous ont "tiré des plans sur la comète", vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué", comme dirait la sagesse populaire. C'est cela "vivre à crédit", tenir pour assuré un gain futur. Quelle vanité!
Mais que l'on ne nous assène pas non plus ces formules moralistes qui jettent l'opprobre sur "la cupidité", ou "l'appât du gain" des banquiers: ce serait faire fausse route et se priver de la possibilité de reprendre le bon cap. Il n'y a pas de mal à vouloir gagner de l'argent. Sans le désir de richesse, cette passion pour certains, l'économie ne tournerait pas et la pauvreté serait générale. Tout dépend comment l'argent est gagné. Le Talmud parle de "masa u-matan be-emuna", soit: "transactions en confiance, en foi". Sur cela tout d'abord, dit-il, nous serons jugés en arrivant au ciel. Car c'est le test ultime, et le plus difficile: tenir compte de l'intérêt de l'autre comme du sien propre et ainsi cesser de se faire un dieu. "L'argent honnête", pour le dire vite.
L'imprudence, l'impatience, la malhonnêteté, le mensonge, ce sont eux qu'il faut dénoncer. Ce sont eux qu'une règlementation sage doit prévenir.
Leur sanction s'est traduite par une crise du crédit, une crise de confiance généralisée.
Le crédit, la confiance, ce sont les composantes horizontales, laïques, de la foi religieuse verticale. L'économie, c'est-à-dire les échanges entre producteurs et consommateurs, exige la croyance réciproque. La crise est fondamentalement crise de foi en ce dieu du "In God we trust" proclamé par les billets verts et qui fait toute leur valeur.

Or il s'avère que ce comportement irresponsable est exactement le même dont nous faisons preuve envers toute la planète: nous exploitons ses réserves plus vite qu'elles se renouvellent, nous polluons plus qu'elle ne peut digérer, nous consommons plus que ce qu'elle peut donner.
Là-aussi nous vivons à crédit et repoussons les échéances sur les générations à venir. Eux paierons pouvions nous croire il y a quelques années, mais voilà, salutairement, nous sommes déjà en train de payer!

C'est donc clair, une même cause conduit à deux effets: crise économique et crise climatique.
La perte de confiance entre les agents économiques, c'est "un froid" qui s'installe entre les hommes. La chaleur qui a quitté les relations humaines est, en quelque sorte partie dans l'atmosphère... la thermodynamique s'y retrouve! Tenons-nous là la loi qui régit un métasystème socio-écologique que la saturation du globe terrestre par l'homme a fait émerger? La double crise, climatique et économique ne serait alors que la première manifestation d'une rétroaction régulatrice.
C'est bien de régulation qu'il s'agit! Autrement dit, si la Loi n'est pas internalisée, elle nous revient par l'extérieur: "l'environnement" en catastrophe. Nous retrouvons le schéma du "shema", "Ecoute Israël [...] si tu écoutes et obéis à mes commandements et aimes ton Dieu de tout ton coeur [...] je donnerai la pluie en son temps [...] sinon il n'y aura pas de pluie et la terre ne donnera pas ses récoltes..."

Mais une fois la crise passée, la consommation "sale" risque de repartir de plus belle. Encore une fois ce n'est pas la consommation par elle-même qui est mauvaise, c'est ce qu'on nous fait consommer et comment il est produit. Il est à craindre que la communauté internationale aura du mal à passer d'elle-même à un mode de vie durable.

Que faire? Pouvons-nous - nous simples humains - influer sur un système macro-économique tout puissant? Y a-t-il encore un capitaine à la barre? Les personnes morales qui dominent le jeu mondial - Etats, banques, fonds financiers, cartels - ont un tel pouvoir, tant de capital qui équivaut à un temps de travail quasi éternel...
Mais derrière ces masques, il n'y a que des hommes qui s'agitent en nombre, les animent et leur donnent leur force!
La faute? Le culte d'Abondance. De simple conséquence des transactions honnêtes conduites en confiance, de simple moyen d'échange, la voilà posée en but de toute action. La voilà qui guide le peuple, se fait Marché qui marche tout seul. Le Veau d'or, raconte le Midrash, s'est animé, est sorti tout seul du creuset et s'est mis à danser...

Illustration: Henri Meyer - 1892

Cela fait longtemps que l'argent qui servait à acheter ou vendre une marchandise est devenu lui-même marchandise achetée et vendue; l'argent donné en échange du temps de travail, "fait des petits" tout seul par travail du temps. Mais il a fini par prendre le pouvoir...
Or sans que personne ne le décide vraiment, la crise a pratiquement rétabli l'interdit biblique du prêt à intérêt en offrant des crédits à taux zéro. Si quelqu'un nous avait dit avant la crise qu'il faut revenir aux prêts gracieux pour sauver l'économie, on lui aurait rit au nez! Voilà une autre rétroaction salvatrice qu'il faudrait méditer.


La solution est entre nos mains: dans un premier temps, tout faire pour que la crise se prolonge. C'est facile et c'est en notre pouvoir, nous, les consommateurs.
Ne consommons pas d'avantage! Nous ne vivons pas si mal comme cela. Faisons la grève de la consommation. Ainsi, même si techniquement la crise pourrait prendre fin, elle se poursuivra.

Il faut pour cela bloquer la relance. Eviter de reprendre confiance. Ne prenez pas de crédit. Dites-vous que tous les banquiers et les financiers sont des escrocs. Fini la foi dans les faux dieux!


Cette croissance exponentielle ne peut être laissée à elle-même


Il faut éviter toutes les manipulations du marketing, les incitations à la consommation. Zapper la pub, détourner le regard des panneaux publicitaires. Vivre simple, satisfaire ses vrais besoins, pas ceux qu'on nous fabrique. Moins on possède, moins on a de soucis! Les choses les plus précieuses ne peuvent être achetées: l'amour, l'air pur, le parfum de la terre après la pluie, le rire d'un enfant...

Et les pauvres me direz-vous, ils vont être encore plus pauvres! C'est facile à dire quand on vit à l'aise! Ecolos bobos!
La croissance, nous l'avons bien vu, n'empêche pas la pauvreté. Elle ne fait qu'augmenter les disparités. Assez d'hypocrisie, il suffirait d'un impôt minuscule sur les transactions spéculatives mondiales pour éliminer totalement la pauvreté. Quant à la crise climatique, c'est la pauvreté assurée, et à grande échelle: sécheresses, famines, cyclones, inondations, eau polluée, maladies... Ces plaies frapperont les pauvres et le tiers monde d'abord.
Là-aussi nous pouvons répondre par notre action: s'associer aux plus pauvres, former des coopératives, et donner a ceux qui n'ont pas le minimum, partager, c'est le plus grand bonheur.
La vraie richesse, c'est la connaissance. Ouvrons à tous son accès. Au chômage, étudions, enseignons.

Puis, si l'on veut s'offrir quelque objet ou distraction, choisissons-les avec soin, non producteurs de gaz à effet de serre, non polluants et fabriqués de façon durable. La production suivra docile.

Une petite bibliographie:















9 novembre 2009

Virus global

Intéressant ce virus H1N1.
Encore un symptôme de la globalisation. La façon dont il s'est rapidement étendu au globe est impressionnante. Cette carte interactive la rend sensible.


Il ignore les frontières, entre pays bien sûr, mais aussi entre espèces: c'est un hybride des virus de la grippe aviaire, porcine et humaine à la fois.
C'est assez étrange, au point que d'aucuns, fervents des théories conspirationnelles, y voient un produit de laboratoire.
J'ai une autre explication.
Quel point commun - pouvons-nous nous demander - entre les contagions des oiseaux, des porcs et des humains?




Voilà quelques indices photographiques:






























Vous avez deviné?
La foule. La globalisation massive. L'élevage en batterie, les transports de masse, la "gestion des flux", les statistiques...
En un mot: traiter des êtres vivants comme de la matière, dans le grand laboratoire social global, si l'on veut.
Alors un être situé entre vivant et matière inerte les venge: le virus.
Dès qu'il voit une foule d'animaux pressés les uns contre les autres, stressés, aux défenses affaiblies, il attaque et passe gaiement de l'un à l'autre.



Maintenant vous pouvez voir ce spot de CNN qui vend carrément la mèche:



Les médias principaux l'ont tû, mais les spécialistes, grâce aux études épidémiologiques et génétiques menées, savaient depuis longtemps d'où provient le virus:

La souche virale  a d'abord été identifiée dans les factory farms, les élevages industriels intensifs de porc de Caroline du Nord en 1998. Ce n'est pas un hasard, dix millions de porcs y étaient alors élevés, record des Etats américains. Là-bas les industriels nomment les élevages CAFO, concentrated animal feeding operations, soit "installations d'alimentation animale concentrationnaire".
Le virus s'est ensuite rapidement étendu au reste des USA à cause du transport à longue distance des animaux. Ils peuvent être élevés en Caroline du Nord, engraissés  en Iowa au maïs transgénique, puis abattus en Californie.
H1N1 a acquis ses gènes aviaires au Canada, et après avoir reçu les apports de virus européens et asiatiques, est finalement passé à l'homme au Mexique: une fillette de cinq ans est la première victime et meurt à La Gloria, Etat de Veracruz, où se trouve la farm factory de Granjas Carroll (un million de porcs par an), sous-traitant du géant américain du porc, Smithfield Foods.
Le journal mexicain La Jornada  rapporte que le lisier de porc pollue des étangs voisins infestés de mouches, l'air y est pestilentiel. Plus de la moitié des villageois de La Gloria souffrent d'affections respiratoires.

C'est clair: cette pandémie est un sous-produit industriel. Les morts, les malades aussi.

Heureusement, on a des médicaments.
Les antiviraux, Tamiflu, Relenza, pris dans les deux premiers jours de l'infection, peuvent raccourcir la maladie d'un ou deux jours, et surtout en réduire l'agressivité pour les personnes à risque, ce qui n'est pas négligeable. Il y a bien quelques effets secondaires possibles: vomissements, nausées, céphalées, et même délires, hallucinations, convulsions... Il sont toutefois rares et concernent surtout les enfants. Il faut soupeser les avantages et inconvénients relatifs...
Les porcs aussi sont traités aux antibiotiques en routine. Pas avec les mêmes j'espère.
Et puis le vaccin.
Là aussi on peut se poser la question de leur efficacité, puisque tous les porcs sont vaccinés. Cette vaccination est elle-même la cause probable de l'apparition de nouveaux virus.
Ici en Israël, nous avons deux marques qui sont aussi distribuées en Europe: Pandemrix (GlaxoSmithKline) et Focetria (Novartis).

Que contiennent au juste ces vaccins contre la grippe?
J'ai eu accès à la liste des composants indiqués; elle est impressionnante:
- Le principe actif principal: les deux protéines de surface du virus, l'hémagglutinine et la neuraminidase, tirées du virus entier. Ce dernier est produit artificiellement par génie génétique (reverse genetics): on clône une copie en  ADN du génome viral (en ARN), qui est ensuite retranscrite en ARN, lui-même introduit dans les cellules d'embryon de poulet pour reproduire le virus. La manipulation génétique nécessite l'utilisation de plusieurs produits animaux: cellules de rein de singe vert d'Afrique (Vero Cells), sérum de foetus de veau, et trypsine bovine.
- Le thiomersal, (thimerosal, éthylmercure), c'est un conservateur très controversé: je croyais qu'il avait été supprimé, et bien non. Il contient la moitié de son poids en mercure, sous forme organique, donc particulièrement neurotoxique. Certes, ce n'est peut-être pas plus que ce qu'on trouve dans une boîte de thon, mais quand même... On l'a accusé de provoquer l'autisme, mais aucune étude ne l'a démontré. Tout ce que l'on sait, c'est que les Amishs, jamais vaccinés, ne connaissent pas d'autisme.
Bien qu'il se soit avéré un antiseptique peu efficace, on le trouve aussi dans quantité de produits pharmaceutiques et cosmétiques.
A-t-on calculé la quantité de mercure qui sera rejetée dans l'environnement à partir des excréments des vaccinés et des nombreux vaccins inutilisés? Elle s'ajoutera de toute façon aux niveaux de mercure déjà élevés qui font que même le lait maternel devient un danger pour les bébés.
On pourrait facilement éviter l'ajout d'éthylmercure dans les vaccins. Il suffirait de conditionner le vaccin en seringue unidose au lieu des flacons de 10 doses. Mais cela serait moins rentable pour les compagnies pharmaceutiques, ou plus coûteux pour les systèmes de santé...



- Le squalène. C'est un stéroïde proche du cholestérol extrait d'huile de foie de requin. C'est un adjuvant destiné à stimuler l'immunisation, que la FDA n'a pas autorisé. Aux USA on l'a soupçonné d'être à l'origine du syndrome de la Guerre du Golfe: les soldats avaient reçu un vaccin contre l'anthrax qui en contenait. Et puis certaines études montreraient un lien avec les maladies auto-immunes, comme le lupus, la sclérose en plaques ou l'arthrite. Rien n'a été prouvé toutefois.


- Polisorbate 80
- DL-a-tocopherol
- Sorbitatan trioléate

Ce sont d'autres adjuvants stimulateurs de l'immunité. Eux-aussi utilisés depuis une dizaine d'années. Rien ne prouve encore qu'il pourrait être dangereux de jouer avec le système immunitaire, n'est-ce pas?

Et toute une série d'excipients: chlorure de potassium; octoxinol 10 (c'est un émulsifiant, spermaticide); chlorure de sodium; phosphate monopotassique; sodium désoxycholate (un détergent); phosphate disodique dihydraté; chlorure de magnésium hexahydraté; phosphate monopotassique, chlorure de calcium dihydraté; chlorure de potassium; citrate de sodium; chlorure de magnésium; acide citrique, gentamicine sulfate;  kanamycine sulfate; sulfate de néomycine (antibiotiques); bromure de cétyltriméthylammonium; formaldéhyde (ou formol, cancérigène et allergène, sert à inactiver le virus) ; oeuf, protéines de poulet; ovalbumine...

Il faut savoir qu'un vaccin n'est pas comme un autre médicament, produit par un mélange de principes actifs et inactifs chimiques bien définis et connus. C'est un produit biologique, obtenu par culture de virus dans des oeufs de poule embryonnés (grippe) ou des cultures de cellules d'origines animales diverses. Personne ne sait vraiment ce qu'il contient de façon exhaustive.
En fait, un vaccin, c'est une véritable soupe qui contient toutes sortes de protéines et de matériel génétique non identifiés... Vacciner en masse revient à faire une expérience de génétique à grande échelle, dans laquelle des ADN des toutes sortes d'organismes sont injectés directement dans le nôtre...
Là aussi la question les avantages et inconvénients se pose et doit être étudiée au cas par cas. Et doit-on faire jouer le principe de précaution?

Alors, tant que c'est possible, personnellement je préfère la prévention:
Il faut veiller à l'hygiène, à se laver les mains.
Il faut se démassifier, s'individualiser, se personnaliser, se séparer, se tenir en respect, à distance polie... Si vous n'y arrivez pas, si vous êtes condamnés aux trains de banlieue et aux ascenseurs, sachez que vous êtes prisonniers du système massificateur...

Ca par exemple, ce n'est pas vraiment conseillé

Cela me rappelle Jérusalem en 2000-2003:
Il fallait éviter les foules, c'était la meilleure façon d'éviter les attentats. Les chahids, comme les virus, aiment les foules.

Il y a encore un lien avec le terrorisme: c'est le terrorisme médiatique qui se surajoute au terrorisme de départ.
On provoque la panique, on exagère autant les dangers de la grippe porcine que les effets secondaires de ses traitements et vaccins.

La prévention rend parfois la vie difficile
 
Si nous voulons prévenir la survenue de pandémies répétées à l'avenir, il suffit d'appliquer trois solutions "simples": élevage "bio" qui encourage la diversité génétique des animaux; décentraliser spatialement le travail pour inverser l'exode rural; dans les grandes villes actuelles, le décentraliser temporellement pour d'éviter la formation de foules  par assouplissement des horaires de travail, d'étude et de vacances, afin de prévenir les maudites "heures de pointe".
Plus de foule - humaine ou animale - plus de contagion massive.
C'est vrai, la viande "bio" est plus chère. Mangeons moins de viande, nous ne nous en porterons que mieux!

Cela suppose une révolution de nos façons de vivre, et chacun en tant que consommateur, étudiant, travailleur, peut y contribuer à son niveau. Internet est une chance de ce point de vue, dans la mesure où le transport d'information peut remplacer le transport matériel: télétravail, téléconférences, téléenseignement, accès à la culture en tout lieu...
Cela veut dire cesser de maltraiter les animaux - élevages industriels et abattoirs sont de vrais camps de concentration  pour quadrupèdes - et libérer le travail des salariés - les entreprises sont parfois gérées comme des camps de travail forcé et maintenu dans les limites du supportable.

Tiens, c'est curieux: toutes ces mesures réduisent aussi la production des gaz à effet de serre! En effet, l'élevage (méthane) et les transports (CO2) sont parmi leurs plus gros producteurs...
Virus global, crises globales... climat, santé, logement, économie, tout se tient et tient en un mot: éthique.

Bon moi je ne sais pas ce que j'ai, je commence à avoir quelques frissons et à tousser. Ce n'est peut-être qu'un coup de froid, ou alors le contenu de ce post qui m'influenze... Je ne vais pas travailler demain.
 

Pour approfondir la question:

Voir ce forum






16 octobre 2009

Adam, de Nature à Culture

Voilà l'année commence, et avec elle le cycle de lecture de la Torah qui s'ouvre sur la Genèse et la création de l'homme .
Que dit le discours scientifique des origines de l'homme?
Je reprend ici le fil de ma "Façon de voir" - une ébauche de philosophie de la création - déclinée dans deux posts précédents : Un Créateur non-existant et Emergence créatrice.

Nous avons commencé par affirmer le fait d'une création du monde, et d'une "non-existence" du créateur, au sens où il ne fait pas partie du monde créé. "Il est le lieu du monde, mais le monde n'est pas son lieu" (Mishna, Pirke Avot).
Puis nous avons interprété le processus de création comme processus d'émergence: de façon réitérée, une
petite partie des éléments d'un système s'unissent pour former des éléments spécialisés au sein d'un système d'ordre de complexité supérieure qui s'en constitue. Du radicalement nouveau apparaît; "le tout est le plus que la somme des parties".
Guidant cette émergence, nous avons repéré un principe d'élection novatrice, à la fois unifiant et différentiateur. Ou en termes traditionnels: Le Créateur (émergence), Dieu personnel (élection), Dieu d'amour (unification) et de justice (différenciation) et principe d'Alliance.
Suivant les diverses étapes de l'émergence créatrice, nous sommes arrivés à la conclusion qu'elle pointe irrésistiblement vers la création de l'humanité fédérée, à la fois unifiée et riche de la diversité de ses peuples et cultures. Maintenant nous allons examiner de plus près comment se produit cette émergence de l'humanité.




Vers sapiens
La paléoanthropologie décrit l'apparition en Afrique tropicale de plusieurs espèces d'hominidés, tels que lesPrimate_skull_series australopithèques, à partir d'un ancêtre commun avec les primates, il y a environ dix millions d'années. Puis il y a deux millions et demi d'années apparaissent les premiers Homo: Homo habilis, puis Homo erectus. Le premier fossile d'Homo sapiens, trouvé en Ethiopie, est daté de deux cent mille ans.

Il n'est pas difficile de repérer dans cette série une évolution temporelle nettement orientée: chaque étape se caractérise par l'augmentation progressive de la taille du cerveau, la marche plus nettement bipède et l'utilisation d'outils de plus en plus sophistiqués.
Cette orientation claire dans le sens d'une encéphalisation croissante avait amené un Teilhard de Chardin à des conclusions dont je me sens proche (simplement je lis "messianique" là où il écrit "christique"...)


 A lire pour approfondir!



Nous aurions tort de ne voir dans l'augmentation de la capacité de la boîte crânienne qu'une donnée quantitative. Il ne faut pas perdre de vue que le tissu cérébral se caractérise plus que tout autre par une structure systémique "en gigogne" productrice de propriétés émergentes. Un réseau de neurones acquiert des capacités de calcul ou de reconnaissance de formes qui ne sont pas présentes au niveau des simples neurones individuels. Des réseaux se regroupent en réseaux d'ordre supérieur; ils sont structurés en noyaux intereliés et en couches superposées qui intègrent l'activité des couches inférieures et modifient leur activité en boucles auto-régulées complexes. Finalement c'est tout l'encéphale qui intègre l'ensemble de ses sous-systèmes en une seule unité.
EvolutionOfManLe cerveau est par sa structure propre la meilleure illustration de la systémique.


Le risque d'une involution ne peut toutefois être écarté...

L'augmentation du volume cérébral ne fait que traduire une complexification croissante accompagnée de propriétés émergentes inédites: production d'outils, art, langage, conscience...

Là encore nous voyons à l'oeuvre les mêmes grands principes que nous avions repéré dans toute la création: apparition de niveaux de complexité croissante dans le sens de la flèche du temps, réduction du nombre des élus, jusqu'à une seule espèce sapiens; augmentation des degrés de liberté par rapport à l'environnement; et un autre principe que nous n'avons pas mentionné précédemment, mais tout aussi général: "l'accélération de l'histoire" si l'on peut dire, chaque buisson_humainétape de complexification étant plus courte que la précédente de façon exponentielle.











La Nature ou l'outil ?
Mais comment s'est faite cette évolution africaine des hominidés vers le genre Homo, puis sa sortie d'Afrique qui a permis sa conquête de toute la planète?

Selon l' "East side story" d'Yves Coppens, l'ouverture de la vallée du Rift il y a
dix millions d'années sépare les préhominidés en deux populations qui évoluent en primates à l'ouest et hominidés dans la savane à l'est, en isolat génétique. Par adaptation à un réchauffement climatique, Homo mange plus de viande, son cerveau devient plus gros, la savane favorise la posture verticale et la spécialisation de la main.


 A lire!

Mais cette thèse qui fait part belle au déterminisme environnemental a été infirmée depuis la découverte de fossiles à l’ouest du Rif, dans la forêt tropicale. C'est là qu'ont été trouvés les plus anciens fossiles d'hominidés, vieux de 6-7 millions années.
La suprématie incontestée d’Homo habilis dans le nouvel environnement qu’il s’est donné explique que la plupart des fossiles ait été trouvée dans l’Est africain. Ceux de l’Ouest seront nécessairement moins nombreux, témoignant des débuts discrets, au sein de la forêt primitive, de l’évolution d’un petit groupe d’hominidés.

Si ce n’est pas le passage de la forêt à la savane qui est la cause évolutive, Comment l'expliquer?

Il faut envisager une autre explication. Or, sur les ruines de la théorie d'Yves Coppens rien n'a vraiment poussé depuis.
Je pense que l’outil lui-même peut être cette cause : Les grands singes utilisent à l’occasion des pierres ou brindilles comme outils. Nous pouvons imaginer qu’un groupe d’hominidés particulièrement doués outilsSilexdans l’utilisation d’outils et relativement isolés ait joui d’un avantage évolutif décisif qui a poussé leur évolution dans le sens d’une spécialisation de plus en plus poussée. L’utilisation d’outils de plus en plus fréquente par les membres antérieurs aurait conduit progressivement à la locomotion bipède, les mains étant occupées, et l’habitat dans les arbres serait alors devenu difficile. Les outils, alors, auraient aussi fourni la protection nécessaire pour remplacer celle des arbres, désormais perdue dans la vie au sol : ils se sont révélés des armes efficaces contre les fauves et la protection des arbres s’est faite inutile et même nuisible, puisqu’il faut abandonner l’outil pour pouvoir retourner dans les arbres.
L'outil de pierre est également un substitut de dents carnassières. Il permet à un être à la frêle constitution de frugivore de tuer et dépecer de gros animaux. L'outil peut donc aussi expliquer le passage à un régime omnivore à dominance carnée chez les préhumains. 
La fabrication d’un abri ou d’un enclos de branches et de feuilles est une autre forme d’outil, un substitut d’arbre, projection de la peau de l’homme plutôt que de sa main, qui traduit physiquement la création par l’homme d’un nouvel environnement.
La descente de l’arbre permise par l’outil, déjà au cœur de la forêt, s'avère irréversible : la spécialisation du corps provoquée par la production et l’utilisation d’outils est incompatible avec la vie dans les arbres. C’est ce qui donne au personnage de Tarzan sa valeur mythique. Mais lorsque
Tarzan, l’homme civilisé qui retourne à la forêt, réintègre la forêt des origines, il retourne dans les arbres, comme les chimpanzés, comme si il n’y avait pas d’autre solution. C’est la possibilité de la vie sur le sol de la forêt, illustrée par la civilisation pygmée, qu’avaient éliminé d’un même élan Tarzan et le mythe scientifique du passage à la Savane.tarzan2 


L’outil ouvre un accès définitif et permanent à un tout autre environnement, une autre niche évolutive, et ce en un même lieu géographique : le sol de la forêt.
Cette niche est plus culturelle déjà qu'écologique au sens habituel. Elle permet cependant de produire l'isolat nécessaire à l'apparition d'une espèce biologique nouvelle comme l'exige la génétique des populations.


Le réchauffement climatique peut avoir ensuite révélé et renforcé une "exaptation" (adaptation préalable, qui s'avère utile dans un nouveau contexte), l'utilisation d'outils, selon un processus maintes fois illustré dans la version moderne de la théorie de l'évolution.
Le passage à la savane, vers l’espace ouvert et ses nouveaux horizons, ne serait pas la cause, mais bien la conséquence de l’évolution biologico-technique entamée dans la forêt.


S'il ne l'a pas fait évoluer, par contre il est très plausible que le climat extrêmement sec ait poussé l'homme moderne hors d'Afrique.

Ce ne serait donc pas la Nature, selon le schéma environnemental, qui serait la Mère de l’Homme, mais l’Outil, la Technique et la Civilisation. Il s'agit d’une réelle révolution de nos conceptions, qui voyait l’homme semblables aux autres animaux en ce que son espèce serait apparue par la sélection et l’évolution produites par adaptation à un milieu nouveau. La théorie classique de l’évolution provoquée par le réchauffement du climat et l’isolement par la fracture syro-africaine répond au besoin de respecter un déterminisme scientifique darwinien simpliste : climatologie et géologie orientent l’évolution biologique. Il nous faut admettre que le cas de l’homme est différent, et que sa capacité à transformer son environnement, à échapper au dictat de la nature, est la cause même de son évolution biologique : la station debout, la main au pouce opposable, le développement du cortex sont le produit de l’outil, comme l’outil est leur produit, en une boucle rétroactive co-évolutive qui voit le corps de l’homme et son comportement culturel, technico-social, progresser conjointement.
Mais les moutures les plus récentes de la théorie de l'évolution reconnaissent que tout organisme modifie le milieu qui l'entoure et qui lui est de toute façon relatif; une boucle rétroactive s'installe entre organisme et environnement, il n'y a plus de place dans la théorie pour un simple déterminisme, une forme de liberté dynamique apparaît, qui croît un peu plus à chaque palier.
L'homme se fait lui-même. En un difficile combat contre et pour lui-même. Là est sa liberté.




Le cas du langage s'inscrit dans ce nouveau paradigme: son développement  est probablement lié a celui des outils. Dans les deux cas il s'agit de “se servir de”; une distance s'installe entre le sujet et la nature, produite par un intermédiaire : l'outil, le symbole.
Le langage permet la formation de groupes sociaux plus importants et mieux structurés, lesquels poussent l'évolution du langage vers plus de complexité. Là encore nous voyons apparaître une boucle de rétroaction positive entre langage et social. La science moderne ne fonctionne pas autrement: une nouvelle découverte permet d'élaborer de nouveaux outils expérimentaux, lesquels conduisent à de nouvelles découvertes, et ainsi de suite...

Les fouilles menées en Israël ont mis à jour un phénomène remarquable: les deux Homos sapiens et neandertalensis y ont produit les mêmes outils. Cela veut dire que tout en étant différents morphologiquement, ils ont partagé la même culture.
Quel beau premier signe de l'indépendance de l'esprit vis-à-vis de son support matériel!



Dans le cas des êtres humains, il nous faut considérer qu'ils forment un nouveau niveau de complexité, le niveau culturel, qui soustrait le niveau biologique sous-jascent à la pression de sélection.
C'est un phénomène général: les cellules d'un organisme ne sont pas en compétition entre elles. Au contraire, elles coopèrent et sont protégées de l'environnement par l'homéostasie du milieu intérieur. L'igloo des Esquimaux et les fourrures dont ils se revêtent les soustraient largement à la sélection environnementale, même dans les conditions extrêmes dans lesquelles ils vivent. C'est par contre la qualité de la construction de leurs igloos et de la confection de leurs habits qui est sélectionnée.


Avec l'homme la création est passée au niveau culturel, l'invention du nouveau et sa sélection selon la Loi de Vie sont désormais culturels et sociaux. La compétition est désormais entre sociétés, économique et militaire. C'est ce qu'on appelle l'Histoire.
De ce point de vue, l'erreur de l'East side story n'est pas une simple inexactitude, mais une véritable faute épistémologique.


Des travaux assez récents d'évolutionnistes qui s'intéressent à l'organisation sociale ont montré que l'avantage procuré par la cohésion sociale favorise l'émergence de comportements altruistes et la protection des faibles. En effet, un groupe d'individus bien coordonnés seront plus efficaces qu'une horde de brutes beaucoup plus puissantes individuellement, mais aux efforts dispersés.
Une évolution éthique apparaît ainsi, indissociable de l'évolution culturelle et sociale.


C'est un de ces groupes d'hommes modernes, solidaire et bien organisé, plus audacieux que d'autres, qui a franchi en premier le Rubicon de la sortie d'Afrique.
La Terre d'Israël l'a accueilli à sa sortie, lui ouvrant le monde. Le voyage de cet oleh préhistorique vers la liberté ne faisait que commencer...

27 septembre 2009

Pardon pour le CO2

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Yom Kippour est un phénomène israélien incroyable. TOUT s'arrête pendant 25 heures. Même à Tel-Aviv l'impie!


Pourquoi respecter si strictement ce jour quand on est un laïque "athée" qui ne respecte pas le shabbath et va manger des fruits de mer le lendemain? Tout le monde ne jeûne pas vraiment, mais personne ne monterait dans sa voiture profiter d'une journée sans embouteillage. Où est la logique?



Au début, pendant mes premières années en Israël, cela m'agaçait plutôt, et j'attribuais ce comportement à une espèce de superstition: on fait kippour et on est automatiquement pardonné pour l'irréligieuse année passée, tant pis si on recommence joyeusement l'année prochaine!
Gottlieb_Jews_Praying_in_the_Synagogue_on_Yom_KippurAujourd'hui je vois les choses différemment, avec plus de tendresse: demander pardon à Dieu malgré tout, un jour par an, c'est tout de même lui dire: on ne T'a pas oublié, malgré les apparences on ne s'est pas détourné de Toi tout à fait, c'est la vie moderne, ces pratiques que nous ne comprenons plus très bien, mais Toi, tu ne nous en voudras pas...


Yom Kippour à la synagogue


Pour les fautes de l'homme envers son prochain, chacun a essayé de réparer les torts causés à ses proches et amis et leur demande pardon; pour les fautes envers Dieu, rituel gardé contre rituels délaissés: je jeûne pour toutes les nourritures non-casher englouties, je laisse la voiture au garage pour tous les shabbats au volant...



Même si c'est un non-sens du point de vue strictement halakhique - transgresser kippour n'est pas plus grave que transgresser un shabbath -  les israéliens les plus laïques révèlent en ce jour qu'ils ne sont pas prêts à tout lâcher, que bien peu parmi eux sont de vrais athées.


Il y a bien une petite minorité d'athées purs et durs, alors pourquoi elle-même ne se manifeste-t-elle pas? L'explication est simple, il y a effet de masse: dès l'approche du coucher du soleil ce soir, les  chaussées vides seront tombées aux mains d'un nouvel occupant et seront désormais un territoire imprenable pour tous les bolides assourdissants qui en font habituellement un champ de mines pour bipèdes: 
piétons en familles élargies reconstituées pour la fête qui jouissent vraiment de leur conquête d'un nouvel YEkippurespace, et surtout hordes d'enfants montés sur toutes sortes de roues et roulettes...









Le Jour du Pardon, est devenu "Jour du vélo" pour les enfants d'Israël.
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Bicyclettes, patins et skateboards sont les rois d'un jour...



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C'est vraiment un phénomène! Mais cette année je vois un sens nouveau dans ce kippour à l'israélienne: un seul pays au monde fait grève de pollution due aux moyens de transport pendant toute une journée, et crie:


Pardon pour le dioxyde de carbone que nous rejetons chaque jour involontairement!

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Pour le pétrole brûlé inconsidérément!
Pour l'ozone détruit imprudemment!
Pour les hydrocarbures émis sauvagement!


Pour les oxydes d'azote produits sciemment ou inconsciemment!
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Pour le monoxyde de carbone rejetés par dureté de coeur!



















Pour les composés organiques volatiles mal ou insuffisamment brûlés!pollution_ta9



Pour les particules projetées en suspension stupidement!

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Pour le dioxyde de soufre qui attaque les poumons des enfants si cruellement!





Pour tous ces kilomètres parcourus en vain.







Pour tout cela, Dieu de pardon, rachète-nous,
autobusPollution
pardonne-nous!

27 juin 2008

Chambre à gaz - Version globale

La chambre à gaz est la meilleure métaphore pour exprimer la réalité du monde dans lequel nous vivons:

Extérieurement, une chambre à gaz ne se distingue en rien d'une salle de douche. La seule différence: un MaidanekBadundDesinfektiondispositif caché permet, par simple pression d'une manette, de transformer instantanément la proprette salle de douche en salle d'exécution.


Maydanek. "Bain-douche et désinfection"


Depuis que des missiles balistiques à têtes nucléaires ont été installés au coeur de caches souterraines aux quatre coins du monde et qu'ils sillonnent furtivement le fond des mers dans les sous-marins, c'est la planète entière qui possède désormais ce double visage: une planète normale, jolie, regorgeant de destinations touristiques, qui en même temps, par une simple pression sur un bouton peut instantanément se transformer en enfer mortel. Une chambre à gaz globale, c'est ce qu'est devenue notre planète.

Dans les deux cas le même dispositif psychologique est à l'oeuvre: apparence tout à fait normale du lieu; présence dissimulée du moyen d'extermination qui permet de vivre normalement au lieu même de l'extermination sans s'en soucier; possibilité qu'a un individu de "lever le rideau" du décor d'une simple pression et exterminer en masse.

Il y a un lien historique direct entre ces deux types de chambre à gaz:

Les USA se sont lancés dans une course à la bombe A pendant la deuxième guerre mondiale pour ne pas être devancés par l'Allemagne hitlérienne.
Les Nazis étaient beaucoup plus avancés dans la création d'une
bombe atomique qu'ont voulu nous le faire croire les physiciens allemands; selon l'historien allemand Rainer Karlsch il semblerait même qu'Hitler ait devancé les alliés! Son livre: La bombe d'Hitler.


NagasakibombLe champignon nucléaire au-dessus de Nagasaki


Quoiqu'il en soit, en 1939 trois physiciens nucléaires, Leo Szilard, Edward Teller et Eugene Wigner, des réfugiés juifs hongrois, sont persuadés que les Nazis pourront construire une bombe atomique. Ils convainquent un autre réfugié plus connu qu'eux, Albert Einstein de signer une lettre au président Roosevelt pour lui faire prendre conscience de l'importance de créer une bombe atomique avant les Allemands. De là va naître le Projet Manhattan qui conduisit à la première bombe. En 1945 Einstein écrit au président pour l'en dissuader. Mais les américains s'en sont finalement servis pour faire tomber le Japon et mettre ainsi fin à la guerre. Einstein regretta publiquement d’avoir mobilisé les États-Unis au sujet de la bombe et milita pour un monde sans arme nucléaire.


L'annihilation de Hiroshima et Nagasaki avait pour but de terroriser en tuant des civils. C'est le premier attentat terroriste, et demeure le plus terrible commis jusqu'à aujourd'hui; en tant que tel il est injustifiable. Depuis nous vivons dans "l'équilibre de la terreur" et le terrorisme actif.

C'est la Corée du Nord qui est une des principales sources des capacités balistiques et nucléaires de l'Iran qui font du Moyen Orient une "chambre atomique" locale particulièrement "chaude". Les Nord-coréens ont expérimenté les armes chimiques dans des chambres à gaz sur des détenus politiques et leurs familles (voir: Les chambres à gaz de Kim Jong Il). Leurs missiles ont repris la technique des V2 nazis.  Ils ont développé un système concentrationnaire effroyable (voir cette excellente étude: Un goulag si discret... ).

Les Nord-coréens collaborent avec les Syriens dans le développement de leur arsenal d'armes chimiques. Israël est directement visé. Pas une de ses villes qui ne soit à portée des missiles de Damas.
Nous avons l'habitude, ici, de cette menace. Par deux fois déjà - lors des guerres du Golfe - nous avons dû
Hiroshima_aftermath isoler une chambre dans notre appartement et nous y enfermer, le visage dûment revêtu de masques à gaz. Ainsi chaque famille en Israël a construit dans sa maison une "chambre anti-gaz", à l'aide de feuilles de plastique et de scotch.



Hiroshima après


J'ai une tante qui est décédée d'une attaque cardiaque soudaine à la fin de la première Guerre du Golf. Son père a été gazé à Auschwitz. Nous ne saurons jamais si cette femme, profondément croyante et sioniste, n'est pas morte d'avoir vu sa famille de nouveau confrontée aux gaz mortels, en un court-circuit historique insoutenable.

La continuité historique et idéologique entre hitlérisme et khomeynisme via le communisme nord-coréen, est un fait. Le Juif, individuel ou sous forme d'Etat, demeure la victime de choix.
Il n'y a pas de solution de continuité entre les chambres à gaz nazies d'hier et la grande chambre à gaz globale d'aujourd'hui.

Quelles différences toutefois entre ces deux situations?

- La première différence est différence d'échelle évidente: la "chambre nucléaire" est globale - la mondialisation est passée par là aussi - et le dispositif exterminateur est éloigné géographiquement. Mais sa puissance ayant augmenté en proportion, la densité du danger reste comparable. Et comme la vitesse et la technique réduisent les distances, la planète est bien comparable à une chambre: un missile balistique passe d'un coté à l'autre de la planète en une demi-heure; un pays peut être partout grâce à l'ubiquité de sa flotte sous-marine et de ses bombardiers stratégiques.

La métaphore du "village global" m'apparaît bien dépassée: un village ne se réchauffe pas si quelques pollutioncheminées fument un peu trop; une maison, une chambre, si. Le réchauffement planétaire est donc le symptôme le plus clair de ce que la planète terre est devenue un réduit étouffant, une chambre à gaz globale.
A gaz vraiment?
Mais on ne parle que d'eux, les gaz à effet de serre! Vous n'aviez pas compris cela? B
ienvenue dans la chambre à gaz à effet de serre!

Vous trouvez que j'exagère? Je l'espère sincèrement.
Le réchauffement climatique pourrait s'accélérer en cercle vicieux et tourner en véritable scénario-catastrophe: le réchauffement provoque la libération du CO2 et du méthane emprisonné dans le permafrost arctique, ce dernier est un gaz à effet de serre 23 fois plus puissant que le CO2; la teneur de l'atmosphère en vapeur d'eau - autre gaz à effet de serre redoutable - augmente suite à l'évaporation accrue des mers; plus d'incendies de forêt, donc plus de CO2...  Puis vient le coup de grâce: les clathrates du fond des mers se mettent à libérer les gigatonnes de méthane fossile qu'ils ont accumulé au cours des ères géologiques.

Nul scientifique ne peut infirmer ce scénario ni le valider avec certitude. Selon le climatologue Hervé le Treut, "les hydrates de méthane ne sont pas pour l'instant intégrés dans les modèles climatiques" qui nous fournissent des prévisions sur l’ampleur du réchauffement climatique. Les modèles les plus alarmistes actuellement sous-évaluent probablement les dangers. La question la plus cruciale: Comment et à partir de quel stade du réchauffement celui-ci risque-t-il de s'emballer, n'a pas de réponse actuellement. Certains scientifiques pensent même que l'irréversible cercle vicieux est déjà amorcé... 

- La deuxième différence porte sur l'agent utilisé. L'ancien agent était chimique, relativement primitif: le fameux Zyklon B, du cyanure en fait. Aujourd'hui, nous avons toujours des agents chimiques, mais beaucoup plus puissants et pouvant être dispersés par obus ou missiles à longue portée: gaz VX, Sarin, Soman, ricin; des agents nucléaires, produit de fission ou fusion, extrêmement efficaces et bien adaptés au théâtre global; les gaz à effets de serre et la pollution chimique globale (mercure, etc.), qui sont produits involontairement et entraînent une mort lente et insidieuse.

- La troisième différence est la réciprocité des rôles bourreaux/victimes. Pendant la deuxième guerre mondiale, le monde était séparé en deux camps: d'un côté le troisième Reich, de l'autre le reste du monde, ses victimes potentielles. Aujourd'hui les camps sont autant de nations ou blocs nationaux figés en un "équilibre de la terreur". La "chambre à gaz globale" est compartimentée en sous-chambres nationales ou régionales cloisonnées. Chacun est en même temps bourreau et victime en puissance. L'idée que les forces opposées s'annulent en un "équilibre" donne une impression trompeuse de stabilité. Elle est un facteur supplémentaire de quiétude indifférente. On va jusqu'à parler de "paix nucléaire"!

Cela est vrai dans le monde entier, pour l'Inde et le Pakistan par exemple, mais pour Israël, face à l'Iran et ses bras terroristes, l'équation de la dissuasion réciproque apparaît faussée: l'idéologie suicidaire des bassijis; l'utilisation d'armes atomiques par des organisations terroristes qui utilisent des civils innocents comme bouclier vivant; la dissymétrie de taille entre Israël et l'Iran, dissipent l'illusion de la paix par la dissuasion. Il n'y a plus d'équilibre de la terreur, elle est d'un seul côté. Reste la possibilité impossible pour Israël d'utiliser sa puissance nucléaire à la Samson.
L'inefficacité des sanctions et l'absence de toute action militaire font que chaque jour rapproche la menace nucléaire iranienne envers Israël de sa concrétisation. Israël risque d'être contraint à agir contre l'Iran comme il l'a fait en 1981 en Irak (Osirak) et, récemment, en Syrie. Israël jusqu'à maintenant a réussi à empêcher la chambre à gaz atomique locale de se refermer sur lui.
Se faisant il contribue à contenir la prolifération nucléaire au Proche-Orient.

- La quatrième et dernière différence entre les deux formes de chambre à gaz, celles des camps d'extermination et la globale, porte sur la connaissance du danger par les victimes. Contrairement aux déportés qui pour la plupart ignoraient le sort qui les attendaient, nous sommes au courant, nous pouvons dénoncer le piège. Mais ce n'est pas si simple: le mécanisme exterminateur lui-même est dissimulé et se fait oublier facilement.
Nous sommes nés dans la "chambre à gaz globale", nous n'y avons pas été transporté. Nous n'avons jamais rien connu d'autre, sauf pour ceux nés avant les années 50. Les plus jeunes sont déjà les deuxième et troisième générations nées dans la chambre. L'habitude devient nature, donc cette situation est pour nous doublement normale: normalité spatiale des apparences plus normalité temporelle.
Celui qui la dénonce passe pour un paranoïaque, pour un fou, un anormal! Mais c'est le monde que nous avons produit qui est fou, mad comme on dit en anglais: MAD, pour Mutual Assured Destruction. La réciprocité et la confiance évoquées dans cette expression étaient jadis associées au commandement d'amour du prochain; les voilà remplacés par l'assurance de la mutualité dans la mort.
La marque de la folie de ce monde, c'est sa duplicité, son visage au masque souriant, qui d'un seul coup levé, révèle le rire hideux de la tête de mort.
Regarder en face ce double visage risque effectivement de rendre fou. Alors le commun des mortels, nous tous le plus souvent, fuyons, nous voilons la face.


Un biologiste américain prévoyant, Robert Shapiro, propose une fuite radicale: il a fait le projet d'une sorte d'arche de Noé sur la Lune ou Mars qui permettrait de sauver le patrimoine biologique terrestre et les acquis de la civilisation en cas de shoa globale. Comme un disque externe permet de faire le back-up du disque dur de votre ordinateur, le refuge extra-terrestre permettra de sauvegarder l'information biologique et culturelle de la planète.
Ce n'est pas demain  que cette solution sera mise en œuvre. Et puis nous risquons fort que soit copié aussi le virus destructeur sur le nouveau disque. Chacun voudra se garantir une part du refuge de survie; quoi de mieux que se la "sanctuariser" comme sur la bonne vieille terre?


Un cauchemar

Est-il possible de sortir de cette chambre à gaz, ou mieux, de la détruire? Comment faire munch_TheScream_bigpour retrouver l'air frais  et léger d'antan, quand aucune menace n'assombrissait le ciel?


Le cri, Edvard Munch - 1893



On a pu croire dans les années 70, avec les accords de limitation de leurs armements stratégiques SALT I puis II entre russes et américains, que nous étions sur la bonne voie. Mais en fait il n'était pas question d'aller au-delà d'une réduction d'armement, de faire des économies. De combien de bombes de 50 mégatonnes - 3000 Hiroshimas - avons-nous besoin? Pourquoi accumuler de quoi détruire la planète plusieurs milliers de fois? Quel gaspillage, alors qu'on peut se contenter - pour en être bien certains quand même - de la détruire une seule dizaine de fois!

Un cauchemar vraiment. L'équilibre de la terreur, une fois installé, s'avère indestructible. Même dans le cas totalement improbable où les deux camps se désarmeraient totalement et entraîneraient dans le mouvement toutes les plus petites puissances, subsisterait le risque qu'un Etat ou une organisation terroriste ait caché quelque part une bombinette. Il pourrait alors dominer le monde. Et même si toutes les bombes étaient vraiment détruites – c'est une expérience de pensée, nous ne rêvons pas - toujours restera la possibilité terrifiante que quelqu'un puisse reconstituer en secret son arsenal nucléaire, ce qui imposerait immédiatement de rétablir la fameuse MAD, la "Mutuelle Assurance de Destruction", pour franciser le sigle.

Quand on a mis les doigts dans l'engrenage de l'équilibre de la terreur, on en sort plus. Nous sommes coincés, nous sommes cuits. Car évidemment, on ne restera pas éternellement dans cet équilibre, surtout que le club des équilibristes n'est plus le cercle privé très sélect du début; maintenant n'importe qui s'y invite, même les pauvres.
Ça va sauter un jour ou l'autre. Ça DOIT sauter.

Il y aurait bien une solution en fait pour s'en sortir. Une seule. Mais elle semble encore très utopique aujourd'hui.
Pour la comprendre il faut bien voir d'où sortent l'arme de destruction totale d'une part, et la MADness de cet équilibre de la terreur, d'autre part. 


Le moyen de la destruction – le feu nucléaire - a en quelque sorte pour origine le désir d'Einstein, selon seseinstein460x276 propres termes, de "lire les pensées du Créateur". C'est en cherchant à découvrir les secrets de la création de l'univers et ses lois immuables qu'il a découvert la théorie de la relativité, et avec elle la fameuse équation E = MC2.

Albert Einstein, 1953

Mais le physicien ne prend-il pas symboliquement la place de Dieu? Contrairement à ce que pensait Einstein, nous ne pouvons connaître le monde tel qu'il est par lui-même, le réel objectif en soit. Nous ne pourrons jamais qu'aborder le monde révélé à notre perception. Il nous faut alors avec humilité réintégrer l'observateur humain subjectif, le pauvre mortel,  dans le système du monde.
La physique quantique a pris en compte une partie du problème en comprenant qu'en tant qu'êtres macroscopiques, nous ne pourrons jamais contempler de phénomène quantique pur. Nous sommes à jamais condamnés à n'observer que ses interactions avec la matière macroscopique.
L'observateur implicite aux théories physiques classiques contemple le monde depuis un point de vue éternel; il regarde les processus de la création cosmique vieux de milliards d'années alors que des hommes capables d'avoir un tel regard scientifique n'existent que depuis quelques milliers d'années. L'observateur scientifique est comme hors du temps, être divin transcendant au système.


En fin de compte, j'ai l'air d'insinuer que les élans prométhéens de la physique moderne devaient nécessairement être punis de destruction nucléaire.
"Tu as voulu connaître mes pensées à travers la création, Albert, que n'es-tu resté dans le Beth midrash à les découvrir dans ma Torah? Tu vas voir de quel feu je me chauffe!" aurait dit en d'autres temps le biblique Créateur du Ciel et de la Terre.
Non je ne vois pas là la punition d'un dieu vengeur jaloux de ses prérogatives. Loin de moi ces interprétations apparemment bigotes... Pourtant tout se passe comme si c'était le cas. Seulement il n'y a pas "punition" par un être transcendant, mais conséquence logique, directe et immanente.


Je vais donner un exemple plus récent de ce phénomène, tiré du dernier numéro de La Recherche (No 420, juin 2008). L'histoire semble anecdotique et même un peu loufoque, mais elle est très significative: un biologiste et un écrivain scientifique viennent de porter plainte contre le CERN. Ils l'accusentCMS_Higgs_event de risquer de détruire cet été la planète, et même l'univers entier peut-être!
Cet été va être mis en service le
LHC, un accélérateur de particules géant, destiné à étudier la matière à proximité du Big Bang. Autrement dit le but est de voir l'origine même de la création. Tentative incestueuse d'assister à la "scène primitive" dirait un psychanalyste.



Simulation de la désintégration d'un boson de Higgs

Et voilà la sanction immédiate: selon le biologiste et physicien Walter L. Wagner qui a porté plainte, la collision des protons envisagée risque de produire un micro trou noir artificiel qui pourrait engloutir toute la planète et même plus! Quoiqu'il en soit du sérieux de cette plainte, on ne peut écarter le risque qu'en augmentant toujours plus la puissance des accélérateurs de particules on finisse par produire une catastrophe. C'est apparemment ce qu'a pensé le tribunal de Haïti qui a jugé la plainte recevable.
Un autre risque serait la production de strangelets  dans le LHC qui pourraient faire entrer toute la planète en fusion...
La réponse du porte-parole du CERN qui se veut rassurant sur la fiabilité du LHC: selon les experts, la probabilité d'un tel événement est infime, donc négligeable.
La destruction du monde, négligeable!? Magnifique démonstration de responsabilité scientifique! Science sans conscience…


La surchauffe de la planète a au fond la même cause: la domination de la nature par l'homme-dieu aux appétits qui ne connaissent aucune limite, aucun shabbat pour s'y retrouver créature.

Souvent, dans le passé, des inventions scientifiques ont provoqué la panique du public non scientifique. Mais jamais la recherche n'avait fait craindre une disparition brusque et totale du globe terrestre dans sa totalité!
Cette histoire de procès en fin de monde, avec toute son  apparence anecdotique, est révélatrice d'une mutation  réelle de l'échelle des risques. En effet, peu doutent de ce que de futurs accélérateurs de particules encore plus puissants risquent de créer des trous noirs plus sérieux.


N'y a-t-il pas un stade auquel nous dirons: stop, cela suffit, ici il faut s'arrêter, cela devient trop dangereux?
Faut-il absolument expérimenter tout ce qui est possible? Peut-on ignorer toute limite?
Dans toute l'activité scientifique se trahit le désir des hommes de devenir des dieux, de détruire et créer des mondes, et surtout de se créer eux-mêmes et vaincre la mort. Ce but inconscient est patent en physique, en biologie ou en cybernétique.


Mais ce qui est le plus significatif est le lien de cause à effet entre connaissance de l'origine et destruction totale. Plus nous approfondissons notre étude des briques fondamentales de la matière, plus la quantité d'énergie en jeu se fait prodigieuse. La puissance nouvelle conférée à l'homme n'est à priori ni bénéfique ni maléfique par elle-même. Tout dépend de l'utilisation qui en sera faite, dit-on. Alors la science serait neutre?

Désolé pour les "progressistes" croyants du scientisme, mais il s'avère toujours plus facile de détruire que de construire. C'est une loi universelle; en physique elle s'appelle "second principe de la thermodynamique". Les énergies titanesques libérées sont tout d'abord mises au service des forces de destruction.

Un exemple: la découverte de la fusion nucléaire a tout de suite trouvé application dans la bombe H; par contre, nous n'arrivons toujours pas à maîtriser la fusion contrôlée qui pourrait régler tous nos problèmes énergétiques et de réchauffement climatique...

Les physiciens juifs
C'est bien malgré son auteur que la fameuse équation d'Einstein, équivalant masse et énergie, a conduit à la mise au point de la première bombe atomique à Los Alamos. Après les travaux pionniers de
Lise Meitner  et de son neveu Otto Frisch sur la fission, ce sont d'autres physiciens, Robert Oppenheimer, Leó Szilárd  l'ami d'Einstein et Enrico Fermi qui ont mené à bien, si on peut dire, cette tâche.


Le fait que la plupart des physiciens impliqués dans la création de la première arme nucléaire aient été juifs mérite réflexion. Question certes sulfureuse - étant donné l'usage qu'en font certains antisémites - mais que je ne veux pas éluder.
La bombe aurait été produite tôt ou tard sans l'aide des physiciens juifs, et même sans Einstein. De fait, le programme français mené par les
Joliot-Curie était le plus avancé avant-guerre. Leur cyclotron continua à fonctionner pendant l'occupation et sera utilisé par les Allemands. Quant aux physiciens en Allemagne même, ils touchaient au but. Mais si les physiciens juifs - eux mêmes formés à la même école allemande - n'avaient pas appartenu à la "race inférieure", s'ils étaient de "la race des seigneurs", ils n'auraient pas eu à fuir le nazisme. L'Allemagne aurait construit l'arme nucléaire en premier, vraisemblablement bien avant la fin de la guerre. Hitler n'aurait pas hésité alors à faire exploser ses premières bombes sur Londres, Moscou et New York. Il aurait vaincu le monde libre.


413px_Lise_MeitnerLa haine antisémite d'Hitler est donc ce qui l'a perdu. Grâce à elle les physiciens juifs européens ont émigré aux États-Unis, ce qui a ralenti le programme nucléaire du Reich. Il n'y a pas de doute que leur rage de battre Hitler et leur sentiment de l'urgence ont beaucoup contribué à ce que les USA gagnent la course à l'atome et donc à ce que les démocraties soient sauvées.


Lise Meitner, 1928. Une femme physicien? Son collaborateur Otto Hahn reçu le prix Nobel de physique qui lui revenait.


Mais c'est Hitler qu'ils visaient. Roosevelt s'est servi d'eux, avec méfiance en plus, car ils étaient communistes pour la plupart. Hiroshima et Nagasaki en firent les premiers opposants au nucléaire. Dans ce but Einstein et Szilárd fondent en 1946 le Comité d'urgence des scientifiques atomistes.


Nous avons étudié des moyens de produire l'annihilation, la Vernichtung, nucléaire totale; voyons maintenant sa cause profonde et comment l'éviter.


Le mal et son remède

Les États semblent se menacer mutuellement de destruction de façon essentielle, de par leur nature même. Tout Etat qui resterait sans armée baisserait la garde et serait aussitôt attaqué par son voisin.
Ce n'est pourtant plus vraiment le cas des États européens entre eux; ce n'est assurément pas le cas des États d'une fédération, tels les États du Brésil ou des USA, qui n'ont pas besoin de dissuasion ou d'équilibre de la terreur pour se côtoyer paisiblement et collaborer ensemble à la richesse de l'Etat fédéral.


Dès lors, nous avons identifié le mal et son remède: la souveraineté étatique est le grand responsable. Elle doit être annulée dans la souveraineté d'un cadre englobant plus grand.
En effet, la souveraineté d'un Etat signifie qu'aucune loi extérieure à lui ne peut venir le limiter. M10120Potentiellement tout Etat se doit de dominer le monde entier pour assurer sa pérennité. La souveraineté est universelle, totale et exclusive par nature.



C'est l'idole-roi Moloch, toujours assoiffée de chair fraîche humaine. Seule une autre idole, une autre souveraineté étatique peut la limiter en menaçant son existence même. D'où l'équilibre de menace de destruction réciproque qui règne entre les Léviathans. L'équilibre annihilateur nucléaire n'est qu'une expression de ce dernier. Il permet - c'est le terme consacré - de "sanctuariser" le territoire national. Chaque pays "qui a la bombe" est la Terre Sainte du dieu Atome, le Feu de Moloch, que servent les grands prêtres de l'Etat.
Pour la vraie Terre Sainte cette sanctuarisation ne fonctionne pas - bien sûr. Les deux peuples juif et palestinien, dont les souverainetés se nient mutuellement, sont bien trop imbriqués géographiquement pour qu'une bombe atomique soit d'une utilité quelconque... Ce sont eux, j'en suis convaincu, qui apporteront la solution. Nous en parlerons à une prochaine occasion.

La transformation de la chambre à gaz planétaire en résidence de rêve – si elle se fera - ne se fera que par l'établissement d'une Fédération Mondiale.
Ce n'est pas par hasard si Einstein préconisait la création d'un État mondial. Il a suscité la maladie et aussitôt concocté son remède.

Nous n'avons plus le choix. Il faudra que chaque peuple renonce mutuellement et de façon concertée à sa souveraineté étatique au profit d'un souverain du monde. Toute menace nucléaire sera éliminée comme par enchantement. Et seul un tel cadre fédéral donnera les moyens de juguler le réchauffement global.
L'existence de chaque Etat au sein de la fédération sera garantie par la constitution mondiale. La synergie des différentes cultures et économies, ainsi que les avantages incommensurables qui résulteront de la paix universelle, rendront inutile la répression de toute sécession et interdiront un retour en arrière.


Le Souverain du  Monde, Ribono shel olam, Rabb el alamin, n'est autre que le Créateur du Monde comme nous l'avons montré précédemment, et cette fédération mondiale sera sa création ultime. C.Q.F.D. Hallelouyah!

Connaître Ses pensées, les secrets de la création, oui. Mais il faut au préalable Le reconnaître, renoncer à prendre sa place pour devenir – à son image – des créateurs de mondes nouveaux. Ainsi prendra fin l'Histoire des peuples et de leurs guerres.

Faire reconnaître Le Souverain du Monde par toutes les nations est tout d'abord le rôle du peuple sorti d'Egypte. C'est à la nation des prêtres d'établir le trône du Roi des rois. Quand ils se font membres d'autres peuples, oubliant leur mission, ils s'autodétruisent.  Quand ils s'occupent d'autres choses que de leur sacerdoce, l'humanité chancelle. Malheureusement la catastrophe devra être frôlée pour que soit révélé le salut.

La suite? Cela, même les prophètes ne l'ont pas vu!

Jérusalem est duelle. L'unité est au-delà, à construire ensemble

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