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1 décembre 2009

Vive la crise!

Enfin une information sur le climat qui fait plaisir:

Baisse des émissions de CO2 en 2009, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) diminueront d'environ 2,8% cette année, soit leur plus forte baisse depuis une quarantaine d'années!


Mais pourquoi n'en parle-t-on pas plus? Qui a peur de le dire tout haut: la crise économique, pour l'instant, nous sauve de la catastrophe. Nous risquerions peut-être d'en déduire qu'il faut qu'elle se poursuive! Oserons-nous blasphémer contre Sainte Croissance?
D'après une étude d'économistes britanniques, si la récession se poursuivait à son niveau actuel, les émissions de gaz à effet de serre dans le monde seraient de 9 % inférieures aux prévisions pour 2012. Cela nous donnerait 21 mois de sursis avant d'atteindre le seuil des deux degrés de réchauffement jugés dangereux. Et si la crise s'aggravait au point de celle de 1929 ce seraient 23 % et cinq ans qui seraient gagnés.
Selon Terry Barker, directeur du Centre de recherche sur le changement climatique à l'université de Cambridge, les émissions de CO2 avaient chuté de 35% entre 1929 et 1932, en pleine crise économique. Pour se faire une idée, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont bondi de 50% depuis 1970. Nous sommes loin du compte, mais le mal et son remède restent du même ordre de grandeur!

Bien sûr, si les niveaux d'émission reprennent ensuite leur niveau d'avant la crise, ce n'est que reculer un peu pour mieux sauter. Mais cela n'est pas obligatoire. A nous de changer nos comportements.
C'est là que se trouve l'extraordinaire opportunité de révolution économico-écologique offerte par la crise: elle nous donne un répit pour réfléchir, prendre conscience, développer les techniques nécessaires à un développement durable.
La croissance n'est pas mauvaise en soi, tout dépend de quel type de croissance il s'agit: elle pourra redémarrer, oui, mais selon un paradigme nouveau, celui d'une croissance "verte", non polluante, et surtout qui ne modifie pas la composition de l'atmosphère terrestre.

Mais on dit un peu partout dans le monde que la crise est passée maintenant, que la reprise a commencé.
Je m'inquiète vraiment. Dites-moi que non, dites-moi qu'une hirondelle ne fait pas le printemps, que c'est juste l'effet de la perfusion massive d'argent frais dans les veines du monstre!
De fait, aux dernières nouvelles, le chômage augmente encore aux USA et atteint maintenant 9,8%. Le dollar ne cesse de plonger; les chinois, les saoudiens et les autres s'aperçoivent que leurs réserves de devises ne sont que des montagnes de monnaie de singe, Dubaï est en faillite, ses richesses étaient aussi artificielles que ses îles...

Ouf, ce n'est peut être pas fini! C'est que la crise est notre seul espoir! Elle seule est en mesure actuellement de stopper, ou au moins ralentir, la surchauffe mondiale.

En effet, la baisse de la consommation mondiale signifie moins de production industrielle et agricole, moins de déplacements (travail, business, loisir, tourisme), moins de construction, moins de déforestation... donc au total moins de CO2 et de méthane émis.

Bref moins de tout va dans le sens des écologistes radicaux et ce, beaucoup plus vite que prévu... Pourtant, les verts apparaissent craindre que la crise économique et financière ne décourage les investissements dans les énergies durables. Ne devrions-nous pas au contraire les voir se réjouir de cette crise bénie?
Difficile à l'admettre, mais la récession s'avère nécessaire pour nous sevrer de notre dépendance envers les combustibles fossiles.

Il y n'a pas si longtemps, le débat "pour ou contre la croissance" agitait les milieux écologistes et politiques. La crise financière l'a rendu soudain obsolète: son objet, la croissance industrielle mondiale, a disparu.
Ce brutal coup de frein à la production industrielle est le bienvenu, il apparaît presque providentiel, au vu de l'imminence de la catastrophe écologique globale. C'est incroyable, comme dans un film, comme si juste à la veille de l'explosion de la machine une "main invisible" avait ouvert les vannes du circuit de vapeur surchauffé...

C'est le caractère "providentiel" de cette crise, trop beau pour être dû au hasard, que je veux examiner ici. Est-ce une autre main invisible, plus forte que celle du marché, qui nous a sauvé momentanément?
Comment pourrait-on expliquer un lien entre crise économique et crise climatique?

Je laisse les interprétations surnaturelles aux prêcheurs en tout genre qui ne manqueront pas d'exploiter le filon apocalyptique. Les résonnances bibliques ne manquent pas: le texte du shema met en garde du lien direct entre "pluies en leur temps" et respect de la loi divine; sa transgression est sanctionnée du Déluge purificateur, des destructions de la Tour de Babel, de Sodome et Gomorrhe, avec au bout la fin du monde.

La question sera: y-aurait-il malgré tout un lien de causalité rationnelle entre les deux sphères apparemment indépendantes de la moralité financière et de l'écosystème planétaire? Peut-il y avoir un rapport entre un phénomène social et un autre climatologique?
Si lien il y a, c'est chez l'homme, bien sûr, qu'il faut le chercher.

On s'accorde pour dire que la cause de la crise des subprime réside dans l'irresponsabilité généralisée des acteurs économiques: irresponsabilité du consommateur encouragé à rêver éveillé le "rêve américain" sans qu'il en ait les moyens; irresponsabilité des banquiers encouragés "à faire du chiffre" et à accorder le plus possible de crédit à des débiteurs dont ils ne vérifient pas la solvabilité; produits financiers opaques et abstraits qui permettent de dissimuler les dettes insolvables et les faire passer de mains en mains...
Le résultat est que la dette des ménages américains a doublé entre 2001 et 2008, pour atteindre 14000 milliards de dollars. Le ménage américain moyen détient 13 cartes de crédit!

C'est toute une culture de consumérisme, de gratification et profits immédiats sans effort qui est en cause, une culture commune aux consommateurs et à ceux qui les ont financé. Tous ont "tiré des plans sur la comète", vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué", comme dirait la sagesse populaire. C'est cela "vivre à crédit", tenir pour assuré un gain futur. Quelle vanité!
Mais que l'on ne nous assène pas non plus ces formules moralistes qui jettent l'opprobre sur "la cupidité", ou "l'appât du gain" des banquiers: ce serait faire fausse route et se priver de la possibilité de reprendre le bon cap. Il n'y a pas de mal à vouloir gagner de l'argent. Sans le désir de richesse, cette passion pour certains, l'économie ne tournerait pas et la pauvreté serait générale. Tout dépend comment l'argent est gagné. Le Talmud parle de "masa u-matan be-emuna", soit: "transactions en confiance, en foi". Sur cela tout d'abord, dit-il, nous serons jugés en arrivant au ciel. Car c'est le test ultime, et le plus difficile: tenir compte de l'intérêt de l'autre comme du sien propre et ainsi cesser de se faire un dieu. "L'argent honnête", pour le dire vite.
L'imprudence, l'impatience, la malhonnêteté, le mensonge, ce sont eux qu'il faut dénoncer. Ce sont eux qu'une règlementation sage doit prévenir.
Leur sanction s'est traduite par une crise du crédit, une crise de confiance généralisée.
Le crédit, la confiance, ce sont les composantes horizontales, laïques, de la foi religieuse verticale. L'économie, c'est-à-dire les échanges entre producteurs et consommateurs, exige la croyance réciproque. La crise est fondamentalement crise de foi en ce dieu du "In God we trust" proclamé par les billets verts et qui fait toute leur valeur.

Or il s'avère que ce comportement irresponsable est exactement le même dont nous faisons preuve envers toute la planète: nous exploitons ses réserves plus vite qu'elles se renouvellent, nous polluons plus qu'elle ne peut digérer, nous consommons plus que ce qu'elle peut donner.
Là-aussi nous vivons à crédit et repoussons les échéances sur les générations à venir. Eux paierons pouvions nous croire il y a quelques années, mais voilà, salutairement, nous sommes déjà en train de payer!

C'est donc clair, une même cause conduit à deux effets: crise économique et crise climatique.
La perte de confiance entre les agents économiques, c'est "un froid" qui s'installe entre les hommes. La chaleur qui a quitté les relations humaines est, en quelque sorte partie dans l'atmosphère... la thermodynamique s'y retrouve! Tenons-nous là la loi qui régit un métasystème socio-écologique que la saturation du globe terrestre par l'homme a fait émerger? La double crise, climatique et économique ne serait alors que la première manifestation d'une rétroaction régulatrice.
C'est bien de régulation qu'il s'agit! Autrement dit, si la Loi n'est pas internalisée, elle nous revient par l'extérieur: "l'environnement" en catastrophe. Nous retrouvons le schéma du "shema", "Ecoute Israël [...] si tu écoutes et obéis à mes commandements et aimes ton Dieu de tout ton coeur [...] je donnerai la pluie en son temps [...] sinon il n'y aura pas de pluie et la terre ne donnera pas ses récoltes..."

Mais une fois la crise passée, la consommation "sale" risque de repartir de plus belle. Encore une fois ce n'est pas la consommation par elle-même qui est mauvaise, c'est ce qu'on nous fait consommer et comment il est produit. Il est à craindre que la communauté internationale aura du mal à passer d'elle-même à un mode de vie durable.

Que faire? Pouvons-nous - nous simples humains - influer sur un système macro-économique tout puissant? Y a-t-il encore un capitaine à la barre? Les personnes morales qui dominent le jeu mondial - Etats, banques, fonds financiers, cartels - ont un tel pouvoir, tant de capital qui équivaut à un temps de travail quasi éternel...
Mais derrière ces masques, il n'y a que des hommes qui s'agitent en nombre, les animent et leur donnent leur force!
La faute? Le culte d'Abondance. De simple conséquence des transactions honnêtes conduites en confiance, de simple moyen d'échange, la voilà posée en but de toute action. La voilà qui guide le peuple, se fait Marché qui marche tout seul. Le Veau d'or, raconte le Midrash, s'est animé, est sorti tout seul du creuset et s'est mis à danser...

Illustration: Henri Meyer - 1892

Cela fait longtemps que l'argent qui servait à acheter ou vendre une marchandise est devenu lui-même marchandise achetée et vendue; l'argent donné en échange du temps de travail, "fait des petits" tout seul par travail du temps. Mais il a fini par prendre le pouvoir...
Or sans que personne ne le décide vraiment, la crise a pratiquement rétabli l'interdit biblique du prêt à intérêt en offrant des crédits à taux zéro. Si quelqu'un nous avait dit avant la crise qu'il faut revenir aux prêts gracieux pour sauver l'économie, on lui aurait rit au nez! Voilà une autre rétroaction salvatrice qu'il faudrait méditer.


La solution est entre nos mains: dans un premier temps, tout faire pour que la crise se prolonge. C'est facile et c'est en notre pouvoir, nous, les consommateurs.
Ne consommons pas d'avantage! Nous ne vivons pas si mal comme cela. Faisons la grève de la consommation. Ainsi, même si techniquement la crise pourrait prendre fin, elle se poursuivra.

Il faut pour cela bloquer la relance. Eviter de reprendre confiance. Ne prenez pas de crédit. Dites-vous que tous les banquiers et les financiers sont des escrocs. Fini la foi dans les faux dieux!


Cette croissance exponentielle ne peut être laissée à elle-même


Il faut éviter toutes les manipulations du marketing, les incitations à la consommation. Zapper la pub, détourner le regard des panneaux publicitaires. Vivre simple, satisfaire ses vrais besoins, pas ceux qu'on nous fabrique. Moins on possède, moins on a de soucis! Les choses les plus précieuses ne peuvent être achetées: l'amour, l'air pur, le parfum de la terre après la pluie, le rire d'un enfant...

Et les pauvres me direz-vous, ils vont être encore plus pauvres! C'est facile à dire quand on vit à l'aise! Ecolos bobos!
La croissance, nous l'avons bien vu, n'empêche pas la pauvreté. Elle ne fait qu'augmenter les disparités. Assez d'hypocrisie, il suffirait d'un impôt minuscule sur les transactions spéculatives mondiales pour éliminer totalement la pauvreté. Quant à la crise climatique, c'est la pauvreté assurée, et à grande échelle: sécheresses, famines, cyclones, inondations, eau polluée, maladies... Ces plaies frapperont les pauvres et le tiers monde d'abord.
Là-aussi nous pouvons répondre par notre action: s'associer aux plus pauvres, former des coopératives, et donner a ceux qui n'ont pas le minimum, partager, c'est le plus grand bonheur.
La vraie richesse, c'est la connaissance. Ouvrons à tous son accès. Au chômage, étudions, enseignons.

Puis, si l'on veut s'offrir quelque objet ou distraction, choisissons-les avec soin, non producteurs de gaz à effet de serre, non polluants et fabriqués de façon durable. La production suivra docile.

Une petite bibliographie:















27 septembre 2009

Pardon pour le CO2

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Yom Kippour est un phénomène israélien incroyable. TOUT s'arrête pendant 25 heures. Même à Tel-Aviv l'impie!


Pourquoi respecter si strictement ce jour quand on est un laïque "athée" qui ne respecte pas le shabbath et va manger des fruits de mer le lendemain? Tout le monde ne jeûne pas vraiment, mais personne ne monterait dans sa voiture profiter d'une journée sans embouteillage. Où est la logique?



Au début, pendant mes premières années en Israël, cela m'agaçait plutôt, et j'attribuais ce comportement à une espèce de superstition: on fait kippour et on est automatiquement pardonné pour l'irréligieuse année passée, tant pis si on recommence joyeusement l'année prochaine!
Gottlieb_Jews_Praying_in_the_Synagogue_on_Yom_KippurAujourd'hui je vois les choses différemment, avec plus de tendresse: demander pardon à Dieu malgré tout, un jour par an, c'est tout de même lui dire: on ne T'a pas oublié, malgré les apparences on ne s'est pas détourné de Toi tout à fait, c'est la vie moderne, ces pratiques que nous ne comprenons plus très bien, mais Toi, tu ne nous en voudras pas...


Yom Kippour à la synagogue


Pour les fautes de l'homme envers son prochain, chacun a essayé de réparer les torts causés à ses proches et amis et leur demande pardon; pour les fautes envers Dieu, rituel gardé contre rituels délaissés: je jeûne pour toutes les nourritures non-casher englouties, je laisse la voiture au garage pour tous les shabbats au volant...



Même si c'est un non-sens du point de vue strictement halakhique - transgresser kippour n'est pas plus grave que transgresser un shabbath -  les israéliens les plus laïques révèlent en ce jour qu'ils ne sont pas prêts à tout lâcher, que bien peu parmi eux sont de vrais athées.


Il y a bien une petite minorité d'athées purs et durs, alors pourquoi elle-même ne se manifeste-t-elle pas? L'explication est simple, il y a effet de masse: dès l'approche du coucher du soleil ce soir, les  chaussées vides seront tombées aux mains d'un nouvel occupant et seront désormais un territoire imprenable pour tous les bolides assourdissants qui en font habituellement un champ de mines pour bipèdes: 
piétons en familles élargies reconstituées pour la fête qui jouissent vraiment de leur conquête d'un nouvel YEkippurespace, et surtout hordes d'enfants montés sur toutes sortes de roues et roulettes...









Le Jour du Pardon, est devenu "Jour du vélo" pour les enfants d'Israël.
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Bicyclettes, patins et skateboards sont les rois d'un jour...



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C'est vraiment un phénomène! Mais cette année je vois un sens nouveau dans ce kippour à l'israélienne: un seul pays au monde fait grève de pollution due aux moyens de transport pendant toute une journée, et crie:


Pardon pour le dioxyde de carbone que nous rejetons chaque jour involontairement!

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Pour le pétrole brûlé inconsidérément!
Pour l'ozone détruit imprudemment!
Pour les hydrocarbures émis sauvagement!


Pour les oxydes d'azote produits sciemment ou inconsciemment!
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Pour le monoxyde de carbone rejetés par dureté de coeur!



















Pour les composés organiques volatiles mal ou insuffisamment brûlés!pollution_ta9



Pour les particules projetées en suspension stupidement!

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Pour le dioxyde de soufre qui attaque les poumons des enfants si cruellement!





Pour tous ces kilomètres parcourus en vain.







Pour tout cela, Dieu de pardon, rachète-nous,
autobusPollution
pardonne-nous!

27 juin 2008

Chambre à gaz - Version globale

La chambre à gaz est la meilleure métaphore pour exprimer la réalité du monde dans lequel nous vivons:

Extérieurement, une chambre à gaz ne se distingue en rien d'une salle de douche. La seule différence: un MaidanekBadundDesinfektiondispositif caché permet, par simple pression d'une manette, de transformer instantanément la proprette salle de douche en salle d'exécution.


Maydanek. "Bain-douche et désinfection"


Depuis que des missiles balistiques à têtes nucléaires ont été installés au coeur de caches souterraines aux quatre coins du monde et qu'ils sillonnent furtivement le fond des mers dans les sous-marins, c'est la planète entière qui possède désormais ce double visage: une planète normale, jolie, regorgeant de destinations touristiques, qui en même temps, par une simple pression sur un bouton peut instantanément se transformer en enfer mortel. Une chambre à gaz globale, c'est ce qu'est devenue notre planète.

Dans les deux cas le même dispositif psychologique est à l'oeuvre: apparence tout à fait normale du lieu; présence dissimulée du moyen d'extermination qui permet de vivre normalement au lieu même de l'extermination sans s'en soucier; possibilité qu'a un individu de "lever le rideau" du décor d'une simple pression et exterminer en masse.

Il y a un lien historique direct entre ces deux types de chambre à gaz:

Les USA se sont lancés dans une course à la bombe A pendant la deuxième guerre mondiale pour ne pas être devancés par l'Allemagne hitlérienne.
Les Nazis étaient beaucoup plus avancés dans la création d'une
bombe atomique qu'ont voulu nous le faire croire les physiciens allemands; selon l'historien allemand Rainer Karlsch il semblerait même qu'Hitler ait devancé les alliés! Son livre: La bombe d'Hitler.


NagasakibombLe champignon nucléaire au-dessus de Nagasaki


Quoiqu'il en soit, en 1939 trois physiciens nucléaires, Leo Szilard, Edward Teller et Eugene Wigner, des réfugiés juifs hongrois, sont persuadés que les Nazis pourront construire une bombe atomique. Ils convainquent un autre réfugié plus connu qu'eux, Albert Einstein de signer une lettre au président Roosevelt pour lui faire prendre conscience de l'importance de créer une bombe atomique avant les Allemands. De là va naître le Projet Manhattan qui conduisit à la première bombe. En 1945 Einstein écrit au président pour l'en dissuader. Mais les américains s'en sont finalement servis pour faire tomber le Japon et mettre ainsi fin à la guerre. Einstein regretta publiquement d’avoir mobilisé les États-Unis au sujet de la bombe et milita pour un monde sans arme nucléaire.


L'annihilation de Hiroshima et Nagasaki avait pour but de terroriser en tuant des civils. C'est le premier attentat terroriste, et demeure le plus terrible commis jusqu'à aujourd'hui; en tant que tel il est injustifiable. Depuis nous vivons dans "l'équilibre de la terreur" et le terrorisme actif.

C'est la Corée du Nord qui est une des principales sources des capacités balistiques et nucléaires de l'Iran qui font du Moyen Orient une "chambre atomique" locale particulièrement "chaude". Les Nord-coréens ont expérimenté les armes chimiques dans des chambres à gaz sur des détenus politiques et leurs familles (voir: Les chambres à gaz de Kim Jong Il). Leurs missiles ont repris la technique des V2 nazis.  Ils ont développé un système concentrationnaire effroyable (voir cette excellente étude: Un goulag si discret... ).

Les Nord-coréens collaborent avec les Syriens dans le développement de leur arsenal d'armes chimiques. Israël est directement visé. Pas une de ses villes qui ne soit à portée des missiles de Damas.
Nous avons l'habitude, ici, de cette menace. Par deux fois déjà - lors des guerres du Golfe - nous avons dû
Hiroshima_aftermath isoler une chambre dans notre appartement et nous y enfermer, le visage dûment revêtu de masques à gaz. Ainsi chaque famille en Israël a construit dans sa maison une "chambre anti-gaz", à l'aide de feuilles de plastique et de scotch.



Hiroshima après


J'ai une tante qui est décédée d'une attaque cardiaque soudaine à la fin de la première Guerre du Golf. Son père a été gazé à Auschwitz. Nous ne saurons jamais si cette femme, profondément croyante et sioniste, n'est pas morte d'avoir vu sa famille de nouveau confrontée aux gaz mortels, en un court-circuit historique insoutenable.

La continuité historique et idéologique entre hitlérisme et khomeynisme via le communisme nord-coréen, est un fait. Le Juif, individuel ou sous forme d'Etat, demeure la victime de choix.
Il n'y a pas de solution de continuité entre les chambres à gaz nazies d'hier et la grande chambre à gaz globale d'aujourd'hui.

Quelles différences toutefois entre ces deux situations?

- La première différence est différence d'échelle évidente: la "chambre nucléaire" est globale - la mondialisation est passée par là aussi - et le dispositif exterminateur est éloigné géographiquement. Mais sa puissance ayant augmenté en proportion, la densité du danger reste comparable. Et comme la vitesse et la technique réduisent les distances, la planète est bien comparable à une chambre: un missile balistique passe d'un coté à l'autre de la planète en une demi-heure; un pays peut être partout grâce à l'ubiquité de sa flotte sous-marine et de ses bombardiers stratégiques.

La métaphore du "village global" m'apparaît bien dépassée: un village ne se réchauffe pas si quelques pollutioncheminées fument un peu trop; une maison, une chambre, si. Le réchauffement planétaire est donc le symptôme le plus clair de ce que la planète terre est devenue un réduit étouffant, une chambre à gaz globale.
A gaz vraiment?
Mais on ne parle que d'eux, les gaz à effet de serre! Vous n'aviez pas compris cela? B
ienvenue dans la chambre à gaz à effet de serre!

Vous trouvez que j'exagère? Je l'espère sincèrement.
Le réchauffement climatique pourrait s'accélérer en cercle vicieux et tourner en véritable scénario-catastrophe: le réchauffement provoque la libération du CO2 et du méthane emprisonné dans le permafrost arctique, ce dernier est un gaz à effet de serre 23 fois plus puissant que le CO2; la teneur de l'atmosphère en vapeur d'eau - autre gaz à effet de serre redoutable - augmente suite à l'évaporation accrue des mers; plus d'incendies de forêt, donc plus de CO2...  Puis vient le coup de grâce: les clathrates du fond des mers se mettent à libérer les gigatonnes de méthane fossile qu'ils ont accumulé au cours des ères géologiques.

Nul scientifique ne peut infirmer ce scénario ni le valider avec certitude. Selon le climatologue Hervé le Treut, "les hydrates de méthane ne sont pas pour l'instant intégrés dans les modèles climatiques" qui nous fournissent des prévisions sur l’ampleur du réchauffement climatique. Les modèles les plus alarmistes actuellement sous-évaluent probablement les dangers. La question la plus cruciale: Comment et à partir de quel stade du réchauffement celui-ci risque-t-il de s'emballer, n'a pas de réponse actuellement. Certains scientifiques pensent même que l'irréversible cercle vicieux est déjà amorcé... 

- La deuxième différence porte sur l'agent utilisé. L'ancien agent était chimique, relativement primitif: le fameux Zyklon B, du cyanure en fait. Aujourd'hui, nous avons toujours des agents chimiques, mais beaucoup plus puissants et pouvant être dispersés par obus ou missiles à longue portée: gaz VX, Sarin, Soman, ricin; des agents nucléaires, produit de fission ou fusion, extrêmement efficaces et bien adaptés au théâtre global; les gaz à effets de serre et la pollution chimique globale (mercure, etc.), qui sont produits involontairement et entraînent une mort lente et insidieuse.

- La troisième différence est la réciprocité des rôles bourreaux/victimes. Pendant la deuxième guerre mondiale, le monde était séparé en deux camps: d'un côté le troisième Reich, de l'autre le reste du monde, ses victimes potentielles. Aujourd'hui les camps sont autant de nations ou blocs nationaux figés en un "équilibre de la terreur". La "chambre à gaz globale" est compartimentée en sous-chambres nationales ou régionales cloisonnées. Chacun est en même temps bourreau et victime en puissance. L'idée que les forces opposées s'annulent en un "équilibre" donne une impression trompeuse de stabilité. Elle est un facteur supplémentaire de quiétude indifférente. On va jusqu'à parler de "paix nucléaire"!

Cela est vrai dans le monde entier, pour l'Inde et le Pakistan par exemple, mais pour Israël, face à l'Iran et ses bras terroristes, l'équation de la dissuasion réciproque apparaît faussée: l'idéologie suicidaire des bassijis; l'utilisation d'armes atomiques par des organisations terroristes qui utilisent des civils innocents comme bouclier vivant; la dissymétrie de taille entre Israël et l'Iran, dissipent l'illusion de la paix par la dissuasion. Il n'y a plus d'équilibre de la terreur, elle est d'un seul côté. Reste la possibilité impossible pour Israël d'utiliser sa puissance nucléaire à la Samson.
L'inefficacité des sanctions et l'absence de toute action militaire font que chaque jour rapproche la menace nucléaire iranienne envers Israël de sa concrétisation. Israël risque d'être contraint à agir contre l'Iran comme il l'a fait en 1981 en Irak (Osirak) et, récemment, en Syrie. Israël jusqu'à maintenant a réussi à empêcher la chambre à gaz atomique locale de se refermer sur lui.
Se faisant il contribue à contenir la prolifération nucléaire au Proche-Orient.

- La quatrième et dernière différence entre les deux formes de chambre à gaz, celles des camps d'extermination et la globale, porte sur la connaissance du danger par les victimes. Contrairement aux déportés qui pour la plupart ignoraient le sort qui les attendaient, nous sommes au courant, nous pouvons dénoncer le piège. Mais ce n'est pas si simple: le mécanisme exterminateur lui-même est dissimulé et se fait oublier facilement.
Nous sommes nés dans la "chambre à gaz globale", nous n'y avons pas été transporté. Nous n'avons jamais rien connu d'autre, sauf pour ceux nés avant les années 50. Les plus jeunes sont déjà les deuxième et troisième générations nées dans la chambre. L'habitude devient nature, donc cette situation est pour nous doublement normale: normalité spatiale des apparences plus normalité temporelle.
Celui qui la dénonce passe pour un paranoïaque, pour un fou, un anormal! Mais c'est le monde que nous avons produit qui est fou, mad comme on dit en anglais: MAD, pour Mutual Assured Destruction. La réciprocité et la confiance évoquées dans cette expression étaient jadis associées au commandement d'amour du prochain; les voilà remplacés par l'assurance de la mutualité dans la mort.
La marque de la folie de ce monde, c'est sa duplicité, son visage au masque souriant, qui d'un seul coup levé, révèle le rire hideux de la tête de mort.
Regarder en face ce double visage risque effectivement de rendre fou. Alors le commun des mortels, nous tous le plus souvent, fuyons, nous voilons la face.


Un biologiste américain prévoyant, Robert Shapiro, propose une fuite radicale: il a fait le projet d'une sorte d'arche de Noé sur la Lune ou Mars qui permettrait de sauver le patrimoine biologique terrestre et les acquis de la civilisation en cas de shoa globale. Comme un disque externe permet de faire le back-up du disque dur de votre ordinateur, le refuge extra-terrestre permettra de sauvegarder l'information biologique et culturelle de la planète.
Ce n'est pas demain  que cette solution sera mise en œuvre. Et puis nous risquons fort que soit copié aussi le virus destructeur sur le nouveau disque. Chacun voudra se garantir une part du refuge de survie; quoi de mieux que se la "sanctuariser" comme sur la bonne vieille terre?


Un cauchemar

Est-il possible de sortir de cette chambre à gaz, ou mieux, de la détruire? Comment faire munch_TheScream_bigpour retrouver l'air frais  et léger d'antan, quand aucune menace n'assombrissait le ciel?


Le cri, Edvard Munch - 1893



On a pu croire dans les années 70, avec les accords de limitation de leurs armements stratégiques SALT I puis II entre russes et américains, que nous étions sur la bonne voie. Mais en fait il n'était pas question d'aller au-delà d'une réduction d'armement, de faire des économies. De combien de bombes de 50 mégatonnes - 3000 Hiroshimas - avons-nous besoin? Pourquoi accumuler de quoi détruire la planète plusieurs milliers de fois? Quel gaspillage, alors qu'on peut se contenter - pour en être bien certains quand même - de la détruire une seule dizaine de fois!

Un cauchemar vraiment. L'équilibre de la terreur, une fois installé, s'avère indestructible. Même dans le cas totalement improbable où les deux camps se désarmeraient totalement et entraîneraient dans le mouvement toutes les plus petites puissances, subsisterait le risque qu'un Etat ou une organisation terroriste ait caché quelque part une bombinette. Il pourrait alors dominer le monde. Et même si toutes les bombes étaient vraiment détruites – c'est une expérience de pensée, nous ne rêvons pas - toujours restera la possibilité terrifiante que quelqu'un puisse reconstituer en secret son arsenal nucléaire, ce qui imposerait immédiatement de rétablir la fameuse MAD, la "Mutuelle Assurance de Destruction", pour franciser le sigle.

Quand on a mis les doigts dans l'engrenage de l'équilibre de la terreur, on en sort plus. Nous sommes coincés, nous sommes cuits. Car évidemment, on ne restera pas éternellement dans cet équilibre, surtout que le club des équilibristes n'est plus le cercle privé très sélect du début; maintenant n'importe qui s'y invite, même les pauvres.
Ça va sauter un jour ou l'autre. Ça DOIT sauter.

Il y aurait bien une solution en fait pour s'en sortir. Une seule. Mais elle semble encore très utopique aujourd'hui.
Pour la comprendre il faut bien voir d'où sortent l'arme de destruction totale d'une part, et la MADness de cet équilibre de la terreur, d'autre part. 


Le moyen de la destruction – le feu nucléaire - a en quelque sorte pour origine le désir d'Einstein, selon seseinstein460x276 propres termes, de "lire les pensées du Créateur". C'est en cherchant à découvrir les secrets de la création de l'univers et ses lois immuables qu'il a découvert la théorie de la relativité, et avec elle la fameuse équation E = MC2.

Albert Einstein, 1953

Mais le physicien ne prend-il pas symboliquement la place de Dieu? Contrairement à ce que pensait Einstein, nous ne pouvons connaître le monde tel qu'il est par lui-même, le réel objectif en soit. Nous ne pourrons jamais qu'aborder le monde révélé à notre perception. Il nous faut alors avec humilité réintégrer l'observateur humain subjectif, le pauvre mortel,  dans le système du monde.
La physique quantique a pris en compte une partie du problème en comprenant qu'en tant qu'êtres macroscopiques, nous ne pourrons jamais contempler de phénomène quantique pur. Nous sommes à jamais condamnés à n'observer que ses interactions avec la matière macroscopique.
L'observateur implicite aux théories physiques classiques contemple le monde depuis un point de vue éternel; il regarde les processus de la création cosmique vieux de milliards d'années alors que des hommes capables d'avoir un tel regard scientifique n'existent que depuis quelques milliers d'années. L'observateur scientifique est comme hors du temps, être divin transcendant au système.


En fin de compte, j'ai l'air d'insinuer que les élans prométhéens de la physique moderne devaient nécessairement être punis de destruction nucléaire.
"Tu as voulu connaître mes pensées à travers la création, Albert, que n'es-tu resté dans le Beth midrash à les découvrir dans ma Torah? Tu vas voir de quel feu je me chauffe!" aurait dit en d'autres temps le biblique Créateur du Ciel et de la Terre.
Non je ne vois pas là la punition d'un dieu vengeur jaloux de ses prérogatives. Loin de moi ces interprétations apparemment bigotes... Pourtant tout se passe comme si c'était le cas. Seulement il n'y a pas "punition" par un être transcendant, mais conséquence logique, directe et immanente.


Je vais donner un exemple plus récent de ce phénomène, tiré du dernier numéro de La Recherche (No 420, juin 2008). L'histoire semble anecdotique et même un peu loufoque, mais elle est très significative: un biologiste et un écrivain scientifique viennent de porter plainte contre le CERN. Ils l'accusentCMS_Higgs_event de risquer de détruire cet été la planète, et même l'univers entier peut-être!
Cet été va être mis en service le
LHC, un accélérateur de particules géant, destiné à étudier la matière à proximité du Big Bang. Autrement dit le but est de voir l'origine même de la création. Tentative incestueuse d'assister à la "scène primitive" dirait un psychanalyste.



Simulation de la désintégration d'un boson de Higgs

Et voilà la sanction immédiate: selon le biologiste et physicien Walter L. Wagner qui a porté plainte, la collision des protons envisagée risque de produire un micro trou noir artificiel qui pourrait engloutir toute la planète et même plus! Quoiqu'il en soit du sérieux de cette plainte, on ne peut écarter le risque qu'en augmentant toujours plus la puissance des accélérateurs de particules on finisse par produire une catastrophe. C'est apparemment ce qu'a pensé le tribunal de Haïti qui a jugé la plainte recevable.
Un autre risque serait la production de strangelets  dans le LHC qui pourraient faire entrer toute la planète en fusion...
La réponse du porte-parole du CERN qui se veut rassurant sur la fiabilité du LHC: selon les experts, la probabilité d'un tel événement est infime, donc négligeable.
La destruction du monde, négligeable!? Magnifique démonstration de responsabilité scientifique! Science sans conscience…


La surchauffe de la planète a au fond la même cause: la domination de la nature par l'homme-dieu aux appétits qui ne connaissent aucune limite, aucun shabbat pour s'y retrouver créature.

Souvent, dans le passé, des inventions scientifiques ont provoqué la panique du public non scientifique. Mais jamais la recherche n'avait fait craindre une disparition brusque et totale du globe terrestre dans sa totalité!
Cette histoire de procès en fin de monde, avec toute son  apparence anecdotique, est révélatrice d'une mutation  réelle de l'échelle des risques. En effet, peu doutent de ce que de futurs accélérateurs de particules encore plus puissants risquent de créer des trous noirs plus sérieux.


N'y a-t-il pas un stade auquel nous dirons: stop, cela suffit, ici il faut s'arrêter, cela devient trop dangereux?
Faut-il absolument expérimenter tout ce qui est possible? Peut-on ignorer toute limite?
Dans toute l'activité scientifique se trahit le désir des hommes de devenir des dieux, de détruire et créer des mondes, et surtout de se créer eux-mêmes et vaincre la mort. Ce but inconscient est patent en physique, en biologie ou en cybernétique.


Mais ce qui est le plus significatif est le lien de cause à effet entre connaissance de l'origine et destruction totale. Plus nous approfondissons notre étude des briques fondamentales de la matière, plus la quantité d'énergie en jeu se fait prodigieuse. La puissance nouvelle conférée à l'homme n'est à priori ni bénéfique ni maléfique par elle-même. Tout dépend de l'utilisation qui en sera faite, dit-on. Alors la science serait neutre?

Désolé pour les "progressistes" croyants du scientisme, mais il s'avère toujours plus facile de détruire que de construire. C'est une loi universelle; en physique elle s'appelle "second principe de la thermodynamique". Les énergies titanesques libérées sont tout d'abord mises au service des forces de destruction.

Un exemple: la découverte de la fusion nucléaire a tout de suite trouvé application dans la bombe H; par contre, nous n'arrivons toujours pas à maîtriser la fusion contrôlée qui pourrait régler tous nos problèmes énergétiques et de réchauffement climatique...

Les physiciens juifs
C'est bien malgré son auteur que la fameuse équation d'Einstein, équivalant masse et énergie, a conduit à la mise au point de la première bombe atomique à Los Alamos. Après les travaux pionniers de
Lise Meitner  et de son neveu Otto Frisch sur la fission, ce sont d'autres physiciens, Robert Oppenheimer, Leó Szilárd  l'ami d'Einstein et Enrico Fermi qui ont mené à bien, si on peut dire, cette tâche.


Le fait que la plupart des physiciens impliqués dans la création de la première arme nucléaire aient été juifs mérite réflexion. Question certes sulfureuse - étant donné l'usage qu'en font certains antisémites - mais que je ne veux pas éluder.
La bombe aurait été produite tôt ou tard sans l'aide des physiciens juifs, et même sans Einstein. De fait, le programme français mené par les
Joliot-Curie était le plus avancé avant-guerre. Leur cyclotron continua à fonctionner pendant l'occupation et sera utilisé par les Allemands. Quant aux physiciens en Allemagne même, ils touchaient au but. Mais si les physiciens juifs - eux mêmes formés à la même école allemande - n'avaient pas appartenu à la "race inférieure", s'ils étaient de "la race des seigneurs", ils n'auraient pas eu à fuir le nazisme. L'Allemagne aurait construit l'arme nucléaire en premier, vraisemblablement bien avant la fin de la guerre. Hitler n'aurait pas hésité alors à faire exploser ses premières bombes sur Londres, Moscou et New York. Il aurait vaincu le monde libre.


413px_Lise_MeitnerLa haine antisémite d'Hitler est donc ce qui l'a perdu. Grâce à elle les physiciens juifs européens ont émigré aux États-Unis, ce qui a ralenti le programme nucléaire du Reich. Il n'y a pas de doute que leur rage de battre Hitler et leur sentiment de l'urgence ont beaucoup contribué à ce que les USA gagnent la course à l'atome et donc à ce que les démocraties soient sauvées.


Lise Meitner, 1928. Une femme physicien? Son collaborateur Otto Hahn reçu le prix Nobel de physique qui lui revenait.


Mais c'est Hitler qu'ils visaient. Roosevelt s'est servi d'eux, avec méfiance en plus, car ils étaient communistes pour la plupart. Hiroshima et Nagasaki en firent les premiers opposants au nucléaire. Dans ce but Einstein et Szilárd fondent en 1946 le Comité d'urgence des scientifiques atomistes.


Nous avons étudié des moyens de produire l'annihilation, la Vernichtung, nucléaire totale; voyons maintenant sa cause profonde et comment l'éviter.


Le mal et son remède

Les États semblent se menacer mutuellement de destruction de façon essentielle, de par leur nature même. Tout Etat qui resterait sans armée baisserait la garde et serait aussitôt attaqué par son voisin.
Ce n'est pourtant plus vraiment le cas des États européens entre eux; ce n'est assurément pas le cas des États d'une fédération, tels les États du Brésil ou des USA, qui n'ont pas besoin de dissuasion ou d'équilibre de la terreur pour se côtoyer paisiblement et collaborer ensemble à la richesse de l'Etat fédéral.


Dès lors, nous avons identifié le mal et son remède: la souveraineté étatique est le grand responsable. Elle doit être annulée dans la souveraineté d'un cadre englobant plus grand.
En effet, la souveraineté d'un Etat signifie qu'aucune loi extérieure à lui ne peut venir le limiter. M10120Potentiellement tout Etat se doit de dominer le monde entier pour assurer sa pérennité. La souveraineté est universelle, totale et exclusive par nature.



C'est l'idole-roi Moloch, toujours assoiffée de chair fraîche humaine. Seule une autre idole, une autre souveraineté étatique peut la limiter en menaçant son existence même. D'où l'équilibre de menace de destruction réciproque qui règne entre les Léviathans. L'équilibre annihilateur nucléaire n'est qu'une expression de ce dernier. Il permet - c'est le terme consacré - de "sanctuariser" le territoire national. Chaque pays "qui a la bombe" est la Terre Sainte du dieu Atome, le Feu de Moloch, que servent les grands prêtres de l'Etat.
Pour la vraie Terre Sainte cette sanctuarisation ne fonctionne pas - bien sûr. Les deux peuples juif et palestinien, dont les souverainetés se nient mutuellement, sont bien trop imbriqués géographiquement pour qu'une bombe atomique soit d'une utilité quelconque... Ce sont eux, j'en suis convaincu, qui apporteront la solution. Nous en parlerons à une prochaine occasion.

La transformation de la chambre à gaz planétaire en résidence de rêve – si elle se fera - ne se fera que par l'établissement d'une Fédération Mondiale.
Ce n'est pas par hasard si Einstein préconisait la création d'un État mondial. Il a suscité la maladie et aussitôt concocté son remède.

Nous n'avons plus le choix. Il faudra que chaque peuple renonce mutuellement et de façon concertée à sa souveraineté étatique au profit d'un souverain du monde. Toute menace nucléaire sera éliminée comme par enchantement. Et seul un tel cadre fédéral donnera les moyens de juguler le réchauffement global.
L'existence de chaque Etat au sein de la fédération sera garantie par la constitution mondiale. La synergie des différentes cultures et économies, ainsi que les avantages incommensurables qui résulteront de la paix universelle, rendront inutile la répression de toute sécession et interdiront un retour en arrière.


Le Souverain du  Monde, Ribono shel olam, Rabb el alamin, n'est autre que le Créateur du Monde comme nous l'avons montré précédemment, et cette fédération mondiale sera sa création ultime. C.Q.F.D. Hallelouyah!

Connaître Ses pensées, les secrets de la création, oui. Mais il faut au préalable Le reconnaître, renoncer à prendre sa place pour devenir – à son image – des créateurs de mondes nouveaux. Ainsi prendra fin l'Histoire des peuples et de leurs guerres.

Faire reconnaître Le Souverain du Monde par toutes les nations est tout d'abord le rôle du peuple sorti d'Egypte. C'est à la nation des prêtres d'établir le trône du Roi des rois. Quand ils se font membres d'autres peuples, oubliant leur mission, ils s'autodétruisent.  Quand ils s'occupent d'autres choses que de leur sacerdoce, l'humanité chancelle. Malheureusement la catastrophe devra être frôlée pour que soit révélé le salut.

La suite? Cela, même les prophètes ne l'ont pas vu!

Jérusalem est duelle. L'unité est au-delà, à construire ensemble

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