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4 mars 2010

Le conflit israélo-palestinien prévu par le Talmud?


Je dois au Rav Léon Ashkenazi - Manitou - lors d'un cours à "Maayanot", d'avoir remarqué l'importance de ce passage extraordinaire du Talmud Sanhédrin 98b.
Le texte discute de la période qui précèdera la venue du Messie, marquée par les souffrances de son enfantement.
Voici d'abord ma traduction:

Ula a dit: Qu'il vienne et que je ne le vois pas. (c'est-à-dire, sa venue sera précédée de telles catastrophes qu'il vaut mieux que je ne les vive pas!) Et de même a dit Rabba: Qu'il vienne et que je ne le vois pas.
Rav Yosef a dit: Qu'il vienne et que j'ai le mérite de m'asseoir à l'ombre des crottes de son âne.
Abbayé répondit à Rabba: Pour quelle raison [as-tu des craintes]? Si tu dis que c'est à cause des souffrances de l'enfantement du Messie, n'a t-on pas enseigné: Les disciples de Rabbi Eleazar lui ont demandé: Que doit faire un homme pour échapper aux douleurs de l'enfantement du Messie?
- qu'il s'occupe de Tora et de charité.
Et toi Maître, tu possèdes et Tora, et charité!
Il répondit: Je crains les conséquences de la faute (ma Tora et mes bonnes actions pourraient ne pas être suffisantes). Comme l'a dit Rabbi Yaaqov bar Idi, car Rabbi Yaaqov bar Idi objecta [d'une contradiction entre les versets]: Il est écrit: "Et voici, je suis avec toi et je te garderai partout où tu iras" (Gn. 28, 15) et il est écrit: "Et Yaaqov fut pris d'une grande crainte et fut angoissé" (Gn. 32, 8) - c'est qu'il craignait les conséquences de la faute. Ainsi qu'il a été enseigné (sur le verset Ex. 15, 16): "Jusqu'à ce que ton peuple passe" - il s'agit de la première arrivée (à l'époque de Josué), "ce peuple que tu as acquis"  - c'est la deuxième venue (au retour de l'exil de Babylone). Je dirais donc: Israël méritait qu'on leur fasse un miracle lors de la deuxième venue comme à la première, mais c'est à cause de la faute.
Et de même a dit Rabbi Yohanan: Qu'il vienne et que je ne le vois pas.
Et Reish Lakish lui a répondu: Pour quelle raison? Si tu dis que c'est parce qu'il est écrit : "lorsque qu'on fuira de devant le lion et qu'on est rejoint par l'ours, puis qu'on arrive à la maison et qu’appuyant la main contre le mur on est mordu par le serpent" (Amos 5, 19), viens, je vais te montrer un exemple de cela dans ce monde-ci: lorsqu'on va à son champ et qu'on est rejoint par l’arpenteur (qui exige le paiement des taxes), c'est comme si on est rejoint par un lion, puis on entre en ville et on est rejoint par le collecteur des impôts, c'est comme si on est rejoint par un ours, on rentre à la maison et trouve ses fils et filles affamés, c'est comme si on est mordu par un serpent.
Non, c’est parce qu'il est écrit : "Enquerrez-vous de grâce et voyez, est-ce qu'un mâle enfante? Pourquoi ais-je vu tout homme avec ses mains sur ses flancs, comme la femme qui enfante, et tous les visages atteint de jaunisse?" (Jer. 30, 6). Que signifie "J'ai vu tout homme (gever)" Rava bar Yitshak a dit au nom de Rav: Celui qui possède toute bravoure (gevura; Dieu, donc). Et qu'est-ce que signifie "tous les visages sont atteints de jaunisse"? Rabbi Yohanan a dit: La cour d'en-haut et la cour d'en-bas, au moment où le Saint, béni soit-Il, a dit: Ceux-ci (Israël) sont l'oeuvre de mes mains et ceux-là (les Nations) sont l'oeuvre de mes mains, comment perdrais-je ceux-ci devant ceux-là?
Rav Papa a dit: C'est ce que dit le proverbe populaire: le taureau a couru et est tombé, on va chercher le cheval et on le met dans son étable (à sa place).

Le passage se termine là, par cette parabole mystérieuse, sans apporter la solution qui permettait d'échapper à cette époque de souffrances.
Il est surprenant a priori de voir que des maîtres souhaitent personnellement ne pas voir la venue du Messie, même s'ils prient chaque jour pour elle. Qu'a de si terrible l'époque de cette venue?
Nous apprenons toutefois que si l'on doit craindre l'époque de la venue du Messie, ce n'est pas à cause des troubles sociaux et crises économiques, puisque cela peut être réparé par la confiance que donnent l'étude de la Tora et le bien fait à son prochain ; c’est peut-être parce que nous sommes pêcheurs, mais ce n'est pas à cause des souffrances et des catastrophes qui s'abattrons sur tous, les unes après les autres, sans laisser de répit et sans qu'on puisse trouver un refuge, même dans sa propre maison: cela existait déjà à l'époque de Rabbi Yohanan et Reish Laqish, sous l'occupation romaine, lorsque les romains pressuraient la population par l’intermédiaire de leurs collecteurs d'impôt, la crise économique et la famine qui s'en suivait pouvaient aussi bien déjà annoncer la venue du Messie.
Non, c'est à l'époque où chaque homme sera pris de douleur comme la femme qui accouche, époque où un insoluble dilemme étreindra le Ciel et les hommes.

Le Rav Adin Steinzaltz explique: "Ceux-ci sont l'oeuvre de mes mains et ceux-là sont l'oeuvre de mes mains, comment perdrais-je ceux-ci devant ceux-là? Viendra une époque à laquelle il semblera que pour le Saint-béni soit-Il il n'y a plus de différence entre Israël et les Nations; et c'est pour cela qu'il faut craindre les douleurs de l'enfantement du Messie."
Mais pourquoi se présentera une telle situation de "eux ou nous", où nécessairement l'un des deux partis doit être éliminé pour que l'autre vive? C'est ce que vient expliquer le proverbe, qui se fait parabole: lorsque le taureau - Israël - que le Maître - Dieu - aime particulièrement, tombe, Il met à sa place le cheval - les Nations - et lorsque le taureau guérit, un jour ou l'autre, de sa chute, il lui est difficile - explique Rachi - de sortir le cheval pour remettre le taureau dans son écurie, après l'y avoir placé auparavant. Rachi explique que lorsque le Saint, béni soit-Il, voit la chute d'Israël, il donne sa grandeur aux Nations, et lorsqu'Israël fait retour et est sauvé, il lui est difficile de perdre les idolâtres devant Israël.

Nous précisons, quant à nous, ce que représente l'étable: la Terre d'Israël, occupée par Rome puis par les Arabes et les chrétiens. La chute d’Israël n’est pas seulement morale, mais Exil et souffrances, et la repentance, la Rédemption, est aussi retour géographique de l’Exil vers la Terre d’Israël.
Le « don de la grandeur d’Israël aux Nations » est une façon de rendre compte des revendications chrétiennes et musulmanes d’être la religion vraie et le nouveau peuple élu. Ce qui ne semble qu’une prétention humaine, d’un point de vue lui aussi humain et polémique, s'avère relever du dessein divin.
Mais cette revendication religio-idéologique a aussi eu son pendant politico-territorial : la conquête des lieux saints, signe qu'on est l'Elu. La “Terre Sainte” a été alternativement occupée par les monothéistes concurrents du judaïsme, les musulmans (califats, empire ottoman) et les chrétiens (Croisés, Britanniques), avant de revenir aux Juifs.

C'est le nœud du problème, les uns n’ont pas moins de droits à cette terre que les autres. Leurs mérites sont apparemment égaux: Les Nations, en l’occurrence les Arabes palestiniens, musulmans et chrétiens, ne peuvent plus être appelés « idolâtres » justement, ils sont tout aussi monothéistes que les Juifs, et servent le même Dieu (ou plutôt s'en servent) ; d’où ceux-ci tireraient-ils un droit particulier? D’autre part, les Juifs n’ont eu de cesse d’être « comme tous les peuples », et de se libérer eux-mêmes en créant un État-Nation comme l’ont fait tous les peuples décolonisés, et comme voudraient le faire les Arabes palestiniens. Juifs et non-Juifs sont donc indiscernables quant à l’élection et aux droits ; si les Nations se sont rapprochées d’Israël par le monothéisme, Israël les a ensuite rejoint dans l’athéisme nationaliste. Dieu en a mal au ventre, et nous aussi. Et telles les contractions de la femme enceinte qui se renforcent et se font de plus en plus rapprochées, le conflit va devenir de plus en plus violent et intense, et de la matrice moyen-orientale, gagner le monde entier. L'enfant va naître - la mère va-t-elle survivre?

Si en haut - les Princes des Nations - et en bas - les chefs politiques - tous sont pareillement étreints par les douleurs de l’enfantement sans ne savoir que faire, c’est que la solution ne sera ni religieuse, ni politique. Rien de ce qui existe présentement dans les domaines religieux et politiques ne peut servir à résoudre ce problème: ni retour au judaïsme ou à l’islam, ni partage territorial pour créer un nouvel État-Nation, ni État binational, ni confédération ou fédération classiques… seulement une création nouvelle qu'il nous faut inventer.
Mais une question s’impose : comment les sages du Talmud, qui ne prétendaient pas être prophètes, ont-ils pu prévoir ce conflit plus de quinze siècles à l’avance, ainsi que son caractère dramatique? Si une révélation prophétique n’en est pas la cause, c’est qu’ils détenaient les clefs d’une logique de l’histoire qui nous échappe. C’est celle-ci que nous essayons de retrouver, pour finir par décrire les grandes lignes d’une solution originale, qui trouve aussi ses fondements dans le droit talmudique.

Mais dès lors qu'est claire la portée messianique de ce conflit, il devient possible d'en deviner le sens au lieu de se laisser posséder par lui et par les haines qu'il suscite. Au lieu d'apparaître comme dangers de destruction mortelle, les souffrances actuelles - comme les douleurs de l'accouchée - annoncent la création d'une vie nouvelle et en deviennent plus supportables...

25 avril 2008

Un signe sur la peau

Ma thèse de Pharmacie - Peau Impure et Peau Malade. Aspects de la dermatologie talmudique - portait sur le traitement des maladies de la peau dans le Talmud. Elle a été l'occasion de mettre à profit alors mes deux domaines d'étude, les études juives en yeshiva (école talmudique) et mes études de pharmacie.


Le résultat de ma navigation sur "l'océan talmudique" n'a pas été planifié d'avance: J'avais l'intention au départ d'écrire une pharmacopée talmudique, travail de recherche qui n'avait jamais été entrepris. Mais découvrant l'ampleur de la tâche, je décidai - sur le conseil de mon maître de thèse - de me limiter au domaine dermatologique.
Je fus alors placé devant deux dilemmes: un traité entier du Talmud traite de la lèpre en tant qu'impureté lévitique et non comme d'une pathologie. Devais-je l'inclure dans ma recherche? D'autre part, plusieurs affections dermatologiques, abordées par les docteurs du Talmud comme de véritables maladies, se voient traitées de façon peu pharmacologique: amulettes, incantations, prières, côtoient des remèdes tirés de plantes ou minéraux, fallait-il les étudier comme des médicaments?



J'ai décidé de ne pas sélectionner mes sources selon leur intérêt purement pharmaceutique, mais de les aborder de façon plus anthropologique, en respectant leur logique propre.
lepreux_XVsiecleC'est ouvert alors un champ d'investigation apparemment irrationnel mais riche des nombreuses significations de l'organe peau.
Parce que la peau est l'image de l'homme créé à l'image de Dieu, son atteinte met en jeu ce reflet de la transcendance qu'est la dignité de la personne humaine. Ses conséquences se déclinent à l'infini dans les diverses sphères de la religion, de la société, de la psychosomatique et de la médecine. J'en présente divers exemples.



Lépreux. XVe siècle


J'ai remanié ma thèse pour en faire un livre intitulé Un signe sur la peau - Approches talmudiques de l’impureté et des maladies de la peau. Il a failli être publié, mais l'éditeur, alors en difficultés financières, n'y a pas vu le futur best seller qui va renflouer ses caisses... Il faudrait remanier le manuscrit. Vos conseils sont les bienvenus.
Moi cela ne me coûte rien de le mettre en ligne grâce au miracle de l'internet...



Alors bonne lecture!


J'ai aussi écrit un article qui reprend des extraits du livre, qui concernent la Lèpre et traitent de la relation corps-esprit. Il s'intitule: La Tache du Lépreux, publé in: La Revue française de Yoga, n°3, "De la santé au salut", janvier 1991, pp. 57-80. (cité en partie dans Le Monde du yoga). Une façon plus brève de découvrir les principales idées du livre:


LA TACHE DU LÉPREUX


À propos des lésions cutanées impures dans la littérature talmudique


Un homme est atteint dans sa chair, dans sa peau. La tache qui a fait irruption fait de lui un être marqué, marqué comme le sont l’animal ou l’esclave. Toute tache fait signe, et un signe sur la peau efface la dignité humaine qui est d’être, à l’« image » de Dieu, non symbolisable, non représentable. C’est l’impureté.


Signe, certes, mais signe de quoi ? Signe d’une faute impossible à porter autrement, tel le signe de Caïn qui le stigmatise et le protège, à la fois, par l’isolement du monstre, ou signe de l’Envoyé Libérateur, comme la lèpre réversible de Moïse, ou encore signe d’élection du Sauveur Souffrant qui porte nos fautes, sur qui le doigt de Dieu a laissé sa trace ?


UN SIGNE SUR LA PEAU


Approches talmudiques de l’impureté et des maladies de la peau


Un signe sur la peau est divisé en plusieurs fichiers pour raccourcir le temps de chargement:




Un homme est atteint dans sa chair, dans sa peau. La tache qui a fait irruption fait de lui un être marqué, marqué comme le sont l’animal ou l’esclave. Toute tache fait signe, et un signe sur la peau efface la dignité humaine qui est d’être, à l’« image » de Dieu, non symbolisable, non représentable. C’est l’impureté. Avant-Propos - suite




ASPECTS DU TALMUD


Textes sacrés ou textes profanes ?


Le fait de trouver dans le Talmud, à la fois, des textes qui abordent les lésions de la peau en termes d’impureté et de rituel, et d’autres qui le font en termes de maladie et de traitement, pose la question de son statut. Celui-ci ne peut être mieux éclairé que par les récits du Talmud lui-même qui mettent en scène cette question. Un de ceux-ci décrit les circonstances de la mort de Rabbah b. Nah’mani, persécuté par le pouvoir perse à la suite d’une dénonciation... Introduction - suite





LE TALMUD ET LA SANTÉ


R. Huna a dit : Les dires des Sages sont source de bénédiction, de richesse et de guérison (Ket. 103a).


Ces dires, destinés à établir le droit, enseignaient aussi comment guérir. La santé recouvrée était souvent vue comme un signe de pardon, de pureté rétablie. Santé et sainteté sont donc bien proches ; voilà qui peut nous aider à saisir ce qui est en jeu dans la santé de la peau.


Après cette très brève introduction aux textes, voyons comment ces derniers abordent le domaine de la santé en général... Chapitre 1 - suite






POUR SITUER LA DERMATOLOGIE TALMUDIQUE


— Où est le Messie ?
— Aux portes de Rome.
— À quel signe le reconnaîtrai-je ?
— Il se tient au milieu des pauvres qui souffrent de toutes sortes de maladies. Tous les autres, pour nettoyer leurs plaies, défont puis refont tous leurs pansements à la fois ; lui, il les défait et refait un par un, car il se dit : Peut-être me demandera-t-on, et il ne faut pas que je puisse être retardé (San. 98a).



Les affections de la peau s’inscrivent dans un espace à deux dimensions, celui de la peau. Comment le Talmud voit-il cet espace ?


Il nous faut aussi un aperçu général de la façon dont les dermatose sont classées, identifiées, savoir à quelles causes elles sont attribuées par ces textes, et comment on les évitait.
Mais la dermatologie du Talmud s’inscrit aussi dans la dimension temporelle, celle de l’histoire des sciences et des religions…
Chapitre 2 - suite




LA « LÈPRE », MALADIE OU IMPURETÉ


Que doit faire un homme pour vivre ? Ils répondirent : il doit se faire mourir lui-même


Que doit faire un homme pour mourir ? Ils répondirent : il doit se faire vivre (Tam. 32a).


Nous abordons maintenant la « lèpre », cet ensemble d’affections cutanées désigné par les termes de tsara‘at ou nega‘im et improprement traduit par « lèpre », avant les autres dermatoses, parce qu’elle nous permettra d’introduire aux sens qui étaient attribués aux maladies de la peau dans la sphère biblico-talmudique.


Nous n’avons pas distingué, jusqu’à présent, entre les affections de la peau, qui sont pensées comme de véritables maladies, auxquelles une origine naturelle ou surnaturelle est attribuée et qui peuvent être traitées, et la « lèpre » lévitique dont seul le caractère d’impureté rituelle importe, et non sa morbidité... Chapitre 3 - suite




DERMATOSES VRAIES


Avec la destruction du Temple va disparaître la raison d’être de l’impureté rituelle lévitique, et avec elle, celle des prêtres saducéens. Il n’existe donc plus, semble-t-il, d’affections cutanées impures.


Paradoxalement, la prise définitive du pouvoir religieux et politique par les laïques que sont les Rabbins, va conduire à une relative spiritualisation du religieux : à côté, il est vrai, des nouveaux rites pharisiens qui s’implantent parmi le peuple, la prière et l’étude remplacent désormais l’essentiel des rites du Temple qui étaient incarnés dans le geste, l’espace et le temps, et nouaient ainsi intimement sens et matière. Le monde se fait par conséquent plus matériel et « désenchanté », selon le témoignage de maints récits rabbiniques. Chapitre 4 - suite




ULTIMES DÉVELOPPEMENTS : UN SIGNE ET SES SENS


Les pensées biblique et talmudique n’ont pas produit un seul ouvrage médical ou pharmacologique séparé. C’est tout d’abord parce que, pour elles, le règne de la Loi, porteur d’un ordre communautaire juste et humain, est la condition première de la santé. Les connaissances thérapeutiques de son époque n’ont cependant pas été négligées par le Talmud. Elles ont été expressément consignées par écrit afin de ne pas être oubliées. Elles témoignent, par leur incorporation dans le texte de la Loi Orale, du respect profond qu’a la pensée rabbinique pour la science, qui vient de celui qu’elle a pour la vie. Conclusion - suite







Jérusalem est duelle. L'unité est au-delà, à construire ensemble

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