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9 septembre 2008

Gènes sans gêne

Une étude récente confirme ce que nous savions déjà: nos gènes déterminent des tendances, mais celles-ci peuvent être annulées, ou même inversées, par notre comportement.


Cette étude porte sur l'effet de l'exercice physique et de la présence d'un gène sur l'obésité.


Ce gène FTO, un "gène de l'obésité",  peut être absent ou présent en une ou deux copies parentales (allèles) chez un individu. En moyenne, les individus porteurs des deux copies ont 30% de "chances" d'être obèses. Mais voilà, chez les agriculteurs Amish étudiés ici, qui travaillent dur la terre avec des moyens primitifs, amishWorkla présence de FTO n'a aucun effet! L'activité physique annule le soi-disant déterminisme génétique.


Amishs au travail des champs


Si nous sommes génétiquement programmés pour grossir, nous avons le choix de déprogrammer avec trois ou quatre heures de vie physiquement active par jour, ou régime strict plus médicaments avec leurs effets secondaires, ou une combinaison de ces ingrédients.


En fait, c'est la définition même du gène comme "gène de l'obésité", qui est à revoir: ce n'est que dans le contexte de notre mode de vie - nourriture riche en hydrates de carbones et graisses,  consommée face à un écran hypnotisant - que ce gène induit la prise de poids. Dans un autre contexte, il est probable au contraire que ce gène confère un avantage à celui qui le porte, sinon la sélection naturelle ne l'aurait pas retenu; on peut supposer qu'il permet de mieux résister à la famine. Il faudrait alors l'appeler "gène anti-famine" ou "gène du jeûne"!


Une autre étude montre que pour les nourrissons qui présentent un taux élevé de pesticides dans le cordon ombilical, le risque de devenir des enfants obèses est doublé. Notre comportement toujours... en tant que complices de la société industrielle dans ce cas.


Donc non seulement l'effet d'un gène peut être compensé par notre comportement, mais la nature même de cet effet dépend de ce qu'on en fait et dans quelles circonstances. Il n'y a pas de mauvais gènes!


Disons-le haut et fort, à cette époque où chacun craint d'être violé dans son intimité, jusque dans son code génétique déchiffré, décodé, informatisé, "identifié": les gènes ne nous gênent pas! Viva la libertad!


Le Midrach ne dit rien d'autre:


Il part de ce verset de la Genèse, "Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance", qui est étonnant. Voilà que le Dieu-Un, qui a fait tout seul toute la création, se met à parler au pluriel quand il en arrive à créer l'homme! Un pluriel de majesté? Il n'y en a pas vraiment en hébreu. Un reste de mythe polythéiste que le rédacteur biblique aurait "oublié" par inadvertance? Ce n'est pas sérieux!


God2_Sistine_Chapel




Non, le fait que lorsque l'homme est en projet, le Créateur n'est plus seul, ne peut qu'être très significatif. Avec l'homme, apparaît le "nous". Le midrach (Ber. R. 8, 4) dit que Dieu a pris conseil de l'assemblée des Anges du Service pour créer l'homme. Pris littéralement, nous ne voyons pas vraiment l'intérêt de cette précision, et restons dans la mythologie. Si nous comprenons que les anges sont des forces spirituelles liées à l'âme humaine tout en dépassant l'âme individuelle - tels des valeurs fondamentales ou les archétypes de Young par exemple - cela devient beaucoup plus intéressant: l'homme est partenaire de Dieu dans sa propre création. Ce qui éclaire le sens du "à notre image": Le Créateur de l'univers créé un autre créateur, immédiatement mis à l'oeuvre, immédiatement associé à sa propre formation.


Et plus profondément, l'image c'est le symbolique, le language, qui sont à l'origine du "nous". Même seul face à son image dans le miroir, l'homme n'est pas seul: il y a lui et son image; il se dédouble, se juge et se fait.


Un autre commentaire joue sur la grammaire hébraïque. "Faisons l'homme", na'asseh adam, peut se lire autrement que comme un pluriel; c'est aussi le singulier du passif, qui a aussi sens de réflexif et se lit alors: "l'homme se fait". Ce commentaire va encore plus loin que le précédent: Dieu n'est plus en cause, l'homme se fait tout seul! Et en effet, dès la création de l'Adam, Dieu lui confie la responsabilité du jardin terrestre à "travailler et à garder" et va se reposer dans son Shabbath éternel.


L'identité de l'homme est l'oeuvre de sa vie, une oeuvre d'art à cultiver sans cesse, un chef d'oeuvre même, s'il en fait l'effort de chaque jour.

28 avril 2008

Le développement durable – Futur d'Israël


Je reprend ici un petit article que j'ai publié dans: Panorama No 21 - mars-avril 2005, p. 33.



Lors de la création du premier homme, le Saint béni soit-il le pris, le fit passer devant tout les arbres du Jardin d'Eden, et lui dit : Regarde mes œuvres, comme elles sont belles et excellentes ! Tout ce que j'ai créé, c'est pour toi que je l'ai créé. Réfléchis bien, de peur que tu n'abîmes mon monde et le détruises. Car si tu l'abîmes, il n'y aura personne pour réparer après toi.  Midrash Ecclésiaste Rabbah 7:13

Israël ne se contente pas d'abriter une population d'origines si diverses qu'elle peut être comprise comme un résumé de l'humanité. La terre d'Israël est aussi un concentré de climats et de paysages d'une exceptionnelle diversité. Sa faune, marine et terrestre, et sa flore sont parmi les plus riches du monde. Mais depuis sa Oasiscréation, le petit Etat fait face à la plupart des problèmes écologiques qui sont devenus récemment le lot de toute la planète : manque d'eau, désertification, grandes densités de peuplement, pollution industrielle et domestique croissante, circulation automobile intense, dépendance énergétique, etc.




Alors, où en est l'écologie israélienne ? Elle est dans le paradoxe de réalisations admirables côtoyant des zones écologiquement sinistrées : plus haut taux d'équipement en chauffe-eau solaires au monde, et Bassin du Yarkon empoisonné par les métaux lourds, où les pêcheurs meurent de cancer; désert fleuri, premier pays pour le recyclage agricole des eaux usées, et oueds transformés en égouts à ciel ouvert; recherche scientifique écologique d'avant-garde, et décharges sauvages…


Les deux tiers du territoire d'Israël sont un désert habité par seulement deux ou trois pourcent de la population. Sous ce désert se cachent d'immenses aquifères d'eau fossile saumâtre, à laquelle les agronomes israéliens ont su adapter nombre d'espèces végétales. Le Néguev, pour l’appeler par son nom, représente la « nouvelle frontière » du développement d’Israël.


Mais déjà cette possibilité est bloquée par les défenseurs de l’environnement. Les verts israéliens sont encore des écologistes classiques : ils défendent l’environnement, la nature, s'opposent au développement agricole et industriel, car ils n’ont pas assimilé le nouveau concept de « développement durable ».


En quoi consiste précisément le développement durable ?


Les Nations Unies l'ont défini ainsi : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » Autrement dit, il faut utiliser les ressources naturelles au rythme de leur renouvellement, et ne pas produire plus de pollution et de déchets que ce que l'environnement peut digérer.


Quelle est la différence entre ces deux approches ?


Brièvement : d'un côté les néo-adorateurs "New Age" de la terre-mère, qui prônent la croissance zéro; de ibex4bigl'autre les "jardiniers" héritiers de l'Adam biblique, qui fécondent la terre-femme du jardin avec la plus grande conscience de leur responsabilité. Les uns voient toute intervention humaine comme un viol de la Nature, les autres comme le devoir de créer une nature seconde, une culture où pourra régner l'abondance.


Le Midrash que nous avons cité en exergue n'était probablement pas connu des décideurs. Ce texte antique exprime sous forme d'une historiette la dramatique solitude de l'espèce humaine à qui est confiée la responsabilité entière de l'avenir de la planète. La conscience de cette responsabilité commence seulement à pénétrer les sphères politiques. Mais de plus en plus de scientifiques pensent que la catastrophe écologique planétaire devient inévitable. Le réchauffement global dû aux gaz à effet de serre, entre autres problèmes, menace les zones côtières d'un lent, mais inexorable, tsunami. Il ne pourra être limité que si les grands pays industriels adoptent dès maintenant une politique de développement durable conséquente.


Nous savons aujourd'hui qu'un tel développement demande de résoudre de nombreuses difficultés techniques, mais diverses expériences montrent qu'il est possible. C'est le grand défi du 21ème siècle. A l'échelle d'Israël, c'est la porte du Néguev. Sans lui, impossible de développer le désert sans polluer ce dernier espace viergePontcordes qu'il nous reste. Il faudrait y construire un écovillage modèle qui mette en œuvre les différentes techniques disponibles. Il démontrera la faisabilité d'un tel projet et amorcera la nécessaire révolution des esprits.


Wadi Besor

J'imagine une oasis sortie des sables brûlants de Haloutza la nabatéenne. Tirée du forage profond, l'eau chaude saumâtre alimente les piscines du centre thermal, puis se déverse dans les grands bassins de pisciculture biologique ombragés de palmiers. La même eau ressort des bassins, chargée des nitrates naturels généreusement offerts par les poissons, pour arroser serres et vergers également biologiques. Une petite zone industrielle regroupe un réseau d'entreprises qui fonctionnent selon les principes de l'écologie industrielle : les déchets des uns sont les matières premières des autres. Dans la palmeraie, building1bigles maisons solaires sont construites avec des matériaux naturels locaux : pierre, pisé, bottes de paille. Pas d'égouts : toilettes sèches à compost, eaux usées recyclées.



Maison de pisé, Midreshet Ben Gurion


Toutes les sources d'énergie renouvelable sont exploitées : solaire, éolienne, biogaz, biodiesel, énergie thermique du compost. On aperçoit les habitants qui se déplacent en voiturettes électriques, à vélo ou à cheval. C’est à peine si leur plus grande activité les distingue des écotouristes venus se détendre.


Un rêve? Après tout, la Terre d'Israël est précisément située au milieu du Jardin d'Eden, entre Nil et Euphrate!


Jérusalem est duelle. L'unité est au-delà, à construire ensemble

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