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31 mai 2009

Répétez après moi: Deux Etats!

Répétez encore: Deux Etats!


A force de répéter, comme dans la méthode Coué, cela va peut être devenir vrai? Obama, les Européens, et même le Pape il y a quelques semaines, tout le monde tourné vers Jérusalem implore en coeur : Deux Etats, deux Etats!
J'avoue, je ne comprend pas. Tous font comme si l'Autorité palestinienne et le Hamas n'étaient pas en guerre civile.




Je ne vois vraiment pas - avec la meilleure des volontés pacifistes de quelqu'un qui est convaincu de la nécessité d'un Etat palestinien - comment procéder au vu de la situation. En toute logique, si Israël signait avec Abbas ce n'est pas un Etat qui serait créé, mais deux: un satellite iranien islamique à Gaza et un Banthoustan pro-occidental palestinien en Cisjordanie qui ne tardera pas à tomber lui aussi sous la coupe des islamistes.




Tous disent : Négociez avec les Palestiniens", mais de quels Palestiniens parlent-ils? Et si la majorité des Palestiniens n'en veulent pas de la solution à deux Etats? Comment le savoir puisqu'à cause de leur guerre civile "les Palestiniens" n'ont pas tenu d'élections. Le Hamas a eu la majorité au parlement; Mahmoud Abbas ne représente plus que lui-même et les intérêts économiques de son fils Yasser, face à la gronde montante de l'OLP auquel il n'a pas fait assez de place dans son gouvernement.


Il faudrait au moins la formation d'un gouvernement d'union nationale et la tenue de nouvelles élections. Cela est extrêmement improbable, à moins que les iraniens ne prennent peur. Et puis le Hamas a toutes les chances de remporter le suffrage...


Le lien que fait l'administration Obama entre processus de paix et soutien face au nucléaire iranien a tout du chantage révoltant! Il fait des Américains les complices du terrorisme iranien, d'autant plus que la République des Mollahs bloque toute négociation avec les Palestiniens par l'intermédiaire de leur marionnette de Gaza. Sur fond de passé musulman d'Obama, cela ne fait pas très convenable...


Ou plutôt si, à réflexion fait, j'ai bien peur de comprendre. Car quelque chose ne colle pas:


annapolis_mirageObama n'est certainement pas un idiot. Il sait très bien que la création d'un Etat palestinien est impossible en ce moment. A preuve le précédent gouvernement qui, malgré toutes les embrassades d'Olmert avec Abbas et ses trémolos sur la nécessité de la création d'un Etat palestinien, n'a rien pu entreprendre. Les USA eux-mêmes ont défini le Hamas comme mouvement terroriste et se refusent à tout contact avec lui!


Etant donné que le processus de paix avec les Palestiniens est bloqué, Obama pourra en prétexter pour se dédouaner et se débarrasser du fardeau d'une attaque sur l'Iran. Netanyahou n'a pas voulu des "deux Etats"? Et bien qu'il se débrouille tout seul avec Ahmedinejad! Il n'est plus question de se mettre à dos le monde musulman. Là est l'essentiel: réparer les conséquences désastreuses de la politique Bush junior et rétablir des relations chaleureuses entre USA et monde arabo-musulman. Peu importe si la mise en scène est surréaliste au possible et si Israël y joue le rôle du vilain garnement.


Netanyahou est-il dans le coup? Probablement. Que lui en aurait-il couté de prononcer les trois motsolmert_abbas_1811_A_aap_1226969161 fatidiques "two states solution"? Rien. Même Lieberman n'aurait pas bronché. Bibi l'a d'ailleurs lui-même reconnu: tout cela n'est rien d'autre qu'une affaire de sémantique: quelle différence entre l'autonomie élargie qu'il propose, et l'Etat palestinien démilitarisé et aux frontières sous contrôle souhaité par Barack Obama? Rien. Et puis tant que le Hamas bloque la situation et qu'Abbas n'est pas prêt à reconnaître le "caractère juif" - c'est à dire non-envahissable - de l'Etat d'Israël, où est le risque?


En échange Obama a pu lui proposer le soutien logistique discret des USA. Et encore plus discrets, ceux de l'Egypte et des Saoudiens.


Alors Bibi peut jouer un peu les méchants. Cela ne le dérange pas. A en voir son sourire en coin plus marqué que jamais, il en jouit!


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Tara Todras-Whitehill/Associated Press























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AFP/GETTY



7 mai 2008

Liban: l'armée "a évité le pire"?

Bernard Kouchner souhaitait vendredi: "Il faut éviter à tout prix le terrible engrenage de la guerre civile". Le Hezbollah se retire de Beyrouth-Ouest  et beaucoup poussent un soupir de soulagement. L'armée libanaise semble rassurer et dire "Nous avons évité le pire", à la façon du Maréchal Pétain.


"Il faut éviter à tout prix" oui, mais à quel prix?


hezbollah_flag"Parti de Dieu - La Révolution islamique au Liban"



Car c'est de capitulation qu'il s'agit. L'armée libanaise a désobéit aux ordres du gouvernement Siniora, ne s'est pas opposée aux combattants du Hezbollah et a cédé à toutes les revendications des kollabos libanais de l'axe Téhéran-Damas: le directeur de la sécurité de l'aéroport pourra continuer à travailler pour le Hezbollah; l'armée ne démantèlera pas le réseau de communications du Parti de Dieu, mais conduira une enquête "qui ne portera pas atteinte aux intérêts de la Résistance". Il est probable que l'armée - déjà multi-confessionnelle - est largement infiltrée par le Hezbollah (Al-Hayat). Cela peut expliquer la déclaration du chef des Forces Armées Libanaises  qui parlait de risque de division de l'armée.


Le Hezbollah va pouvoir poursuivre l'achat massif de terres au Sud-Liban qui permet de le relier à la vallée de la Bekaa, et ainsi à la frontière syrienne.
Le nouveau réseau de communication construit par une société iranienne va permettre à l'Iran et à la Syrie de contrôler directement les bases de missiles de différentes portées installées sur tout le territoire libanais. L'afflux d'armement et d'instructeurs iraniens via le port de commerce et l'aéroport international de Beyrouth ne pourra plus être empêché par une armée nationale d'avance défaite.



C'est d'une façon très semblable que le Hamas a pris contrôle de la Bande de Gaza. La ressemblance n'est pas fortuite: le parrain de l'opération est le même. La situation aussi était comparable: un mouvement islamique fort du soutien populaire, seule opposition à un pouvoir "pro-occidental" mafieux et corrompu.



Al-Qaidah ne veut pas être de reste: la semaine dernière Zawahiri a parlé de transformer le Liban en une "forteresse islamique contre les Croisés et les Juifs".


Mais le Liban a peut-être évité la guerre fratricide. Nous voilà rassurés.

22 avril 2008

En attendant Obama

Les primaires démocrates américaines suivent leur cours et Barack Obama apparaît de plus en plus comme leur futur vainqueur.


En attendant, les centrifugeuses iraniennes tournent et tournent et ne cessent de tourner à plein régime. Elles me semblent le principal enjeu des élections américaines. 


Les services secrets américains ont apparemment réussi à torpiller l'éventualité d'une attaque militaire préventive. Leur fameux rapport affirme que la République islamique a abandonné son programme nucléaire militaire, alors pourquoi s'inquiéter? Lorsqu'on sait qu'il suffit de quelques mois pour passer du nucléaire civil au militaire, il est clair que les services secrets ont délibérément mené une attaque préventive... contre Bush et ses velléités belliqueuses.


Sur les questions de politique intérieure américaine, les différences entre les trois candidats sont insignifiantes. Qu'en est-il de leur politique extérieure moyen-orientale, en particulier face à la menace nucléaire iranienne? Tous trois affirment haut et fort qu'ils ne resteront pas sans réagir si Israël est attaqué. Mais ne sera-t-il pas trop tard? Et même pour des représailles, peut-on leur faire confiance?


La position de McCain - qui a soutenu la guerre en Irak tout au long - s'annonce dans la continuité de celle de Bush Junior, vu son humour de caserne (Vidéo: Bomb bomb bomb bomb Iran...).
Celle d'Hillary Clinton apparaît plus nuancée: elle a soutenue l'intervention américaine tant qu'on pensait que Saddam détenait des armes non-conventionnelles. Elle s'y est opposé ensuite.
obamaAipacBarack Obama est celui qui me rend le plus perplexe, ne serait-ce que par ses revirements de position au gré des sondages d'opinion.  J'avoue qu'a priori, c'est le candidat qui m'est le plus sympathique: sourire charmant, esprit fin, et un air d'éternel adolescent qui s'invite dans la cours des grands. Pourtant j'ai beaucoup de doutes sur ses orientations politiques. Son opposition d'emblée à la guerre en Irak, dès son tout début, me semble très discutable. Même quand l'intervention est plébiscitée par la participation massive des irakiens aux élections, il n'émet pas le moindre doute. D'où lui vient la détermination sans faille dont il se prévaudra par la suite? Est-ce d'un réel démocratisme très exigeant? Je crains que sa source en soit un tiers-mondisme "anti-impérialiste" et dogmatique nourri de revancharde solidarité des humiliés, à en juger par sa culture politique acquise à la Trinity Church.





Mais le point qui m'inquiète le plus quant à Obama m'a été confirmé par une allusion des services secrets américains. Ils ont coutume de qualifier d'un nom de code le candidat à la présidence dont ils assurent la sécurité. Ainsi le cowboy Ronald Reagan était "Rawhide" ("cuir brut"); Bush à eu droit à "Tumbler" ("gobelet", on y boit le whisky).
Pour Obama le Secret Service a choisi "
Renegade", c'est à dire "renégat", "apostat". J'ai sursauté en lisant la nouvelle: quelqu'un dans les bureaux obscurs de la Sécurité d'Etat avait pensé comme moi! Je pense qu'ils ont mis le doigt sur le véritable problème: ce n'est pas sa "race" (scientifiquement parlant cela n'existe pas), ni sa religion, ni même le simple fait d'en avoir changé qui fait question. Le vrai problème c'est le fait qu'il est un renégat pour un milliard et demi de musulmans, extrémistes et modérés confondus. Près du quart de la population mondiale tout de même... Mais personnellement je ne me serais pas permis de traiter de renégat le futur président des Etats-Unis d'Amérique!
Une autre explication serait que le Secret Service aurait choisi
Renegade car c'est un nom de code couramment utilisé par l'OTAN pour désigné un terroriste qui a détourné un avion. L'avion USA pris en otage par le terroriste Obama... à ne pas prendre au sérieux bien sûr!


ObamaSServ

















Agents du Secret Service avec le Sénateur Barack Obama
Damon Winter/The New York Times


Le fait biographique que nul ne conteste - y compris Obama qui s'en est expliqué largement - est qu'il est né de père musulman puis s'est formellement converti au christianisme à l'âge adulte (voir ici). Pour la loi musulmane, l'appartenance à l'islam se transmet par le père. L'enfant né de père musulman est automatiquement musulman et le restera toute sa vie. Les autres détails de sa biographie sur lesquels les médias se sont appesantis - son beau-père musulman pratiquant, ses études primaires dans une école musulmane en Indonésie, etc. - sont sans importance de ce point de vue.


Barack Obama aurait pu ne pas occulter la question et même la retourner à son avantage comme il sait si bien le faire; il aurait pu revendiquer le fait qu'il a courageusement appliqué le droit fondamental de chacun à changer de religion.  Le problème est que l'apostasie en islam est un crime de haute trahison. Pas de pitié pour le félon qui a trahit Allah, Mahomet et la Oumma toute entière en abjurant sa foi: la loi islamique, la Shaarya, requiert la 150px_Salman_Rushdie_by_Kubik_03bispeine de mort, de préférence par décapitation au sabre. Si le transfuge ne se repend pas, il est du devoir de tout musulman zélé de le rechercher et le tuer. Salman Rushdie en sait quelque chose, lui qui a été condamné pour apostasie par Khomeini. Il a suffit d'un roman jugé peu révérencieux envers le Prophète...
Comment croire qu'une fatwa édictée contre  le Président Obama n'aurait aucune influence sur la politique étrangère américaine?



Mais ce qui m'étonne le plus c'est le fait que pratiquement personne ne parle de ce problème. Comme si il y avait une conspiration du silence autour de Barack Obama. On comprend que ce dernier veuille faire oublier cette question. Il y a habilement réussi d'ailleurs en laissant les racistes obtus et les anti-islamistes primaires qui gloussent "Obama-Osama" occuper le devant de la scène . Mais les islamistes sont-ils assez froids et calculateurs pour s'imposer le silence jusqu'à ce qu'Obama remporte les élections? Sommes-nous face à un cas de dissimulation religieuse, de taqiyya? Une fois les élections passées, ils sauraient bien lui rappeler ses devoirs, car Allahu akbar, Dieu est le plus grand, y compris plus que le président de la plus grande puissance. Ce pourrait être le cas du Hamas, par exemple, qui soutient la candidature d'Obama sans faire la moindre allusion à son apostasie, laquelle ils ne peuvent ignorer. Étrange non? Tous voient que le roi est nu, mais pas un enfant ingénu n'ouvre la bouche... Sauf quelques particuliers: l'exilé iranien Amil Imani; le juriste libanais Gabriel Sawma; l'historien de l'Islam Robert Spencer.


Du point de vue simplement technique, comment le Président Obama pourra-t-il représenter les USA auprès des Etats musulmans? Ne parlons pas de leur rendre visite... On voit ce qu'il en a coûté à Sarkozy pour le péché - bien mineur - de concubinage entre non-musulmans!
Plus grave, comment pourra-t-il échapper aux tentatives d'assassinat qui semblent tant inquiéter le Secret Service chargé de la sécurité des candidats?
Et certainement plus grave encore, comment le Président Obama résistera-t-il au chantage des islamistes - iraniens en premiers - qui lui offriront de se racheter en cédant à toutes leurs revendications?



C'est la grande réussite du candidat Barack Obama jusqu'à présent: il a réussi à nous faire oublier son vrai problème. A moins que sa baraka ne finisse par le lâcher...

13 avril 2008

Bruits de guerre

Les rumeurs d'une prochaine guerre se précisent, au point que Benyamin Ben-Eliezer (dit "Fouad"), notre ministre des Travaux Publics, menace la République des Mollahs de "fin de la Nation iranienne" au cas ou celle-ci attaquerait Israël.


C'est que les deux mâchoires de la tenaille iranienne se resserrent sur l'Etat d'Israël, pris entre Hamas et Hezbollah, tous deux en pleine course à l'armement.



Le ministre surestime-t-il les capacités militaires de son pays? Comment mettre hors de nuire un pays si éloigné, si étendu, aux installations militaires et nucléaires bien protégées, souvent enfouies sous terre? Israël seul peut-il vraiment porter un tel coup à l'Iran?
Je pense que oui. Mais le coup devrait être plus économique que militaire, car c'est économiquement que les Perses sont les plus vulnérables: les pieds d'argile du géant sont ses puits de pétrole. Leur bombardement massif ferait tomber le régime qui est entièrement construit sur les pétrodollars. L'économie iranienne ne se relèverait pas de sitôt. Le problème (ou l'avantage) est qu'en cas de frappe israélienne les économies occidentales seraient elles-aussi gravement touchées par une nouvelle flambée du prix de l'or noir. Il se pourrait alors que, pour prévenir l'intervention israélienne, Georges W. Bush abatte sa dernière carte et frappe les objectifs militaires iraniens pour sauver le pétrole. S'il réussit, il se présentera comme le sauveur du monde face au danger nucléaire iranien, et assurera la victoire de McCain.


Conscients de ces risques, les dirigeants de Téhéran devraient se contenter d'utiliser leurs intermédiaires libanais, syriens et palestiniens de façon modérée. Faire mal à Israël, suffisamment pour faire monter leur cote dans l'opinion publique iranienne et arabe, mais pas trop pour ne pas s'attirer d'ennuis sur leur propre territoire.
Que pourrait faire alors Israël? Pas grand chose face à des organisations terroristes cachées derrière des civils. Ou beaucoup de choses en menaçant directement leur mandataire. Ce qu'il commence à faire par la bouche du bouffon du roi, Fouad.
De toutes façon les prix du pétrole vont continuer à monter. C'est bon à terme pour l'écologie.

Jérusalem est duelle. L'unité est au-delà, à construire ensemble

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