Comme chaque année, le Bureau Central de Statistique publie ses dernières données démographiques. Selon lui, la population d'Israël est estimée en date du 31 Décembre 2009 à 7,5 millions d'habitants, dont environ 5,7 millions sont juifs (75,4% de la population), 1,5 million arabes (20,3%) et 319.000 définis comme "autres" (chrétiens non-arabes et habitants sans classification religieuse, 4,3%).
Mosquée Hassan Beck - Tel-Aviv
Ces distinctions ne sonneront pas politiquement correctes pour des oreilles françaises, mais dans notre pays pluriel et multiculturel, cela n'a rien de choquant.
Le problème est ailleurs, dans ce qui n'est pas dit: le Bureau ne précise pas que sont comptés parmi les Juifs environ 300.000 résidents des implantations de Cisjordanie (alias "Territoires", "Territoires disputés", "Territoires occupés") - citoyens, bien que résidents hors du territoire national - et que ne sont pas comptés les Arabes de Jérusalem-Est - non-citoyens, mais résidents dans le pays tel qu'il est défini par la loi israélienne - non plus que les Arabes de Cisjordanie et de la bande de Gaza, à la fois non-citoyens et hors des frontières politiques. Ne sont pas comptés bien sûr les travailleurs émigrés - particulièrement nombreux, légaux ou illégaux - et réfugiés soudanais, ainsi que leurs enfants, même ceux nés dans le pays, et qui vivent tous sur le territoire israélien.
Le problème est ailleurs, dans ce qui n'est pas dit: le Bureau ne précise pas que sont comptés parmi les Juifs environ 300.000 résidents des implantations de Cisjordanie (alias "Territoires", "Territoires disputés", "Territoires occupés") - citoyens, bien que résidents hors du territoire national - et que ne sont pas comptés les Arabes de Jérusalem-Est - non-citoyens, mais résidents dans le pays tel qu'il est défini par la loi israélienne - non plus que les Arabes de Cisjordanie et de la bande de Gaza, à la fois non-citoyens et hors des frontières politiques. Ne sont pas comptés bien sûr les travailleurs émigrés - particulièrement nombreux, légaux ou illégaux - et réfugiés soudanais, ainsi que leurs enfants, même ceux nés dans le pays, et qui vivent tous sur le territoire israélien.
Les données sont approximatives, étant donné que nombreux sont ceux qui ne remplissent jamais un formulaire de recensement, Arabes ou Juifs orthodoxes.
Tous les cas de figure sont représentés! Telle est la réalité brute, qui n'est pas reflétée par les données statistiques officielles.
135.000 personnes se sont ajoutées cette année à la population israélienne (1,8%). Les juifs devraient arriver au chiffre - oh combien symbolique - de 6 millions aux environs de 2012.
Israël + territoires, au total, match nul!
Le statut des "colons" est particulier: ils font partie intégrante de la population israélienne, mais les Territoires où ils habitent n'ont pas été annexés à l'Etat d'Israël. C'est pourquoi politiquement (et juridiquement me semble-t-il) ils ne peuvent être simplement qualifié d'"occupés"; une partie d'entre-eux est détenue sous contrôle militaire israélien, une autre est sous administration palestinienne autonome, mais ils ne font pas partie du territoire israélien et la loi israélienne n'y est pas appliquée.
Les habitants arabes de Jérusalem-Est ont un statut pas moins particulier: ils vivent dans une zone annexée au territoire israélien et ne sont pas citoyens de l'Etat; ils détiennent toutefois une carte d'identité israélienne qui leur garantit la protection sociale des citoyens. Ils peuvent obtenir la nationalité mais ne le font pas pour la plupart. Ils peuvent voter aux élections municipales de Jérusalem ainsi qu'aux élections nationales palestiniennes, mais s'abstiennent généralement dans les deux cas.
L'un d'entre-eux a qui j'ai demandé pourquoi il ne prenait pas la nationalité israélienne m'a expliqué qu'il préférait garder son passeport jordanien: il ne perd rien de ses droit sociaux et peut voyager librement dans les pays arabes et visiter sa famille en Jordanie.
La nationalité arabe palestinienne des citoyens arabes n'est donc pas reconnue, mais ils possèdent une autonomie culturelle et linguistique entière. L'arabe est deuxième langue officielle de l'Etat avec l'hébreu, et tous les documents officiels, la monnaie, les panneaux de la route et noms de localité sont en principe écrits dans les deux langues. Sans être politiquement un Etat binational, la binationalité est partout présente. Alors l'Etat d'Israël s'appelle officiellement aussi bien دَوْلَةْ إِسْرَائِيل que מְדִינַת יִשְׂרָאֵל.
Face au chiffre de 20% de citoyens israéliens arabes (donc Palestiniens de leur point de vue), dont le pays s'accommode relativement bien, on ne voit pas trop pourquoi un futur Etat palestinien devrait être "pur" de tout juif. Pourquoi les Juifs ne pourraient-ils pas jouir par exemple d'une double-nationalité?
Et on voudrait faire de tout cela deux Etats-Nation homogènes bien définis!
Une solution originale et créative est nécessaire. Avec une peu de bonne volonté et d'imagination - même si ce sont des denrées rares - rien ne devrait être impossible.
Yes, There must be another way!
Et en prime un livre très instructif
"Ils peuvent obtenir la nationalité mais ne le font pas pour la plupart"
RépondreSupprimerEs tu sûr de ça? Je connais déjà 2 couples ""mixtes"" (ds les 2 cas 1 arabe israélienne mariée à 1 arabe "palestinien") Depuis des années, leurs époux respectifs essayent d'obtenir une ID, l'un peut travailler, l'autre non. Mais c'est toujours difficile de savoir les raisons, à leur avis.
Tu devrais aussi rappeler les raisons pour les quelles on ne peut plus aujourd'hui obtenir la nationalité israélienne quand on n'est pas juif parce qu'il y a trop de polémique là dessus.
Toda raba Yehuda pour ton blog
une grande fan, étrangère, qui n'a pas été recensée mais se sent bien intégrée!!!