28 avril 2009

Mahmoud Abbas récidive

A la veille du 61e anniversaire de l'indépendance d'Israël Mahmoud Abbas, Président de l'Autorité Palestinienne, nous envoie ses voeux:
MahmoudAbbas"Etat juif, c'est quoi ça? Vous pouvez vous faire appeler comme ça vous plaît, mais moi je ne l'accepte pas et je le dis publiquement".


Le président palestinien Mahmoud Abbas (AFP)


"Vous pouvez-vous faire appeler la République sioniste hébraïque nationale socialiste si ça vous plaît, ça ne me regarde pas. Moi je sais qu'il existe un Etat d'Israël sur les frontières de 1967 et pas un centimètre de plus ou de moins".


Telle a été, selon l'AFP, la réponse de Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, à la demande que lui a fait le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de reconnaître Israël en tant qu'Etat juif.


Ce n'est pas la première fois que le plus modéré des dirigeants palestiniens associe sionisme et national-socialisme: "Les relations secrètes entre le mouvement sioniste et les dirigeants de l’Allemagne nazie" est le titre de la thèse de doctorat d'Histoire qu'il a soutenu à Moscou en 1980 et qu'il a publié ensuite sous forme de livre. Il n'y lie pas seulement sionisme et nazisme, mais y nie aussi la réalité de la Shoa.
Ce qu'on pouvait attribuer à "un péché de jeunesse" s'avère dans la continuité de toute une vie...


Netanyahou avait simplement déclaré à l'envoyé spécial du président Barack Obama, George Mitchell :"Israël attend que les Palestiniens reconnaissent d'abord Israël comme un Etat juif avant de discuter de deux Etats pour deux peuples".


C'est assez logique: le refus constant des Palestiniens de la définition d'Israël comme "Etat juif" vient de ce qu'ils veulent qu'Israël soit ouvert au "retour des réfugiés" palestiniens, tout en exigeant que leurs territoires soient vidés de leurs Juifs. Voir dans cette définition - quelque soit son caractère problématique - du racisme, voire du nazisme, est une dénégation de l'existence même d'un peuple juif et de son droit à vivre libre dans son propre Etat.


Je nous souhaite bonne fête d'Indépendance!

31 mars 2009

Après Pesah

Que faire de la matsa après la fête? La manger présente quelques risques, tels que des crampes d'estomac ou la constipation, à moins d'avoir acheté du pain azyme enrichi en fibres...


Voilà quelques solutions, pas très orthodoxes il est vrai:

26 mars 2009

Entre calotte et capote

Le pape va bientôt venir nous voir en "Terre Sainte", en notre bonne ville de Jérusalem. Il mérite bien que je lui consacre un message.


Décidemment ce pape fait beaucoup parler de lui... Après l'islam violent, les intégristes négationnistes blanchis, voilà les préservatifs qui propagent (ou risquent de propager, selon les versions) le SIDA...


PopeCap

Un pape dans le vent. Parfois


J'ai l'impression que Benoît XVI fait de la provocation systématique pour renforcer efficacement sa couverture médiatique et apostolique. B16 lâche des bombes comme un B52, alors autant ne pas réagir bêtement en tombant dans leurs cratères, et là je trouve que la presse, les ONG et les politiques dans l'ensemble n'ont pas sû les éviter.


Pour sa défense, je dirais que le pape s'est placé d'emblée sur le terrain d'une critique des mœurs et non sur celui de l'efficacité technique de l'accessoire en question. Celui-ci ne préserve pas seulement des maladies sexuellement transmissibles, mais aussi du don de la vie, tout aussi sexuellement transmise... Le condom peut se déchirer, ou - c'est peut-être plus sérieux - être réutilisé, là n'est pas la question: la rupture entre sexualité et procréation qu'il permet peut encourager des comportements irresponsables, et cette irresponsabilité devenue norme peut s'avérer être le vrai problème. La question ne me semble pas illégitime, ni à évacuer d'une simple pantalonnade. Nous n'avons pas et ne pouvons avoir de statistique qui permettrait de trancher. Mais il est certain que si une majorité de couples se faisaient fidèles et consistants, le SIDA pourrait être jugulé, en Afrique ou ailleurs.


La question est en fait beaucoup plus profonde et trace une ligne de partage des eaux entre, d'un coté, une laïcité "occidentale" matérialiste, et de l'autre une religiosité "orientale" commune aux trois monothéismes.


Défendre la dignité de la vie humaine implique en toute logique de défendre la sainteté de l'union sexuelle qui en est l'origine. "Humaniser la sexualité", pour reprendre l'expression papale, cela veut dire ne pas instrumentaliser et chosifier l'autre et soit même en séparant le corps - fait objet de plaisir - de la totalité entière de l'être humain. C'est l'engagement total qui fait l'homme; assumer entièrement la responsabilité de ses actes, jusque dans leurs conséquences pour les générations futures, ad eternam. Or cette simple membrane de latex à le pouvoir de permettre à l'homme de se couper de ce futur et de cette éternité, cet artifice lui ouvre les portes d'un paradis instantané. Mais rien n'est plus fugace et illusoire que la satisfaction au présent. Alors il faut la répéter, le plus souvent. Nous voilà dans le quantitatif, signe du matériel: combien d'orgasmes, combien de fois par mois? Le "corps" physique a ses besoins, alors pourquoi ne pas consommer un autre corps physique moyennant paiement, comme toute autre marchandise?


L'hébreu biblique n'a pas de terme pour "corps". L'hébreu moderne dit "gouf", or c'est un terme qui a pour origine "goufa", "cadavre". Séparé de la vie qui l'anime et le prolonge le corps se fait mortel, l'ouverture sur l'éternel - mortifère.


Humaniser la sexualité, oui, mais l'absolutisme éthique peut conduire à son contraire. Il faut poser des principes justes, mettre les limites où elles doivent se trouver - c'est le rôle du pape pour ses ouailles - mais il faut aussi gérer de façon responsable l'imparfaite réalité et ses transgressions.  En pratique, l'Église est responsable de nombreux morts et peut être considérée comme immorale, voire instigatrice de crimes: mère qu'un avortement aurait sauvé, enfant qu'un frère né par FIV aurait pu guérir, malades du SIDA que le préservatif aurait protégé, sont autant de morts au nom des sacro-saints principes de sacralité du mariage et de la vie. Voilà comment une éthique peut se faire absurde et inhumaine.


L'Église reste malade de son dogmatisme qui découle de la coupure chez elle entre Royaume de Dieu et monde d'ici-bas. Entre calotte et capote c'est le divorce en quelque sorte.



Tout comme le pape, les rabbins sortent toujours couverts... de leur calotte. Leur position quant au préservatif est pourtant très différente. Ils restent, par la vertu de la casuistique talmudique, toujours très respectueux des  situations concrètes. Sauver une vie prime tout, la religion et les principes passent après. Curieusement le "Shabbat fait pour l'homme et non l'homme pour le Shabbat" du Nazaréen semble mieuxrbrody_1 appliqué par les Juifs que par les chrétiens...


Les rabbins n'interdisent pas la contraception à la femme, elle pour qui les grossesses à répétition peuvent devenir un cauchemar. Par contre elle n'est pas permise à l'homme qui est seul tenu au commandement de procréation et n'a pas le droit  "de répandre son sperme en vain". Si le couple a deux enfants, un garçon et une fille, une femme peut prendre la pilule sans le dire à son mari.


La joie hassidique - Rav Lazer Brody 


Le préservatif, que l'homme ne peut ignorer et qui rend le sperme "vain", est donc formellement interdit en tant que moyen contraceptif. Mais la halakha n'exige pas d'un malade du SIDA l'abstinence à vie. Elle ne s'occupe pas de savoir comment le SIDA a été contracté, une fois contaminé, le malade se doit impérativement d'utiliser dans tous les cas un préservatif, sinon il deviendrait un meurtrier.


Dans le cas de rapports hors mariage, interdits de par ailleurs, le décisionnaire rabbinique, pragmatique, exigera que l'homme se protège car le devoir de préserver la vie - la sienne comme celle de sa partenaire - ne peut être négligé. La halakha fait toujours la distinction entre l'a priori et l'après-coup.  Être dans une situation a priori interdite ne permet pas d'y ajouter une transgression encore plus grave!


TheTribe_Patch_and_Kippah


La tribu


Trouver la voie juste entre des impératifs moraux contradictoires, c'est tout l'art des discussions talmudiques. Le maître dans une école juive est sensé enseigner aux adolescents dont il a charge l'abstinence et la sainteté du mariage. Mais comme "la chair est faible", il devrait leur conseiller sans fausse pudeur des stratégies pour éviter le dérapage, tout en préparant une issue de secours au cas où il s'est malgré tout produit. Ne pas promouvoir le préservatif donc, tout en informant de sa possibilité comme moindre mal. Un travail d'équilibriste, mais ne pas informer  et mettre en garde serait coupable, interdire ce dernier recours - criminel. C'est le cas du pape, qui en outre traite les africains comme de grands enfants. Mais il est "il papa" après tout...


Je pourrais suggérer au successeur de Saint Pierre une solution supplémentaire, "décalottée", si je puis dire: la circoncision, dont nombre d'études épidémiologiques ont montré qu'elle peut réduire jusqu'à 60% la contagion par le SIDA et autres MST.


Lui demander de talmudiser passait encore, mais là je crains de lui en demander un peu trop...

12 janvier 2009

Massacres à Gaza

GazaParis2
Paris - 10 janvier 2009 (Pierre Verdy / AFP)


A l'heure où les manifestations de masse qui crient aux "massacres à Gaza" et au "génocide des palestiniens" défilent dans le monde entier, il est temps de lire ces deux articles du Journaliste Ben-Dror Yemini publiés dans le Journal Maariv. J'ai trouvé pour vous leur traduction française:



GazaLilleLille - 28 décembre 2008 (Sipa)





L’affrontement actuel dans la bande de Gaza ne se déroule pas entre le Hamas et Israël, mais entre al-Qaida, l’Iran et l’islam radical d’une part - et le monde libre d’autre part



Quelques-uns des pires détracteurs d’Israël ont écrit que pour chaque mort israélien, on compte une centaine de tués palestiniens. On dit qu’une demi-vérité est pire qu’un mensonge. Mais ici, ce n’est même pas une demi-vérité: c’est une tromperie. En effet, des mois et des années de tirs de roquettes sur une population civile n’est pas une question de décompte des pertes. C’est un harcèlement qu’aucun pays - ni la Syrie ni la Suède - n’aurait supporté. C’est une provocation qui exigeait une réaction sévère. Et s’il faut parler de décompte de pertes humaines, faisons donc le calcul global, en se bornant au décompte dans le monde arabe musulman.GazaParis


Paris - 28 décembre 2008 (AFP - Pierre Verdy)


Donc, depuis la naissance de l’Etat d’Israël, près de douze millions d’arabes et de musulmans ont été massacrés, la plupart par des arabes et des musulmans. « L’apport » d’Israël depuis sa création est de 60 000, chiffre qui englobe toutes les guerres ainsi que les deux Intifadas. Autrement dit, un demi pour cent... Suite ici


On sait qu'il n'y a pas eu massacre non plus à Jenin. Qui alors massacre les Palestiniens, les Arabes, les Musulmans?


Pour y voir plus clair, je vous recommande un long article, toujours de ce cher Ben-Dror Yemini de Maariv:




Des musulmans se font tuer dans le monde entier et la faute en est souvent attribuée à Israël. Mais le GazaOuestFrgénocide n'a rien à voir avec le sionisme : il n'y a pas de complot plus ignoble. Ainsi fonctionne l'escroquerie.


Nantes - 4 mars 2008


Les "faits"



Fait n° 1 : depuis la création de l'État d'Israël, un massacre sans pitié est perpétré contre les musulmans ou/et contre les Arabes.



Fait n° 2 : le conflit au Proche-Orient, entre Israël et les Arabes en général et les Palestiniens en particulier, tient une place centrale dans l'agenda mondial.

Mulhouse - 3 janvier 2009 (Sébastien Bozon AFP)


GazaMulhouse
Fait n° 3 : selon des sondages réalisés au sein de l'Union Européenne, Israël est en tête de liste des pays représentant un "danger pour la paix mondiale". Pas l'Iran. Pas la Corée du Nord. En Hollande, par exemple, 74% de la population est de cet avis. Le lien entre ces constatations crée une des plus belles escroqueries de notre temps : Israël est perçu comme l'unique responsable de toutes les crises, malheurs et misères de ce monde.



L'accusation se fait d'une façon élaborée. Il est en effet difficile d'accuser Israël du génocide perpétré au Soudan ou de la guerre civile en Algérie. Comment cela serait-il possible ? Pourtant, des dizaines de publications, articles, livres, revues et sites Internet sont consacrés à une seule cause : faire d'Israël un État qui commet sans arrêt des crimes de guerre. Suite ici



Le Hamas massacre ses propres frères palestiniens. Lors de son coup d'Etat en juin 2007 il a jeté le corps de ses "ennemis" de l'OLP depuis le toit d'immeubles. Plus de 600 palestiniens sont morts  dans les combats qui ont eu lieu entre les élections de janvier 2006 et le coup d'Etat islamique. Quelqu'un a alors parlé de massacres?


Je vous conseille de regarder cette vidéo pour avoir une idée de la façon dont le Hamas traite les habitants de Gaza qu'il est sensé servir:




GazabeirutDe façon plus générale, Daniel Pipes remarque que "Le conflit israélo-arabe est


Beyrouth - 2 mars 2008


souvent désigné comme le plus dangereux de tous, et pas uniquement par des extrémistes, de sorte qu'Israël est considéré comme le pays le plus belligérant du monde."


Voilà le décompte macabre qu'il a compilé:







Le fait qu'il soit par contre au premier rang dans les consciences ne fait que démontrer qu'il est essentiellement un conflit symbolique.


A creuser.

Jérusalem est duelle. L'unité est au-delà, à construire ensemble

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