27 octobre 2009

Merci Colonel!

Bien qu'Israël soit accusée de "crimes de guerre et possibles crimes conte l'humanité", je ne vais pas ici exprimer mon indignation, laquelle est semblable à celle que ressent la quasi unanimité des israéliens, ni défendre le point de vue d'Israël. On pourrait me soupçonner de parti-pris. Une quantité d'autres sites le font très bien. Et puis cela devient fatiguant de toujours se justifier. C'est le cas de Netanyahou, par exemple, qui au lieu d'explications a décidé de rendre publics les comptes-rendus des sessions du gouvernement tenues avant le déclanchement de l'opération "Plomb fondu". Il pourra ainsi démontrer que toutes les précautions ont bien été prises au niveau politique pour éviter autant que faire se peut la mort de civils.

On peut écouter une série de conférences et débats très instructifs sur Akadem. Ou encore, laisser parler les réfugiés du Darfour: ceux-ci manifestaient en Mars dernier à Tel-Aviv leur soutien à la décision de la Cour pénale internationale de La Haye de délivrer un mandat d'arrêt contre le président Omar Hassan Al-Bachir.
Leur témoignage est élogieux pour Israël et très dur pour les pays arabes et africains qui soutiennent Al-Bachir, et notamment pour l'Egypte dont les soldats ont tué beaucoup de réfugiés qui tentaient de passer la frontière avec Israël.

 Un livre pour approfondir

Ce sont ces mêmes pays des groupes musulmans, arabes et africains qui siègent au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU qui bloquent le vote d'une résolution contre le Soudan - ancien membre de feu la Commission des Droits de l'Homme - et accumulent celles contre Israël.
Cette vidéo filmée par mon ami Michael Grynspan d'IsraTV remet les pendules à l'heure:






Mais surtout je préfère laisser la parole à un colonel britannique qui a témoigné devant la commission des ColonelKemp_capd l'Homme l'ONU (16/09/2009): "Tsahal a plus fait pour protéger les civils durant l'Opération "Plomb durci" qu'aucune autre armée dans l'histoire militaire".

Droits de
Le Colonel Richard Kemp  est ex-commandant des forces armées

britanniques en Afghanistan, il sait de quoi il parle...



UN Watch donne la transcription de sa déposition. Traduction française.









Le Colonel a aussi fait une communication lors du colloque international "Le Hamas, la guerre de Gaza et les ColKemp425px_afghan_082responsabilités face au droit international", au Jerusalem Center for Public Affairs, qui a été traduite en français. Elle correspond pour l'essentiel à sa déposition et décrit bien l'ensemble des dilemmes éthiques qui se posent dans la guerre anti-terroriste.



Ce qui m'intéresse surtout est d'analyser ce Passage en Jugement d'Israël devant les Nations du monde.
Car c'est un phénomène exceptionnel: aucune enquête, aucun rapport de l'ONU pour les civils qui tombent en ce moment au Sri Lanka, en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au Darfour... 20 résolutions sur les 25 résolutions adoptées par le Conseil des Droits de l'Homme depuis sa création concernent Israël!

Le personnage du Juge Goldstone est aussi un mystère.
Je compte étudier tout cela dans les prochains posts...


16 octobre 2009

Adam, de Nature à Culture

Voilà l'année commence, et avec elle le cycle de lecture de la Torah qui s'ouvre sur la Genèse et la création de l'homme .
Que dit le discours scientifique des origines de l'homme?
Je reprend ici le fil de ma "Façon de voir" - une ébauche de philosophie de la création - déclinée dans deux posts précédents : Un Créateur non-existant et Emergence créatrice.

Nous avons commencé par affirmer le fait d'une création du monde, et d'une "non-existence" du créateur, au sens où il ne fait pas partie du monde créé. "Il est le lieu du monde, mais le monde n'est pas son lieu" (Mishna, Pirke Avot).
Puis nous avons interprété le processus de création comme processus d'émergence: de façon réitérée, une
petite partie des éléments d'un système s'unissent pour former des éléments spécialisés au sein d'un système d'ordre de complexité supérieure qui s'en constitue. Du radicalement nouveau apparaît; "le tout est le plus que la somme des parties".
Guidant cette émergence, nous avons repéré un principe d'élection novatrice, à la fois unifiant et différentiateur. Ou en termes traditionnels: Le Créateur (émergence), Dieu personnel (élection), Dieu d'amour (unification) et de justice (différenciation) et principe d'Alliance.
Suivant les diverses étapes de l'émergence créatrice, nous sommes arrivés à la conclusion qu'elle pointe irrésistiblement vers la création de l'humanité fédérée, à la fois unifiée et riche de la diversité de ses peuples et cultures. Maintenant nous allons examiner de plus près comment se produit cette émergence de l'humanité.




Vers sapiens
La paléoanthropologie décrit l'apparition en Afrique tropicale de plusieurs espèces d'hominidés, tels que lesPrimate_skull_series australopithèques, à partir d'un ancêtre commun avec les primates, il y a environ dix millions d'années. Puis il y a deux millions et demi d'années apparaissent les premiers Homo: Homo habilis, puis Homo erectus. Le premier fossile d'Homo sapiens, trouvé en Ethiopie, est daté de deux cent mille ans.

Il n'est pas difficile de repérer dans cette série une évolution temporelle nettement orientée: chaque étape se caractérise par l'augmentation progressive de la taille du cerveau, la marche plus nettement bipède et l'utilisation d'outils de plus en plus sophistiqués.
Cette orientation claire dans le sens d'une encéphalisation croissante avait amené un Teilhard de Chardin à des conclusions dont je me sens proche (simplement je lis "messianique" là où il écrit "christique"...)


 A lire pour approfondir!



Nous aurions tort de ne voir dans l'augmentation de la capacité de la boîte crânienne qu'une donnée quantitative. Il ne faut pas perdre de vue que le tissu cérébral se caractérise plus que tout autre par une structure systémique "en gigogne" productrice de propriétés émergentes. Un réseau de neurones acquiert des capacités de calcul ou de reconnaissance de formes qui ne sont pas présentes au niveau des simples neurones individuels. Des réseaux se regroupent en réseaux d'ordre supérieur; ils sont structurés en noyaux intereliés et en couches superposées qui intègrent l'activité des couches inférieures et modifient leur activité en boucles auto-régulées complexes. Finalement c'est tout l'encéphale qui intègre l'ensemble de ses sous-systèmes en une seule unité.
EvolutionOfManLe cerveau est par sa structure propre la meilleure illustration de la systémique.


Le risque d'une involution ne peut toutefois être écarté...

L'augmentation du volume cérébral ne fait que traduire une complexification croissante accompagnée de propriétés émergentes inédites: production d'outils, art, langage, conscience...

Là encore nous voyons à l'oeuvre les mêmes grands principes que nous avions repéré dans toute la création: apparition de niveaux de complexité croissante dans le sens de la flèche du temps, réduction du nombre des élus, jusqu'à une seule espèce sapiens; augmentation des degrés de liberté par rapport à l'environnement; et un autre principe que nous n'avons pas mentionné précédemment, mais tout aussi général: "l'accélération de l'histoire" si l'on peut dire, chaque buisson_humainétape de complexification étant plus courte que la précédente de façon exponentielle.











La Nature ou l'outil ?
Mais comment s'est faite cette évolution africaine des hominidés vers le genre Homo, puis sa sortie d'Afrique qui a permis sa conquête de toute la planète?

Selon l' "East side story" d'Yves Coppens, l'ouverture de la vallée du Rift il y a
dix millions d'années sépare les préhominidés en deux populations qui évoluent en primates à l'ouest et hominidés dans la savane à l'est, en isolat génétique. Par adaptation à un réchauffement climatique, Homo mange plus de viande, son cerveau devient plus gros, la savane favorise la posture verticale et la spécialisation de la main.


 A lire!

Mais cette thèse qui fait part belle au déterminisme environnemental a été infirmée depuis la découverte de fossiles à l’ouest du Rif, dans la forêt tropicale. C'est là qu'ont été trouvés les plus anciens fossiles d'hominidés, vieux de 6-7 millions années.
La suprématie incontestée d’Homo habilis dans le nouvel environnement qu’il s’est donné explique que la plupart des fossiles ait été trouvée dans l’Est africain. Ceux de l’Ouest seront nécessairement moins nombreux, témoignant des débuts discrets, au sein de la forêt primitive, de l’évolution d’un petit groupe d’hominidés.

Si ce n’est pas le passage de la forêt à la savane qui est la cause évolutive, Comment l'expliquer?

Il faut envisager une autre explication. Or, sur les ruines de la théorie d'Yves Coppens rien n'a vraiment poussé depuis.
Je pense que l’outil lui-même peut être cette cause : Les grands singes utilisent à l’occasion des pierres ou brindilles comme outils. Nous pouvons imaginer qu’un groupe d’hominidés particulièrement doués outilsSilexdans l’utilisation d’outils et relativement isolés ait joui d’un avantage évolutif décisif qui a poussé leur évolution dans le sens d’une spécialisation de plus en plus poussée. L’utilisation d’outils de plus en plus fréquente par les membres antérieurs aurait conduit progressivement à la locomotion bipède, les mains étant occupées, et l’habitat dans les arbres serait alors devenu difficile. Les outils, alors, auraient aussi fourni la protection nécessaire pour remplacer celle des arbres, désormais perdue dans la vie au sol : ils se sont révélés des armes efficaces contre les fauves et la protection des arbres s’est faite inutile et même nuisible, puisqu’il faut abandonner l’outil pour pouvoir retourner dans les arbres.
L'outil de pierre est également un substitut de dents carnassières. Il permet à un être à la frêle constitution de frugivore de tuer et dépecer de gros animaux. L'outil peut donc aussi expliquer le passage à un régime omnivore à dominance carnée chez les préhumains. 
La fabrication d’un abri ou d’un enclos de branches et de feuilles est une autre forme d’outil, un substitut d’arbre, projection de la peau de l’homme plutôt que de sa main, qui traduit physiquement la création par l’homme d’un nouvel environnement.
La descente de l’arbre permise par l’outil, déjà au cœur de la forêt, s'avère irréversible : la spécialisation du corps provoquée par la production et l’utilisation d’outils est incompatible avec la vie dans les arbres. C’est ce qui donne au personnage de Tarzan sa valeur mythique. Mais lorsque
Tarzan, l’homme civilisé qui retourne à la forêt, réintègre la forêt des origines, il retourne dans les arbres, comme les chimpanzés, comme si il n’y avait pas d’autre solution. C’est la possibilité de la vie sur le sol de la forêt, illustrée par la civilisation pygmée, qu’avaient éliminé d’un même élan Tarzan et le mythe scientifique du passage à la Savane.tarzan2 


L’outil ouvre un accès définitif et permanent à un tout autre environnement, une autre niche évolutive, et ce en un même lieu géographique : le sol de la forêt.
Cette niche est plus culturelle déjà qu'écologique au sens habituel. Elle permet cependant de produire l'isolat nécessaire à l'apparition d'une espèce biologique nouvelle comme l'exige la génétique des populations.


Le réchauffement climatique peut avoir ensuite révélé et renforcé une "exaptation" (adaptation préalable, qui s'avère utile dans un nouveau contexte), l'utilisation d'outils, selon un processus maintes fois illustré dans la version moderne de la théorie de l'évolution.
Le passage à la savane, vers l’espace ouvert et ses nouveaux horizons, ne serait pas la cause, mais bien la conséquence de l’évolution biologico-technique entamée dans la forêt.


S'il ne l'a pas fait évoluer, par contre il est très plausible que le climat extrêmement sec ait poussé l'homme moderne hors d'Afrique.

Ce ne serait donc pas la Nature, selon le schéma environnemental, qui serait la Mère de l’Homme, mais l’Outil, la Technique et la Civilisation. Il s'agit d’une réelle révolution de nos conceptions, qui voyait l’homme semblables aux autres animaux en ce que son espèce serait apparue par la sélection et l’évolution produites par adaptation à un milieu nouveau. La théorie classique de l’évolution provoquée par le réchauffement du climat et l’isolement par la fracture syro-africaine répond au besoin de respecter un déterminisme scientifique darwinien simpliste : climatologie et géologie orientent l’évolution biologique. Il nous faut admettre que le cas de l’homme est différent, et que sa capacité à transformer son environnement, à échapper au dictat de la nature, est la cause même de son évolution biologique : la station debout, la main au pouce opposable, le développement du cortex sont le produit de l’outil, comme l’outil est leur produit, en une boucle rétroactive co-évolutive qui voit le corps de l’homme et son comportement culturel, technico-social, progresser conjointement.
Mais les moutures les plus récentes de la théorie de l'évolution reconnaissent que tout organisme modifie le milieu qui l'entoure et qui lui est de toute façon relatif; une boucle rétroactive s'installe entre organisme et environnement, il n'y a plus de place dans la théorie pour un simple déterminisme, une forme de liberté dynamique apparaît, qui croît un peu plus à chaque palier.
L'homme se fait lui-même. En un difficile combat contre et pour lui-même. Là est sa liberté.




Le cas du langage s'inscrit dans ce nouveau paradigme: son développement  est probablement lié a celui des outils. Dans les deux cas il s'agit de “se servir de”; une distance s'installe entre le sujet et la nature, produite par un intermédiaire : l'outil, le symbole.
Le langage permet la formation de groupes sociaux plus importants et mieux structurés, lesquels poussent l'évolution du langage vers plus de complexité. Là encore nous voyons apparaître une boucle de rétroaction positive entre langage et social. La science moderne ne fonctionne pas autrement: une nouvelle découverte permet d'élaborer de nouveaux outils expérimentaux, lesquels conduisent à de nouvelles découvertes, et ainsi de suite...

Les fouilles menées en Israël ont mis à jour un phénomène remarquable: les deux Homos sapiens et neandertalensis y ont produit les mêmes outils. Cela veut dire que tout en étant différents morphologiquement, ils ont partagé la même culture.
Quel beau premier signe de l'indépendance de l'esprit vis-à-vis de son support matériel!



Dans le cas des êtres humains, il nous faut considérer qu'ils forment un nouveau niveau de complexité, le niveau culturel, qui soustrait le niveau biologique sous-jascent à la pression de sélection.
C'est un phénomène général: les cellules d'un organisme ne sont pas en compétition entre elles. Au contraire, elles coopèrent et sont protégées de l'environnement par l'homéostasie du milieu intérieur. L'igloo des Esquimaux et les fourrures dont ils se revêtent les soustraient largement à la sélection environnementale, même dans les conditions extrêmes dans lesquelles ils vivent. C'est par contre la qualité de la construction de leurs igloos et de la confection de leurs habits qui est sélectionnée.


Avec l'homme la création est passée au niveau culturel, l'invention du nouveau et sa sélection selon la Loi de Vie sont désormais culturels et sociaux. La compétition est désormais entre sociétés, économique et militaire. C'est ce qu'on appelle l'Histoire.
De ce point de vue, l'erreur de l'East side story n'est pas une simple inexactitude, mais une véritable faute épistémologique.


Des travaux assez récents d'évolutionnistes qui s'intéressent à l'organisation sociale ont montré que l'avantage procuré par la cohésion sociale favorise l'émergence de comportements altruistes et la protection des faibles. En effet, un groupe d'individus bien coordonnés seront plus efficaces qu'une horde de brutes beaucoup plus puissantes individuellement, mais aux efforts dispersés.
Une évolution éthique apparaît ainsi, indissociable de l'évolution culturelle et sociale.


C'est un de ces groupes d'hommes modernes, solidaire et bien organisé, plus audacieux que d'autres, qui a franchi en premier le Rubicon de la sortie d'Afrique.
La Terre d'Israël l'a accueilli à sa sortie, lui ouvrant le monde. Le voyage de cet oleh préhistorique vers la liberté ne faisait que commencer...

15 octobre 2009

Sorties d'Afrique, Sortie d'Egypte

Il y a encore quelques années, deux théories se disputaient l'explication des origines de l'homme moderne : la théorie de la sortie d’Afrique disant que sapiens est apparu en Afrique et en est sorti il y a environ cent mille ans pour se disperser dans le monde entier, la théorie multirégionale affirmant qu'il s’est développé dans différentes régions du globe de façon séparée, mais en parallèle, à partir d’Homo erectus, lui-même sorti d’Afrique deux millions d'années plus tôt. Entre-temps il aurait pu s'hybrider avec l'homme de Néanderthal.

Origines régionales ou Out of Africa ?
Face à l'accumulation des données fossiles et génétiques, l'hypothèse multirégionale de l'apparition de l'homme s'est retirée devant celle nommée "
Out of Africa". La plupart des anthropologues sont maintenant d'accord pour dire que notre espèce, Homo sapiens, tout comme son aînée erectus, sont sortis d'Afrique. Cela signifie que nous appartenons tous à une seule et unique espèce, partageons les mêmes ancêtres. Voilà qui rend plus difficile de fonder scientifiquement le racisme. Surtout quand ils s'avèrent africains, et probablement noirs de surcroit!
L'analyse récente d'ADN fossile a montré que Néanderthal est par contre une espèce distincte de l'homme moderne et confirme la théorie de sa sortie d'Afrique.
sortieErectusAfrique

Mais par où est-il passé?


Pour ce qui est de la sortie la plus ancienne, celle d'habilis, tout le monde est d'accord pour dire qu'elle est passée par le Sinaï.
En effet, c'est en Israël, la première terre que l'homme découvre après la traversée du pont Sinaï-Neguev,Out_of_Africa que nous trouvons les plus anciens fossiles hors d'Afrique: une des dernières découvertes est celle du prof. Tshernov, paléontologue de l'université hébraïque, qui a trouvé des outils d'Homo habilis datant de deux millions d'années dans la vallée de Jourdain, près du kibbutz Gesher. C'est le premier signe de sortie d'Afrique, un demi-million d'années avant celle de l'homme du site de Tel Obeida, trouvé à quelques kilomètres, un million d'années avant son arrivée en Europe.

Mais qu'elle route sapiens a-t-il suivi? Là encore deux hypothèses ont été proposées, celles de deux routes possibles: du littoral ou du Nord. La route du Sud suppose de traverser la Mer Rouge et ses récifs au détroit du Bab El Mandeb entre Djibouti et Yémen; la route du Nord suppose d'affronter le désert du Sinaï, mais à sec en contournant la mer. Dans les deux cas il faut traverser une barrière naturelle difficilement franchissable.
La découverte d'un campement d'Homo sapiens archaïques vieux de 125000 ans sur les côtes de l'Erythrée, au bord de la Mer Rouge, avait suggéré la route littorale.
Mais voilà, tout comme son prédécesseur, l'Homo sapiens moderne le plus ancien trouvé hors d'Afrique, - 100 000 ans, a lui aussi été exhumé en Israël, à Qafzeh entres autres, près de Nazareth.


qafzeh9rsideFinalement les fossiles ont tranché: ceux de la côte arabe se sont révélés plus récents que ceux de la vallée du Jourdain, de Galilée et du Carmel. On pense qu'ils seraient les témoins d'une troisième sortie d'Afrique que des marqueurs génétiques relieraient aux populations de l'Asie du Sud-Est et d'Australie.
Sapiens a donc bien suivi les mêmes voies qu'habilis lors de sa sortie d'Afrique. Les plus anciens crânes sapiens retrouvés en Ethiopie (130.000 av. J.-C.) ont encore des traits archaïques, puis sapiens moderne est découvert en Israël (100.000 av. J.-C.), Australie (40.000 av. J.-C.), et finalement Europe de l'Ouest (35.000 av. J.-C.).

L'homme moderne, un "Israélien"?

Et oui, la question se pose. Selon des équipes de chercheurs franco-israéliennes, il n'est pas impossible que l'homme vraiment moderne soit en fait né au Proche-Orient, c'est-à-dire en Israël (voir cette étude du CNRS de Jérusalem), et non en Afrique. 
Le crâne de Qafzeh - photo par David Brill
Une même structure se répète lors de ces sorties : un groupe humain s'aventure hors de la matrice africaineRedSea protectrice, arrosée par les Grands Lacs et le Nil, passe courageusement le goulot étroit et périlleux du désert (alors peut-être plus humide) ou de la Mer Rouge, avant de voir s'ouvrir devant lui de nouvelles étendues fertiles. C'est bien la structure d'un accouchement.

C'est ainsi que je voudrais inscrire la dernière Sortie d'Egypte, celle des Hébreux menés par Moïse et son ouverture des eaux, dans la longue série préhistorique qui lui donne tout son poids: celle de la création d'une nouvelle humanité. Qu'a-t-elle de nouveau cette humanité; en quoi les Enfants d'Israël seraient-ils un nouvel Homo hebraicus, aboutissement de l'évolution du sapiens sorti de l'africaine Egypte ? C'est à cette question difficile et périlleuse que j'espère répondre dans les prochains posts de cette série...

Jérusalem est duelle. L'unité est au-delà, à construire ensemble

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